En cliquant sur "J'ai compris!", vous acceptez les cookies nécessaires au bon fonctionnement de ce site web.

 

 La confrontation des enfants et des adolescents à la pornographie. 

Cet article est paru dans Arch. Pédiatr. 2002 ; 9 : 1183-1188. Il a été complètement révisé en mars 2022.

Il est complété par:

-un lien vers un interview publié par l'hebdomadaire Marie-France en 2015: Mon ado, le porno et moi

-et à la fin, le texte d'un autre interview, en 2014, par l'hebdomadaire Dossier familial: « Mon ado consulte des sites porno ». 

INTRODUCTION

Les enfants, parfois très jeunes, et les adolescents sont confrontés occasionnellement ou régulièrement à la pornographie, principalement sous forme d'images et de vidéos obscènes commercialisées. " Ils tombent dessus " à l'improviste, par hasard- c’est assez peu fréquent et c’est surtout chez les plus jeunes-ou parce qu'ils les ont cherchées.

 J’ en prendrai comme paradigme les images et vidéos qui circulent sur les écrans du web, captées par les ordinateurs, tablettes et autres téléphones portables. Productions émanant d’acteurs professionnels, mais parfois aussi « d’amateurs »- ce pourrait être leurs parents !- et parfois d’un mélange des deux.

D'autres confrontations à la pornographie existent et risquent d'être encore plus déstabilisantes, parce que l'implication du jeune y est plus active : par exemple,  interpellations et invites sexuelles faites au mineur sur l'écran d'un chat ou, en vidéo, sur celui d’un chat roulette : le jeune est attrapé par surprise, ou savait pertinemment qu’il allait sur du glauque et de l’ unmoderated….intrusion de l’ image nude  d’un inconnu ou d’une fille de la classe sur le portable du jeune, avec invitation implicite à la diffuser, etc.       


Il ne faut pourtant pas diaboliser ipso facto tous les comportements sexuels des mineurs sur les écrans! J’en parle en détails dans l’article Sexualité des adolescents sur les écrans.

 Beaucoup de ceux-ci sont des actes tâtonnants d'affirmation de soi, et d'un soi qu'ils aiment montrer et vivre comme sexué et sexuel! Ce sont aussi des expressions de la curiosité ou d'une capacité et d’une envie de défier les règles des adultes[1], ou une recherche de satisfaction érotique récréative ( récréative dans les deux sens du terme : moment de plaisir ;moment de pause dans une vie majoritairement remplie par des activités " sérieuses ", l'école, la gestion de la vie familiale )

 On peut trouver tout ceci précoce, posé sans beaucoup de pudeur ni de retenue, mais, avec le type de société que nous avons créé, il était inévitable qu'on en arrive bien plus tôt dans la vie à déclarer plus ouvertement et plus crûment un intérêt pour la sexualité . L'adolescent de 15 ans qui envoie la photo de son sexe ou plutôt de " sa queue " - si tant est que c'est bien la sienne ... - en guise de signature électronique se sentira " con " de l'avoir fait à 18 ans et deviendra peut-être notaire à 50 ans, comme le chantait déjà Jacques Brel ; et il épargne au moins aux murs de nos cités le même type de signature, mode tag. Ne bradons donc pas trop vite les affirmations pseudo-scientifiques en avançant que cet ado est nécessairement atteint « d'un processus de déstructuration et de morcellement du corps » ni les affirmations spectaculairement pessimistes sur le dévergondage et la violence de plus en plus précoce de plus en plus de jeunes !! ...  

Faute de temps, je me limiterai au paradigme des images et vidéos obscènes sur le web.  

 EFFETS SUR LES ENFANTS AVANT LA PUBERTE

 

Pour une petite minorité, l'effet est franchement traumatique. 

Sont surtout concernés les enfants les plus jeunes, les plus sensibles ou/et les plus ignorants dans le domaine sexuel. Lorsqu'ils sont confrontés par hasard   à des images hard, parce qu’ils ont entré « Pipi » ou « Seins » sur Google, ou parce qu'un grand les y a entraînés, ils peuvent en ressentir une angoisse soudaine, intense et durable : peur d'une possible agression contre eux, peur de ces masses de corps qui partouzent, de leurs transformations et de ce qui en sort, et ce jusqu'à la peur que leurs propres parents et leur entourage deviennent monstrueux eux aussi : en même temps que l'effroi, il peut s'installer un doute profond sur les intentions, les capacités protectrices et les valeurs véhiculées par ces adultes, tellement à même de devenir des  sauvages quand ils sont tout nus ...    

