La culpabilité s'installe parfois malgré le côté anodin, normo-développemental des jeux sexuels

    Un jeune adulte culpabilise ses jeux sexuels infantiles bien ordinaires

  Sam (9 ans), ses culpabilités sexuelles et sa peur d’être gay

La culpabilité s'exacerbe encore s'il y a eu quelques jeux sexuels consentis entre frères et soeurs:

Une culpabilité bien ancrée pour quelques "bêtises"

Une immense culpabilité sexuelle liée à des jeux frère-soeur

 Un jeune de 14 ans culpabilise une acivité érotique avec son frère

La culpabilité peut encore être liée à des aspects apparemment déviants des activités:

Culpabilité énorme après quelques expériences zoophiles à 12 ans

Zoophilie entre 7 et 10 ans et culpabilité

Jeux sexuels et fantasmes sadiques

Des fantasmes sexuels archaïques d'un jeune adulte

Enfin, la culpabilité peut être très forte s'il a existé un dérapage et une phase d'abus:

Un jeune adulte culpabilise des attouchements isolés

ado, j'ai abusé de ma cousine de 7 ans

Abus sexuel isolé commis par un grand ado
                                      
                                                

 

SI VOUS SOUHAITEZ VOUS FAIRE UNE IDEE PLUS GENERALE SUR LA CULPABILTE  SEXUELLE, VISITEZ LE DOSSIER THEMATIQUE:" VIE SEXUELLE DE L'ENFANT... »   VOUS  Y TROUVEREZ DES ARTICLES PLUS SYNTHETIQUES, AVEC DE LA THEORIE ET DES RECOMMANDATIONS D’ENSEMBLE.                           

                             

Un adulte m’écrit:

Bonjour,

J'ai 38 ans, marié avec 2 enfants.

Je vous contacte suite à la lecture d'un échange de courriel sur votre site, intitulé "j'ai abusé de ma cousine". En effet, à l'âge de 17 ans j'ai été l'auteur d'un passage à l'acte sur la personne d'un petit garçon de 8 ans. J'étais dans les vestiaires d’une piscine plutôt déserts et j'ai profité de ma position pour "emballer" cet enfant. Un sourire, un clin d’œil et il m’a suivi dans une cabine. Je n'ai pas réussi à contrôler une pulsion et j'ai incité cet enfant a me masturber. Cela a été très bref.

Juste après cet acte j'ai éprouvé beaucoup de dégout de moi même et je ne comprends toujours pas à ce jour ce qui m'a conduit à cela. J'ai abusé de cet enfant sans violence mais par séduction cela est arrivé une seule fois (une de trop d'ailleurs) et je n'ai jamais recommencé.

J'ai tenté depuis toutes ces années à enfouir en moi ce terrible secret. Il a ressurgit à plusieurs reprises avec toujours pour effet d'un effondrement de mon estime et des épisodes dépressifs. J'ai conscience de la portée de mon geste et de l'effet dévastateur possible sur cet enfant et sur sa vie d'adulte. J'essaye en vain de me dire que mon état de conscience à cet époque ne me permettait pas de mesurer les conséquences de mon geste. Aussi je suis prêt aujourd'hui à assumer les conséquences de ceci et à prendre mes responsabilités. Cependant j'ai de multiples questions : sous réserve que je parvienne à retrouver cet enfant, est-il lui en demande de cette démarche ? Si aujourd’hui par bonheur il a retrouvé un équilibre comment va-t-il vivre ma demande de pardon et de réparation ? cela ne risque t-il pas de le déstabilisé à nouveau ? Mon désir de me repentir n'est-il pas égoïste et ne vais-je pas encore en faisant cela lui imposer quelque chose qu'il ne souhaite pas?

Je n'ai pas eu le courage jusqu'alors de parler à qui que ce soit de mon geste et vous êtes le premier à qui je le livre. j'espère un retour de votre part afin de me donner votre point de vue et le cas échéant quelques repères qui me seraient utiles.

Je lui réponds:

Cher monsieur,

Je me réjouis pour vous du courage que vous avez trouvé à vous exprimer et à faire part de ce que vous appelez "cet horrible secret", et de la confiance que vous me faites.

