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Une maman m’écrit

 

Ma fille Zoé âgée aujourd'hui de 32 mois a un problème  lié à son alimentation. Depuis quelques jours, elle a abandonné le biberon de lait pour utiliser le verre. Depuis toujours, son alimentation s’est limitée au biberon de lait et au biberon de soupe et parfois de jus de fruit, avec un refus de manger à la cuiller.

Avec une liste très limitée d’autres aliments: pain ou pain au chocolat, fromage triangle, yaourt, banane et pomme, nuggets de poulet, cheese burger (et aucune autre variété) et bien sûr, chocolat, bonbon et chips.

Ce qui m’inquiète le plus, c’est que Zoé refuse de goûter tout aliment qu’elle ne connaît pas et différent de cette liste au point de vomir si on l’oblige juste à goûter. Ce blocage (phobie) devient un cauchemar au quotidien et le fait de résoudre ce problème devient de plus en plus urgent vu qu’elle intègre l’école et sera inscrite à la cantine. J’aimerais aider ma petite  à dépasser ce calvaire et à devenir un enfant normal. Ce n’est pas grave si elle ne mange pas beaucoup, mais je veux juste qu’elle arrive à découvrir comme les autres enfants les plaisir d’une alimentation variée. 

NB : je n’ai pas en tête un événement particulier relatif à ce rejet, mais Zoé a toujours été méfiante des aliments qu’elle ne connaît pas. 

Merci d’avance pour votre aide. 

Je réponds 

Bonjour Madame,

 

Un enfant n’est pas l’autre et manifestement, votre petite fille de trente-deux mois se méfie de ce qu’elle ne connaît pas encore, de façon excessive  pour notre regard « objectif » d’adultes … mais elle a quand même fini par accepter la liste que vous me communiquiez, où il y a de bons éléments nutritifs.

Je le sens plus comme  une affaire d’angoisse que de volonté d’opposition.

Il n’existe aucun moyen pour faire comprendre à un enfant de cet âge qu’elle doit évoluer vite (à cause de ce qui l’attend peut-être à la cantine) 

Cessez d’en faire un calvaire dans votre tête : c’est bien, je trouve, d’avoir une petite fille comme Zoé qui sait affirmer avec confiance ce qui lui fait peur ! Elle se prend bien en charge, de façon personnelle, en quelque sorte. 

Retrouvez le sourire et une très grande patience. De temps en temps (deux à trois fois par semaine) présentez-lui un nouvel aliment sur une demi petite cuiller, qui ressemble à quelque chose qu’elle connaît – par exemple du blanc de poulet au lieu du nugget de poulet), en lui expliquant brièvement que c’est bon,  et que les plus grands apprécient. Si elle essaie, tant mieux. Si elle se méfie et repousse la cuillère, de grâce n’insistez pas ; dites-lui seulement : « Tu aimeras mieux quand tu seras une grande fille. »  Et redonnez-lui bien ce qu’elle aime. 

Comme cela, cela évoluera lentement sans qu’elle se sente menacée. 

Pour la cantine de l’école, faite  respecter Zoé dans ce qu’elle est aujourd’hui : dites-leur que, pour des raisons d’angoisse, Zoé a une alimentation sélective et qu’il ne faut surtout pas la forcer. Elle finira  peut-être par imiter les autres, d’autant plus vite qu’on ne l’aura pas crispée !