On voit alors s'installer un syndrome de stress post-traumatique caractérisé par la persistance d'angoisses variées, notamment dans des somatisations, (p.ex. énurésie secondaire) des cauchemars et autres irruptions d’images intrusives, et par des conduites d'évitement. Les effets sur la sexualité et sur le corps sexué de l'enfant peuvent être marqués par la peur d’une agression (p.ex., pudeur nouvelle ; dégoût pour les allusions sexuelles, parfois spectaculaire); il peut aussi y avoir des vérifications anxieuses de son intégrité sexuelle à lui (p.ex., masturbations   compulsives et mal dissimulées).

Episode de non-retenue sexuelle

Cet épisode est susceptible de se produire chez un enfant qui, habituellement, ne se fait pas remarquer dans le champ de la sexualité. Ici, de l’angoisse existe aussi, mais an quantité moindre que lors du stress post-traumatique…l’enfant cherche à l’exorciser par des vérifications plus ou moins compulsives. Il est également excité, porteur d’un trop plein de stimuli sexuels qu’il a besoin de décharger dans l’action.

On voit alors une sexualité peu contrôlée, en partie compulsive, qui se donne en spectacle : conversations sexuelles, dessins obscènes, masturbation à ciel ouvert…Cette non-retenue s'accompagne souvent de prosélytisme : l’enfant en entraîne d'autres dans l'aventure de " l'éclate sexuelle ", qui prend parfois des formes adultes (il ne s'agit plus seulement de se toucher, ni de jouer au docteur, mais de réexpérimenter ce qu'on a vu à l'écran). S'il trouve souvent des partenaires consentants et de sa tranche d'âge, il peut néanmoins arriver qu’il abuse d’un autre, et même d’un plus petit, surtout si l'ensemble de son éducation ne l’ imprègne pas beaucoup de la valeur " sociabilité ".

 Un épisode imprévu de non-retenue sexuelle doit toujours faire penser, soit à un abus que l’enfant ne parvient pas à garder pour lui, soit à de l’exposition avec une certaine répétition à de la pornographie, le plus souvent sous l’instigation d’un tiers (pas nécessairement l’abuseur, peut-être un enfant aîné en quête d’initiation).

Plus rare : début d’addiction, voire fixation perverse


Pour une autre petite minorité d'enfants, souvent plus âgés et déjà plus basalement intéressés par les plaisirs de la consommation, les pratiques vues sur image constituent des invitations à ce que leur propre quête d'expériences et de sensations érotiques s'amplifie secrètement…Ils retournent subrepticement en voir, avec une poussée intérieure plus ou moins contraignante, même après avoir été pris « la main dans le sac » par les parents. La non-retenue sexuelle tout juste évoquée s’y mêle irrégulièrement.

L'une ou l'autre fois, c'est même une pratique carrément perverse qui se précipite et se fixe à partir de ce qui a été vu d'identique ou d'analogue sur l'écran. Tel ce jeune adulte tellement malheureux de me raconter en thérapie ses pratiques secrètes de masturbation anale avec des objets divers, initiées depuis l'âge de neuf ans, parce qu'il avait été fasciné par l'image d'une femme nue occupée à en faire autant.    

Effet apparemment fugace et peu conséquent pour une majorité. 

Néanmoins pour la majorité des enfants, l'effet traumatisant, addictogène ou pervertissant est plus léger ou/et plus fugace, si pas nul; ceux-ci ne s'attachent pas vraiment à ce qu'ils ont vu ou n'y reviennent que très occasionnellement. C'est parfois le hasard qui les a confrontés à la pornographie, c'est plus souvent la curiosité, le désir de pénétrer dans le monde des grands et de défier leurs règles, seul ou entre amis. Une fois " l'exploit " réalisé, une fois que l'enfant a constaté qu'il a la capacité de " faire ça ", il passe à d'autres conquêtes ... il range dans un coin de sa mémoire les sales images qu'il a vues, parmi les tonnes d'autres images violentes dont il est abreuvé ... maintenant qu'il sait, cela ne l'intéresse plus trop, d’autant plus que les sensations physiques érotiques éprouvées sont discrètes chez une grande majorité…


Alors n'y a-t-il vraiment aucun effet néfaste sur lui ? J’y reviendrai à propos des adolescents 


 EFFETS SUR LES ADOLESCENTS



 Effet traumatique chez une minorité      

L’image porno confronte les adolescents aux transformations de leur propre corps et à son résultat sexuel fonctionnel. Elle les confronte aussi à la possible immédiateté de leur vie sexuelle avec partenaire, pour laquelle ils ne se sentent pas nécessairement prêts, surtout au moment de la puberté. Elle les confronte même au fantasme et au risque jamais nul de la sexualité inter générationnelle, voire incestueuse.

 Pour une minorité, l’expérience surtout répétée est traumatique, avec installation d’un état de stress parfois plus habilement dissimulée que chez l’ enfant. Mais les peurs existent bel et bien, troublent leur sommeil et freinent même éventuellement leur développement psychosocial ou sexuel.