Bien sûr, ce que vous avez fait est un abus, et l’honnête homme que vous êtes manifestement n’en est pas fier, et s’en sent très coupable. J’apprécie que vous ne vous cherchiez pas d’excuses (par exemple, celle de votre propre minorité; ou encore, le fait qu’il n’y ait pas eu de violence physique ni verbale!) Sauf peut-être que, en bon ado, au moment même, vous n’évaluiez pas bien les conséquences (ceci, c’est très typique de tous les ados!)

Lisez dans mon livre "La sexualité des enfants" (Odile Jacob) ce que je dis du dérapage sexuel : quelqu’un d’habituellement sociable se dévoie transitoirement, puis se reprend de lui-même. Les raisons peuvent être variées, depuis la mauvaise passe dépressive jusqu’au besoin d’expérimenter une fois la puissance de Mal que l’on a en soi. Je pense que cela vous concerne à 100%. Et maintenant, c’est l’heure de vous pardonner à vous-même et, pour réparer cet égarement, de veiller à faire dans votre vie suffisamment d’actes bons. Notre humanité à tous, fait de nous un mélange de ressources et d’imperfections, de bien et de mal, d’égo centration et d’altruisme. Votre faute a été réelle mais toutes nos vies sont émaillées – un peu plus, un peu moins – de fautes réelles. Quand nous sommes des types "bien", le combat vers le Bien se gagne, mais c’est toujours un combat. Que vous soyez chrétien, d’une autre religion ou laïque, je vous invite à entrer sur Google "Evangile de la femme adultère" et à bien vous pénétrer de ce qui y est dit. ("Que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre ... et ils s’en allèrent un par un, à commencer par les plus vieux...") Et croyez-moi, c’est un monsieur de 68 ans qui vous parle, tout à fait concerné par ce qui y est dit.

La meilleure façon de réparer vis-à-vis de ce jeune garçon, c’est de lui f ... une paix royale. Lisez aussi, dans le même chapitre de mon livre, ce que je dis des épines sexuelles: Expériences sexuelles le plus souvent isolées, qui égratignent moralement sans vraiment tout détruire ni pervertir. Mon expérience de terrain dans tout le champ des abus me fait penser que ce jeune a très probablement vécu l’expérience comme une épine : c’était un moment de séduction isolé venant de quelqu’un qu’il identifiait probablement comme une sorte de grand frère un peu vicelard, et pas comme une Image paternelle. Donc quelqu’un du même groupe générationnel que lui, ce qui est toujours moins traumatisant que lorsque la barrière intergénérationnelle est franchie. Il est très probable qu’il a rapidement intégré cette expérience dans son monde intérieur, sans se sentir détruit par elle. C’est en tout cas ce que je pense sincèrement. Je souhaite de tout cœur que l’espérance et la confiance reviennent en vous et que vous soyez d’abord et avant tout un bon père pour vos enfants.

Cordialement.

 

 

Mots-clés:

abus sexuel isolé, dérapage sexuel, épine sexuelle, mineur auteur d'abus, culpabilité sexuelle, séduction sexuelle d'un mineur

Un adulte m’écrit:

Bonjour,

J’ai 30 ans, une copine depuis 3 ans et aujourd’hui enceinte de 4 mois.
Si je vous écris aujourd'hui c'est parce que j'ai consulté votre site internet.
Vers l'âge de 17 ans, j'ai abusé sexuellement de ma petite cousine (âgée de 7 ans).
Aujourd'hui la vérité à éclaté au sein de la famille et beaucoup de membres sont au courant et surtout mes parents...

Je ne sais pas trop quoi attendre d'un échange de mail avec vous ...

