3.1.30. Troubles alimentaires chez le jeune enfant
Pour introduire le thème:
Les difficultés alimentaires sont fréquentes chez les petits enfants avant cinq-six ans. Après, certains persistent à demeure de « tout petits mangeurs », qui n'aiment que très peu d’aliments, chipotent beaucoup si on n’en tient pas compte ... mais sont néanmoins en bonne santé physique (« le » signe de référence)
Avant cinq-six ans, pourquoi en est-il ainsi ? Voici quelques raisons d’^être, non-exclusives l'une de l'autre :
- Le non-goût, tout simplement, voire le dégoût, l'aversion pour un type plus précis d'aliment qui ne lui plaît pas ; ne cherchons pas midi à 14 heures…c’est parfois comme ça, , mystérieusement, en fonction de la « nature de l’enfant » Question « Faut-il vraiment manger de tout ? Le faisons-nous, nous les adultes ? »
- L'opposition joyeuse et décidée (ou râleuse et colérique), surtout autour de deux ans : l'enfant affirme son indépendance et son droit à dire Non dans ce domaine, comme dans bien d'autres.
- La phobie pour un type d'aliment ( souvent les solides ), parce qu'il y a eu une expérience traumatisante dont l'enfant se souvient… l'impression d'avoir été « agressé » par cet aliment et l'évitement de son contact ... C'est plus ciblé comme refus ...»
L'expérience peut concerner l'aliment directement ( brûlure, étouffement ) ou indirectement ( l'aliment a été associé à un traumatisme : par exemple, douleur dans la bouche suite à des aphtes )
- Le grave manque de plaisir à manger par la bouche chez les enfants qui ont dû précocement être nourris artificiellement ( atrésies de l'œsophage, par exemple )
- Les très jeunes enfants déprimés : ils existent et souffrent souvent de (quasi) anorexie de longue durée
- Et pour terminer de très rares anorexies longues et graves d'origine somme toute assez mystérieuses.
Mais…mais, tous ces problèmes, réels ou soi-disant problèmes, s'aggravent si les attitudes parentales sont inefficaces (…incohérence, angoisse excessive trop montrée à l’enfant et surtout, escalade et bras de fer)
Beaucoup de mamans m'écrivent parce qu'elles sont très préoccupées, malheureuses et anxieuses, à cause des difficultés alimentaires durables de leur enfant, souvent un petit de moins de six ans.
Je peux comprendre leurs émotions, parce que ces enfants mettent à mal une partie primitive et importante de la fonction maternelle : le nourrissage !
Or, quand on essaie de comprendre ce qui se passe, c'est souvent en bonne partie toujours la même chose :
- l’existence de l’une ou de plusieurs des raisons d’être que je viens d’invoquer
- Ensuite, les traumatismes continuent et s'aggravent : c'est l'ambiance d'orage, d'émotions lourdes, d'angoisses, parfois de violence qui s'engage autour des repas. l'enfant devient de plus en plus incapable de faire les efforts qu'on lui recommande (pas avant six, sept ans)
Donc, on devrait pouvoir se dire qu'il faut faire preuve d'une infinie patience, quitte à ce qu'un médecin de famille ou un pédiatre surveille l'enfant, par exemple tous les trois mois. C'est les grandes lignes de cette attitude que je détaille dans le texte : Recommandations aux parents des petits mangeurs
Chère Madame, cher monsieur Je vous propose d'ouvrir sur mon site, dans les échanges interactifs de courriel, le lien Petits mangeurs:caprices, opposition ou phobies?
et de lire tous les témoignages d'autres mamans et mes réponses : Ma philosophie est toujours la même : Avec ces petits enfants traumatisés par l'alimentation, mais aussi par tous les orages relationnels et consultations multiples qui ont eu lieu autour, il faut : - Retrouver infiniment de calme, de patience et de sérénité : par exemple, pour un enfant de quatre ans, ça peut prendre deux ans de la faire évoluer très lentement - Cadrer les moments de repas : par exemple 4 à 5 x 20 minutes par jour, montre en main - Banaliser ce moment : pas d'émotions fortes exprimées par l'adulte qui accompagne, mais seulement un gentil sourire et de l'espérance. -Si l'ensemble de la famille va se montrer suffisamment calme et presqu'indifférent à lui, le mettre pour une partie de ces temps-repas en présence de " grands " qui mangent. - Donner à l'enfant ce qu'il supporte et apporter assez souvent, mine de rien, un tout petit peu de " nouveau " ; insister un peu, de façon souriante, pour qu'il accepte de faire l'expérience ; s'il refuse, lui dire : " Ce n'est rien, tu aimeras ces choses nouvelles en devenant plus grand "…donc, vite laisser tomber si l'essai est infructueux. - Faire contrôler sa bonne santé par le médecin ou le pédiatre traitant tous les trois mois - Et rester patient, patient, patient, patient … Bien à vous, |
L’anorexie mentale des adolescents.
Dans le cadre de mes cours à l‘UCL, j’ai écrit, le texte: L'anorexie mentale de l'adolescent qui me semble valable en tant qu'exposé général. Néanmoins, je n’ai pas beaucoup de pratique du traitement des adolescents anorexiques.
Je termine par un article écrit en 1984
avec A. Manfredi + et R.-M. Thomas, dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfant et de l'adolescent. Il s'intitule: A propos d'un cas de refus alimentaire chez un enfant de trente mois
.Il a presque une valeur historique, mais j'ai toujours une certaine tendresse pour ce que j'y ai écrit.