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Une bonne-maman m’écrit:

Je vous situe ma famille: J'ai 68 ans et je suis en couple et heureuse depuis 40 ans, il n'y a pas de tensions à la maison. Nous avons 2 enfants, une fille célibataire et un qui nous a fait grands-parents de Louise y a 2ans et demi et qui vient d'avoir un petit garçon il y a 2 mois. Je m'entends très bien avec le couple que mon fils forme avec sa compagne, j'apprécie beaucoup cette dernière et l'entente entre nous est réciproque. Depuis sa naissance, la petite Louise vient chez nous un après-midi par semaine et l'un ou l'autre jour si c'est nécessaire. J'adore ma petite-fille et nous nous entendons très bien. Depuis qq temps cependant, et ce un peu avant la naissance du petit frère, en présence de la maman qui vient rechercher sa fille, la petite ne veut pas m 'embrasser pour me dire au-revoir, donc je n'insiste pas, mais depuis qq temps quand sa maman arrive pour la rechercher, elle manifeste envers moi une certaine agressivité (visage fermé, petit geste de rejet) alors que tout l'après-midi on a été si bien ensemble! J'essaye de ne pas y faire attention, mais cela m'attriste et surtout cela continue et se reproduit aussi quand on se retrouve en famille pour un repas par exemple. Ma belle-fille essaye d'expliquer cela par un peu de jalousie vis-à-vis de son petit frère (que je tiens parfois dans les bras quand ma belle-fille vient rechercher Louise) mais cela a commencé environ 2 mois avant la naissance de son frère!! Alors, pourquoi? Quelle attitude adopter? J'ajouterai pour la compréhension que je ne suis pas, je pense, une mamy "dévorante». J'ai beaucoup de respect pour la personnalité de l'enfant mais son attitude me déroute et surtout m'attriste, même si je sais que cela passera un jour! 
Que faire? Merci de m'aider à voir plus clair.

Je lui réponds:

Chère Madame,

Je ne sais pas vous répondre avec précision mais, en me basant sur la sérénité et la sensibilité qui émane de toute votre lettre, je suis persuadé qu’il ne s’agit là que d’une de ces petites "crises" de développement, passagères, auxquelles on assiste chez les tout petits enfants, et qui restent mystérieuses qui n’ont pas encore tous les mots pour s’exprimer!

Il me semble que cela a à voir avec la naissance du petit frère (dont on parlait sans doute déjà pas mal deux mois avant) Peut-être, en effet, vous en peut-elle et a-t-elle peur de perdre sa place parce qu’elle a vu vos gestes tendres pour le petit! Les naissances, c’est parfois bien insécurisant pour les aînés qui, jusqu’alors se sentaient des petits princes ou princesses absolus (même aux yeux des mamys pas dévorantes pour un sou ...).

Dans ces cas, seul le temps arrange (vite) les choses. Montrez-à Louise que vous l’aimez toujours beaucoup et accueillez avec indifférence ses sautes d’humeur, sans vous énerver, sans mendier, en lui disant sobrement au revoir et vous verrez que dans quelques semaines, elle sera rassurée parce que elle se sera imprégnée du fait que votre amour pour elle n’est pas mis en question N’hésitez pas l’une ou l’autre fois à délaisser un peu le petit frère (qui s’en f...) pour lui donner une priorité de temps à elle (qui ne s’en f...pas).

Amitiés d’un autre grand-père de septante ans.

P.S.: Et rappelez-vous du poème de Khalil Gibran. La liberté de nos enfants peut être déroutante, même quand ils n’ont que deux ans: à nous de les respecter dans leurs mystérieuses différences en n’étant pas trop tristes parce qu’ils ne sont déjà plus exactement à l’image de ce que nous attendions.