Ce que je peux dire en revanche, c'est que aujourd'hui, je ne suis pas un pervers sexuel, ni un pédophile, que ces actes ne se sont plus jamais reproduits.
J'en ai parlé très tôt à ma copine et pour elle il était question que je trouve le moyen d'en parler, avec mes parents, avec ma cousine qui a 20 ans maintenant frère ... Je n'ai malheureusement pas eu le temps, je n'ai pas trouvé le courage de le faire ... paralysé par la honte, le dégoût, et la peur d’être rejeté par ma famille.
Les actes se sont produits plusieurs fois, j'ai le souvenir de 3 fois. Il y a eu des attouchements, le pire a été une fellation ... J'ai une terrible honte, de profonds regrets...
Maintenant je cherche à voir un psychothérapeute, sur les conseils de mon père, de ma mère et de ma copine ... ils y tiennent beaucoup ...
Mais j'aimerais recevoir le jugement d'un spécialiste tel que vous, je voudrais être "qualifié" par un professionnel. Comprendre exactement ce qui c'est passé à ce moment là, et pourquoi je n'ai pas su voir cet interdit et mesurer les conséquence de ce que je faisais .... Car je ne cherchais pas à faire de mal, et même j’ose dire que j’aimais bien ma petite cousine ... il n'y a eu aucune violence - j'ai usé de mon pouvoir de grand frère, et de mon influence psychologique sur elle ... Je ne voulais pas lui causer du tort.

J'ai très peur de ce qui va se passer maintenant ... Est-ce que je dois aller en prison pour "payer" de mes actes? Est-ce que je vais perdre définitivement tout ou une partie de ma famille? Comment je dois m'y prendre pour me montrer courageux et assumer mes actes? Comment est-ce que je peux réparer quelque chose? si cela est possible?
Avez-vous l'adresse d'une personne compétente qui pourrait m'aider? Peut-être vous même?

Sincèrement ...

Je lui réponds:

Cher Monsieur,

D’abord, je vous remercie de votre confiance.

Le récit et l’analyse de votre personne et de son avenir que vous faites dans votre courriel me semblent bien adéquats.

Vous n’êtes pas le seul "grand frère" à avoir choisi de jouer de son pouvoir de grand frère à des fins sexuelles pendant un certain temps. A ce moment-là, l’affection positive que l’on peut éprouver aussi pour le petit enfant ne fait plus le poids. C’est un moment de dérapage, où la pression sexuelle est trop forte et où l’on s’enivre et s’aveugle à cause du pouvoir que l’on a ... et puis, quand on est normal, on se reprend assez rapidement, on est très embarrassé par ce que l’on a fait ... on a honte ...

Sur base de ce que vous écrivez, je ne pense pas moi non plus que vous êtes pédophile: simplement, votre petite cousine a-t-elle été l’espace d’une mauvaise passe ce qu’il y avait de plus commode à vous mettre "sous la main" si j’ose dire ... je pense que si vous aviez eu à l’époque une copine de votre âge bien intéressée par l’amour et le sexe, vous n’auriez jamais touché une enfant, mais voilà, il n’y en avait probablement pas et les grands ados n’ont pas toujours une moralité à toute épreuve ... ni l’audace nécessaire pour aller à la conquête d’une fille, même et surtout une "facile".

Vous vous êtes bien repris par après, et c’est ça qui compte! Seulement, hélas, nos actes nous suivent et nous rattrapent parfois: c’est ce qui arrive ... dommage que vous n’avez pas trouvé le courage de parler avec votre cousine quand votre copine vous l’a conseillé et de lui demander pardon du fond du cœur!

Que faire alors, si ce n’est faire preuve autour de vous, dans le dialogue verbal, de l’authenticité dont vous faites preuve dans votre lettre!

Si vous étiez belges, de tels actes pourraient être poursuivis par la Justice dix ans après la majorité des victimes. Pour le France, je ne sais pas mais ça doit être très proche. Mais je ne suis pas sûr que votre cousine veut faire une plainte pénale , lourde à gérer pour tout le monde ( et vous même vous étiez mineur à l’époque ) Donc, le risque de vous retrouver avec de vrais ennuis judiciaires est petit: vous pourriez au plus avoir à vous expliquer!

Le plus important, c’est en effet que votre cousine soit reconnue comme victime de votre moment de débordement sexuel. C’est que vous lui demandiez pardon à elle et à toute la famille, mais, tout autant, que vous vous pardonniez. C’est aussi de lui demander à elle comment réparer, et puis, que vous repartiez de l’avant en pensant à tout ce qu’il y a de bon en vous!

Devez-vous voir un bon psychothérapeute? Peut-être si vous continuez à vous sentir coupable et déprimé après avoir fait tout cela. Je puis vous aider éventuellement à en trouver un.

Cordialement.

Il me répond:

Bonjour,

Je tenais à vous remercier pour votre réponse, et pour le temps que vous avez pu m'accorder ...