Et mêlées ou non à la peur, ils voient parfois s’ installer la culpabilité et la perte d’estime de soi, pour avoir osé « faire ça ». Chez d’autres, c’est le dégoût pour ces corps enchevêtrés, avec leurs organes et leurs sécrétions, et ici encore,  le développement psycho-sexuel peut s’en trouver freiné.

.. . Freiné ou, plus rarement il est vrai, dramatiquement dévié :Tel ce jeune de 14 ans, en psychothérapie, qui finit par me raconter son dégoût profond pour les poils et sexes d'adultes trop souvent vus sur images, le dégoût qu'il en ressentait pour sa propre croissance sexuelle à lui, et son côté " accro " aux corps de jeunes garçons blonds et impubères, tellement facile à trouver en images sur le net, eux aussi!

 

Une illustration moins dramatique ? Autour de ses quatorze ans,   Pierre me demande en six mois deux rendez-vous d’urgence via courriel. Pierre, jeune homme bien élevé, un peu trop sérieux, un peu coincé. Les deux fois, c’est parce qu’il est allé brièvement se vautrer dans la boue et qu’il ne se reconnaît plus lui-même. N’est-on pas devenu une âme définitivement perdue quand on va voir de la pornographie sur Internet,  en ce inclus une excursion ou l’autre vers la franche déviance, et puis donc quand on se fait lécher le sexe par son chien et qu’on éjacule même sur la bête ? Effrayé et ayant perdu son estime de soi, Pierre voulait voir dans mes yeux si je le considérais toujours comme normal et s’il conservait mon estime.         

Effets d'hyperérotisation chez une autre minorité, avec deux orientations quasi opposées.     

Sexualité abondante centrée sur le plaisir.     

La consommation de pornographie, en même temps que la réception de mille autres incitants sociaux en direction du droit au plaisir et explicitement au plaisir sexuel[2]  contribue chez certains à la mise en place d'une sexualité abondante, plus souvent avec partenaire(s) que solitaire. Le plaisir y est privilégié par rapport à la relation : des « plan q » ; des « one-night shot » plutôt que le long et fidèle cheminement de Roméo et Juliette. L’abus qui serait pensé et programmé comme source de jouissance en soi n’est en principe pas au programme. Mais…s’il y a pénurie de partenaire acceptable, l'adolescent sait subtilement arriver à ses fins, par exemple en baratinant ou en exerçant une pression morale sur un frère, une sœur, un petit voisin plus jeune[3]. Mais aussi- et c’est plus sinistre-il n’est pas certain qu’il soit capable ou désireux de s’arrêter lorsque, pantalon déjà baissé ou quasi, il se trouve face à une fille de passage qui avait d’abord dit « oui », puis dit « non »-un non sincère au demeurant- juste avant l’acte ultime…

Fixation voyeuriste, dépendance et isolement. 


La seconde orientation, moins fréquente, c’est une fixation à l'imagerie pornographique elle-même, fixation voyeuriste allant parfois jusqu'à une grave dépendance ( Internet addiction disorder ). Certains constituent parfois d’imposantes collections d’images, de vidéos voire de textes obscènes téléchargés…Mettre et remettre leur collection en ordre leur prend un certain temps, entrecoupé du visionnage des scènes les plus « chaudes », le plus souvent avec masturbation.     

Cette fixation, qui consomme du temps, des heures de sommeil et de l’'énergie, s'accompagne souvent d'un isolement des autres, voire d'un désinvestissement des tâches de la vie quotidienne. Elle est principalement le fait d'adolescents plus âgés ( à partir de 16-17 ans ). Il est difficile de statuer si la coupure avec les autres procède de problèmes affectifs préalables ( angoisses excessives, dépression, faible estime de soi ...) ou si, au contraire, c’est l’intensité subjective des plaisirs procurés par l'image qui crée la dépendance, fait basculer l'adolescent dans le retrait, et entraîne ensuite la mise en place d'une médiocre estime de soi ... vite anesthésiée via de nouveaux étourdissements dans la boue des images.        

Fixation perverse.      

Dans le tableau clinique qui précède, l'adolescent se centre principalement sur la sexualité génitale des majeurs, type " partouzant ", avec ses accessoires contemporains directs (fellation, sodomie et autre sex-toys).

C'est parfois pire : les fixations et dépendances sont franchement perverses. Les thèmes porno sont ici déviants, comme par exemple l’électrisation des organes génitaux. Plus la perversion est importante, plus la recherche est contraignante et se limite à un thème précis. Elle aussi se déroule dans la solitude, hormis des interactions avec d’autres pervers, le plus souvent online. Et l’ado passe à l’acte sur lui-même.

