Une maman m’écrit:

Bonjour Monsieur,
Merci pour les précieuses indications de votre site.
Mon fils a cinq ans et demi et n'a jamais été propre la nuit. Cet été, parce qu'il était très motivé il a souhaité ne plus mettre de couches et nous avons mis en place le système du calendrier. Les très rares nuits pour lesquels nous avons pu ou aurions pu dessiner un soleil ont été celles où nous avons réveillé notre enfant plusieurs fois par nuit. Nous avons cessé de dessiner des pluies au bout d'un mois car cela nous a apparu décourageant et le calendrier censé représenter les progrès semblait perd un peu son sens.
Depuis la rentrée, il a remis des couches et semble plus résigné.
Qu'en pensez-vous?
Merci beaucoup d'avance de vos conseils.

Je lui réponds:

Bonjour,

Si vous vous référez à mon article principal à ce propos " L'énurésie et sa prise en charge " vous pouvez en déduire que votre position est très sage. La capacité et la vitesse d’acquisition de la propreté nocturne sont très différentes d’un enfant à l’autre. A peu près dix pour cent restent énurétiques primaires jusque l’arrivée de la puberté et c’est très souvent la pression émotionnelle, l’énervement des parents et la perte de confiance en soi de l’enfant qui aggravent les choses, en ajoutant une dimension émotionnelle à ce qui n’était qu’un problème de maturation lente.

Ceci dit, même dans une ambiance familiale cool, ce n’est pas très drôle pour un enfant de six, sept ... dix ans de rester énurétique, je l’avoue ...

Alors, comment faire "au mieux"?

  • Lui redire de temps en temps que la capacité de garder sa vessie bien fermée la nuit varie très fort d’un enfant à l’autre, que bien d’autres ont le même problème, et que ça finit toujours par s’arranger mais on ne sait pas bien quand.

  • Continuer à lui proposer des "protections de grand" (évitez les mots couches et langes!) Ne pas lui donner trop de bénéfices secondaires (toilette intime ... il peut jeter sa protection lui-même le matin)

  • Il peut réessayer quand il le sent (mais en laissant passer au minimum trois mois) pour une période d’essai de maximum quinze jours. Mais attention, sans le réveiller la moindre fois (ça passe ou pas) ... Le réveiller, involontairement, c’est lui démontrer que vous n’avez pas vraiment confiance! Pour le soutenir, vous pouvez quand-même pendant la période d’essai utiliser les dessins des petits soleils (ne pas dessiner la pluie, seulement les gommettes vertes!!), voire les assortir d’un cadeau à la fin, parce que vous serez très content pour lui que son corps est devenu suffisamment fort.

  • A six ans et demi, vous pouvez "soutenir" un essai qu’il ferait par une cure de vasopressine Minirin (en lui disant que ça rend le rein plus fort chez une partie des enfants), à diminuer progressivement après deux mois si succès et après 15 jours si inefficacité.

Bien cordialement.