Je ne sais pas trop comment faire pour renouer le contact avec ma cousine ... pour lui demander le pardon ...
Mon père m'a dit que pour le moment elle ne le souhaitait pas, qu'il fallait laisser passer un peu de temps sur tout ça ...
Je n'ai pas trop envie d'aller à l'encontre de cela, ma copine me conseille quand-même d'essayer de le faire au plus vite ... Ce n'est pas facile ... J’ai peur que beaucoup ne veulent plus entendre parler de moi ...

Bien cordialement.

Je lui réponds:

Je pense que votre père est un sage, il faut respecter le rythme et la motivation de votre cousine maintenant.

Le pardon ne viendra peut-être pas dans le chef de certains ... c'est dur bien sûr mais l'important est votre sincérité, que VOUS vous pardonniez et que désormais vous semiez autour de vous amour et gentillesses.

Bien à vous.

 

 

Mots-clés:

abus sexuel, abus sexuel intrafamilial, conséquences de l'abus sexuel, culpabilité sexuelle, pardon, dérapage sexuel, traumatisme familial sexuel, auteur d’abus mineur, adolescent auteur, réparation de l’abus

Un jeune m'écrit:

J'ai vingt-trois ans et m'appelle Baudouin. Entre huit et dix ans j'avais un ami qui était avec moi en classe et on s'entendait bien ensemble. Parfois on allait jouer dans ma chambre et il est arrivé quelquefois que l'on pratiquait des jeux sexuels mais il n'y avait pas d'attouchement direct sur les parties génitales, c'était un jeu donc plutôt érotique dans lequel nous étions tout habillé et où l'on se frottait le pénis en étant l'un sur l'autre car ça nous apportait un moment de plaisir.

Pour moi ce n'était qu'un jeu et pour mon ami également, et je n'éprouvais aucun sentiment d'amour pour ce garçon. En effet je n'ai jamais eu une attirance sexuelle pour les garçons et tous les flirts lors de mon adolescence (donc environ à partir de douze-treize ans) étaient avec des filles et même aujourd'hui je n'ai aucune attirance sexuelle pour les garçons, au contraire cette idée me dégoûte radicalement.

Aujourd'hui quand je repense à ces petits jeux enfantins avec mon ami du même sexe masculin je me sens mal car je pense avoir fait quelque chose de mal et donc je me fait des reproches à moi même en me disant que je ne suis qu'un moins que rien et je me dégoûte d'avoir fait ces jeux. Je me demande finalement si cette attitude que j'ai eu étant enfant était normale ou anormale et j'espère que vous pouvez me donner une réponse qui puisse me délivrer du dégoût que j'ai envers moi même en ce moment.

En espèrent recevoir votre aide pour éclaircir mon problème, je vous souhaite une bonne journée et vous remercie déjà d'avance de votre aide.

Je lui réponds:

Bonjour Baudouin,

Je vous conseille de lire l'ensemble de mon livre "La sexualité de l'enfant" chez Odile Jacob, qui vous éclairera davantage.

95 % des garçons souriraient de ce jeu sexuel infantile que vous évoquez ou l'auraient oublié. Vous pas, et c'est ça qui est important à comprendre pour vous!

Pourquoi vous inspire-t-il un tel malaise, voire un dégoût? Faites - un bout d'auto - psychanalyse et essayez de trouver la réponse à cette énigme en vous-même.

Qu'est-ce qui vous apparaît comme vraiment dégoûtant là-dedans?

Ce jeu était-il trop en rupture avec les attentes de vos parents sur vous-même? Avec votre propre image de vous? Vos parents ont-ils été sévères, culpabilisants en matière sexuelle?

Ou alors ... une autre piste ... ne refoulez-vous pas votre part de bisexualité - présente chez nous tous à quelque degré - en vous montrant si dégoûté par l'idée qu'une partie de votre érotisme pourrait concerner les garçons? Interviennent-ils parfois dans vos fantasmes masturbatoires? Si c'est ça mieux vaut l'assumer paisiblement!

Mais il y a d'autres pistes encore, essayez de les explorer et, si vous voulez, de m'en faire part!

