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Définition 

 Rechercher les sensations fortes brièvement vécues par l'anoxie cérébrale obtenue par la compression des carotides. Se joue en petit groupe, chacun y passant à tour de rôle, souvent avec l'aide des mains d'un copain. A son réveil, le « héros » raconte ses sensations et visions (« le rêve indien ») Se joue aussi seul, grâce à une ceinture, une écharpe ... c'est beaucoup plus dangereux, car les copains ne sont pas là pour réveiller ( claques, eau froide ... ) ... c'est aussi à l'origine de davantage d'addictions ( comme le fait de consommer du cannabis seul ) Jeu typique des fins d'école primaire et des collèges, avec des petites contagions.

Risque mortel quand on y joue seul : ne pas svoir enlever le noeud et mourir accidentellement d'asphyxie

Variante : les copains peuvent aussi pousser sur le thorax, et empêcher la respiration. 

Chez les « accros » du jeu du foulard, il existe des symptômes à observer, notamment des ecchymoses

accros du jeu du foulard

 

Entretien avec ANNICK HOVINE, publié le lundi 02 novembre 2009 dans LA LIBRE BELGIQUE

Spécialiste en psychiatrie infanto-juvénile, le professeur Jean-Yves Hayez (UCL) balise la manière d’aborder le jeu du foulard avec les jeunes .

 

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Comment faire comprendre à des adolescents qu’ils jouent avec leur vie ?

On le sait bien : toute campagne de prévention d’adultes à destination d’enfants de 12-14 ans, c’est vraiment très compliqué. Leur dire : "ouh !, il y a quelque chose que vous ne devez jamais faire, parce que ça peut être dangereux", ça leur donne envie d’essayer. Nos mises en garde ont un effet provocateur. Il faut aussi tenir compte du fait qu’aujourd’hui, la psychologie de l’expérimentation préadolescente devient plus précoce. Les plus jeunes vont plus souvent et plus vite sur internet; ils connaissent plus les choses sexuelles et autres. Il y a une espèce de recul de l’âge auquel on prend des risques.

Mais que peut alors leur dire un parent, un professeur, un éducateur ?

Ce qu’il faut dire à propos du jeu du foulard, c’est qu’il est vraiment très très dangereux quand il se pratique seul, alors qu’il ne l’est pratiquement pas quand ils font ça à deux ou trois dans les toilettes d’une école ou une cabane au fond du jardin. Ils se protègent alors les uns les autres. A ma connaissance - sauf avec des ados psychopatiques -, il n’y a jamais eu d’accident quand ils le faisaient en groupe. Je crois qu’il faut dire : si vraiment vous ne pouvez pas vous en passer, ne le faites pas seul.

Comment faire de la prévention ?

C’est extrêmement difficile. Les âges les plus réceptifs, c’est grosse modo jusqu’à la 5e primaire. Mais il y a des gosses très jeunes qui commencent à sortir de la moyenne. S’il ne faut pas dramatiser, ça vaut peut-être la peine d’en parler avec des classes ou en famille. Cette prévention doit être faite de façon honnête. Il faut laisser parler l’enfant : qu’il dise ce qu’il pense du risque, du plaisir Si on obtient sa collaboration, il faut essayer de convenir ensemble que les êtres humains, et donc aussi les enfants, sont attirés par des moments de plaisir, par le défi, par l’envie de désobéir, le risque C’est aussi de notre devoir de leur dire qu’il y a des risques beaucoup plus dangereux que d’autres : on ne va pas encourager les enfants à boire, mais c’est moins dangereux de se taper une cuite avec des copains que de jouer tout seul au jeu du foulard.

Que cherche-t-on en pratiquant le jeu du foulard ?

Quand on écoute les jeunes qui le font, ils parlent d’une certaine ivresse, de perte de conscience, de vertige avec des images D’ailleurs, un certain nombre d’ados l’appellent le jeu du rêve indien. Le danger, quand on est seul, c’est qu’on n’a que quelques secondes pour éprouver ces sensations et avoir l’habileté nécessaire à défaire le nœud. On tombe par terre et on meurt étranglé. Le risque de mortalité n’est pas mince.

Ce n’est pas un suicide ?

Cela n’a rien à voir avec un suicide. C’est vraiment un accident suite à une conduite à risque qui tourne mal.

Y a-t-il un risque d’accoutumance ?

Pour certains, c’est un peu comme l’alcool ou le cannabis : ils le ressentent comme un plaisir particulièrement agréable et ont, en effet, envie de le reproduire quand ils sont tous seuls.

Comment déceler qu’un enfant pratique le jeu du foulard ?

 

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Comme pour tout jeune qui entre dans le domaine d’une addiction, le signe le plus aspécifique, c’est qu’il a besoin de temps, d’isolement, de disparaître à certains moments pour s’y livrer et qu’il perd un peu ses relations sociales. Mais c’est vrai aussi pour l’alcool et le cannabis. Les signes plus spécifiques, ce sont des ecchymoses sur le cou, des taches rouges sur le visage, le fait de porter un foulard ou un col roulé même en été pour cacher les marques, des maux de tête.