 

 

Un jeune adulte m’écrit:

Bonjour monsieur Hayez,

J'ai lu sur internet votre article «  Ados auteurs d'abus ou de pseudo-abus» et je vous remercie car il m'a aidé à me comprendre un peu plus moi-même. J'ai en effet été un de ces ados auteur d'abus: quand j'avais autour de 14 ans, j'ai attouché une jeune cousine pendant son sommeil, et cela à 3 reprises sur quelques mois en fait j’ai mis ma main sur son sexe et je l’ai caressé, sans faire quoi que ce soit avec le mien.

Je n'ai jamais recommencé sur quiconque depuis, et je ne sens pas d'attirance pour les jeunes enfants. J'aurais donc tendance à me classer dans la catégorie "auteur de dérapage".

Je n'ai jamais (ou pas encore) été dénoncé pour ces faits, et je ne suis même pas sûr que ma cousine en ait eu conscience. Mais moi si, ce souvenir a ressurgi il y a un an: je me sens coupable, très honteux, taché d'une faute impardonnable ... j'ai lu dans un autre article que la "folie d'un instant" n'était pas la "folie d'une vie", mais cela reste une transgression dure à surmonter.

Je vous remercie pour votre écoute et votre aide éventuelle.

Bien cordialement.

Je lui réponds:

Cher ami,

Certes, c’était une faute de votre part, mais bien légère! Par délicatesse (et par prudence!?) vous avez veillé à ne pas troubler votre petite cousine ; vous ne l’avez pas menacée, ni baratinée pour obtenir ce que vous vouliez quand elle était éveillée.

Le comportement que vous avez eu est plus fréquent que vous ne l’imaginez. Probablement 20 % des ados entre douze et quinze ans font-ils des choses analogues avec des enfants (beaucoup) plus jeunes au moins aussi souvent éveillés qu’endormis, en les baratinant pour les tromper intellectuellement. C’est souvent le fait d’ados bien sages, assez souvent timides et peu confiants en eux. Ce type de geste constitue pour eux comme une rupture secrète par rapport au poids du conformisme ; il signe aussi une première manière de partager de la sexualité et d’approcher le corps de la femme, plutôt que de la vivre exclusivement en solitaire via la masturbation. Manière inacceptable, d’accord, mais faisant partie de la poussée de la vie à ce moment-là. Les ados plus sûrs d’eux , eux, s’adressent plus hardiment à des partenaires de leur âge …

Vous reconnaissez-vous dans cette catégorie d’ados timides? Avez-vous déjà eu une amie et des relations sexuelles? Si oui, à quel âge?

De toutes façons, je vous invite à tourner cette page en vous et à bien vous pardonner. Vous pourriez seulement être préoccupé si la majorité de vos fantasmes sexuels portaient sur des enfants ou/et si ceux-ci vous excitaient encore d’une manière ou d’une autre.

Votre douleur et votre culpabilité me font penser que vous êtes une personne sensible et sociable: c’est de cela qu’il faut vous souvenir, en ayant de l’indulgence pour votre non-perfection, c’est à dire pour les fautes que vous avez commises et commettrez encore.

Bien cordialement.

 

 

Mots-clés:

abus sexuel, mineur auteur d'abus abus sexuel intrafamilial, conséquences de l'abus sexuel, culpabilité sexuelle, pardon, dérapage sexuel, épine sexuelle, attouchement pendant le sommeil

Une jeune dame m’écrit:

Voilà j'ai 25 ans, je suis française d’origine turque, je vis en couple et je suis dans une grande détresse à cause d'un souvenir.
A l'âge de 9-10 ans, mes camarades de classe se sont intéressés au sexe, certains ont joué à "touche-pipi", les conversations tournaient beaucoup autour du sexe.
Du coup, cela m'a questionnée et j'ai voulu "tester", j'ai ainsi eu des "jeux sexuels" avec mon frère de deux ans mon cadet.
Il s'agissait de frottement à travers les vêtements qui m'ont fait découvrir la notion de plaisir, mon frère ne m'a jamais repoussée, je pense qu'il découvrait également la notion de sexe.
Cela s'est produit 4 ou 5 fois et cela s'est étalé sur quelques semaines maximum.
J'ai ensuite vite arrêté car je me suis rendue compte que cela était très mal.
Aujourd'hui, environ 15 ans plus tard, j'y pense continuellement et cela provoque en moi des angoisses absolument incontrôlables qui me rendent la vie difficile. Je me pose des questions sur mon comportement. Évidemment je n'en ai jamais parlé à personne, je l'enfouis mais aujourd'hui cela me cause tellement de tourments que je m'adresse à vous aujourd'hui pour avoir des réponses qui pourraient me soulager.

Merci par avance du temps que vous prendrez pour me répondre.

Je lui réponds:

Bonjour,

Je vous renvoie volontiers aux autres lectures de cette rubrique CULPABILITE SEXUELLE

Mais ce ne sera sans doute pas suffisant car il est probable que c'est sur base de ces lectures que vous avez pensé à me contacter!! Donc la souffrance est bien "ancrée" chez vous.

La question que vous devez travailler à fond est la suivante: "Qu'est-ce que vous trouvez de très mal dans ce qui s’est passé?" La réponse est évidemment subjective.

Vous avez eu l'impression que c'était mal très probablement parce que, à agir ainsi, vous transgressiez une grosse règle et une vision du monde chère à vos parents et tout cela en grand secret.

C’est vraisemblablement cette audace que vous vous reprochez: avoir fait des choses que votre père ou votre mère ou les deux interdisaient formellement.

Votre origine d’une province turque vient peut être encore rigidifier les tabous et vécus: vers vos dix ans vous êtes une fille ... qui s'est émancipée ... en séduisant son petit frère. Ouh là là, la totale, comme transgression ... peut-être aussi avez-vous été terrorisée à l'idée qu'il parle ...

Bon dites m'en plus si vous le souhaitez et ne vous tracassez pas pour votre anonymat sur mon site, je ne suis pas idiot ...

Cordialement.

Elle me répond:

Docteur,

Je n'ai jamais été réellement en conflit avec mes parents, de qui je suis d'ailleurs très proche et qui m'ont laissé beaucoup de libertés SAUF...sur ma vie amoureuse qui est tabou. Personne n'en parle.
Ma relation avec mon compagnon est cachée alors que je vis avec lui (cet homme n'est pas de la même confession que moi, noeud du problème), j'arrive à un âge où je veux fonder une famille et je dois donc leur dire la vérité et toutes ces choses qui se bousculent provoquent mes angoisses. Je m'en veux de leur mentir, la culpabilité devient trop forte.
Peur d'aller au conflit, de les décevoir, qu'il découvre que j'ai une sexualité, que je "désobéis", bref que je ne suis pas l'enfant modèle comme laquelle ils me considèrent pour le moment. 
Voilà je pense que toutes mes angoisses sont liées, je n'arrive pas à me détacher du carcan familial, le chemin est long mais j'ai bon espoir et discuter avec vous m'a fait le plus grand bien. 
Merci encore pour votre écoute.

Bien cordialement.

Je lui réponds:

Bonjour,

Vous avez l’intuition, vous aussi, de ce qui est à l’origine de votre culpabilité et de votre angoisse: de fausses croyances, toujours inscrites comme du feu en vous, sur le côté mauvais de la sexualité infantile et sur le droit des enfants (des filles?) donnent à votre angoisse une dimension un peu névrotique ... Vous sentez-vous le droit de vous différencier de l’opinion de leur parents. Vous me dites d’ailleurs que vous avez toujours été un enfant-modèle, au point de n’être jamais en conflit avec vos parents ... jamais, sauf dans une zone hyper-importante et secrète de votre vie: le sexe et l’amour. Là vous vous posez dans la vie avec des choix perso, sans être pour autant une horrible dévergondée.

La perspective du conflit qui existera probablement aujourd’hui quand vous parlerez à vos parents (conflit transitoire, je l’espère de tout cœur ...) réveille en vous le vieux souvenir du temps où vous avez commencé à être secrètement rebelle ... Vous pourriez faire du travail mental là-dessus pour retrouver davantage de liberté intérieure.
Malheureusement, assez souvent, il faut se réévoquer dans les détails des moments conflictuels de la vie (avec les parents) pour retrouver sa liberté et c’est un travail de mémoire que l’on fait via une psychothérapie
Si votre mal-être reste tenace, vous pourriez envisager d’en faire une. Habitez-vous dans une grande ville?

Bien cordialement.