 Au rang de ces perversions et parmi les plus inquiétantes, il y a la pédophilie ( pour mémoire, quand le réseau " pédo-nécro " russo-italien, au nom suffisamment évocateur, a été bloqué à l'automne 2000, on a constaté que 1 % des clients, à qui l’on livrait des vidéocassettes, étaient des mineurs d'âge!

A tire d’illustration, voici un courriel vraiment interpellant que m’ a envoyé un jeune adulte-ici anonymisé- avec lequel j’ai ensuite correspondu :

 

Monsieur,
Il y a quelques années déjà, je suis tombé plus ou moins par hasard sur votre site, et plus précisément sur une page qui parlait des perversions.
Je me permets de vous écrire à ce sujet. J'ai été, et je suis, dans l'un des cas repris dans cet article, plus précisément l'exemple du salon de chatt "Maître cherche lope". A l'époque, ça se passait sur Caramail et la modération était moins efficace qu'aujourd'hui. J'ai commencé vers mes douze ans. Bien que j'aie eu une éducation que je pense normale sur tous les plans et que je me vive la plupart du temps comme hétérosexuel, j'ai commencé par de petits "scénarios" joués en dialogue écrit, prenant systématiquement la place du "passif" par rapport au partenaire. Le fait que des partenaires "cyber" homosexuels soient bien plus faciles à trouver que des jeunes filles intéressées par la même chose a sans doute joué et, petit à petit, j'ai développé une forme d'addiction qui me fait effectivement l'effet d'une drogue comme mentionné dans votre page. Chaque nouvelle étape dans la perversité m'a semblé comme un nouveau "mur", une nouvelle limite que je franchissais et que je détruisais pour toujours. Je suis passé aux dialogues par webcam avec exhibition, puis l'élément de soumission dans la veine sadomasochiste s'est installé.        
Plutôt que d'entrer tête baissée là-dedans, j'ai tenté, et je tente toujours de lutter. Ces "pulsions" me viennent périodiquement. Elles sont irrépressibles et peuvent résulter d'une humiliation légère subie dans la vie de tous les jours ou venir par le simple fait de trop y penser; par contraste, le reste du temps, la simple idée m'en est insupportable. Dans la vie de tous les jours, je suis l'exact opposé de ce que je suis devant cette webcam. Mes efforts pour arrêter se sont soldés par des échecs au bout de quelques mois maximum et, à chaque fois que ça me reprend, l'envie cesse brutalement dès l'orgasme; y succèdent des sentiments de honte, de faiblesse, de rage. Notez qu'à part en ce qui concerne cette soumission, les hommes ne m'intéressent absolument pas. De peur de détruire le dernier "mur", je ne suis jamais passé au réel et je le refuse systématiquement.
Vous parliez de l'exemple du fétichiste des pieds qui se verra servir du "assume-toi, tu n'es pas le seul" à tour de bras s'il s'en plaint. J'ai dialogué anonymement avec un grand nombre de personnes à cause de ces "pulsions", parfois très amicalement et de façon enrichissante, mais c'est la réponse qui me vient le plus souvent. Je devrais assumer cette "difformité" de mon esprit, elle serait innée et impossible à réprimer. Pour eux, je refoulerais mon homosexualité.  
Mais ils ignorent que la question n'est pas là : la question est que, dans mon état "normal", je n'aime pas ça. Je ne veux pas être ça, je ne veux pas le faire. Pourquoi serais-je plus proche de moi-même lors d'une pulsion sexuelle incontrôlable que lorsque je peux penser rationnellement, sans émotion ni contrainte visible ? La tolérance de notre société se transforme en intolérance lorsqu'en son nom, l'on voudrait me forcer à accepter des pratiques dont je voudrais qu'elles disparaissent.        
Je n'en n'ai jamais parlé à quiconque hors de mes sessions de webcams et dialogues.
J'ai maintenu le secret pendant dix ans de façon absolue, et j'ai confiance en moi pour parvenir à le dissimuler à jamais. Je ne pense pas que je pourrais supporter le regard de mes proches si je leur apprenais cette vie "cachée", et je ne pense pas qu'ils m'aideraient. Payer des séances de psychanalyse ou chez un psychologue serait trop peu discret à l'heure actuelle pour que je puisse me le permettre. En dix ans, je n'ai trouvé aucune solution, et ce n'est pas cela que j'espère en vous écrivant.
Je suppose juste que j'avais besoin d'expliquer mon expérience à quelqu'un dont je sais qu'il la comprendra.

.La pornographie, « modèle » pour certains ? 

 

On entend régulièrement affirmer que, chez certains jeunes, la pornographie peut constituer un modelé, très machiste, pour démarrer voire poursuivre la vie sexuelle

. Cette affirmation me semble devoir être nuancée ! Il existe dans nos sociétés occidentales de nombreux incitants à consommer la sexualité -plaisir, sans se soucier fondamentalement de la relation humaine entre les personnes partenaires ;leur consentement mutuel aux actes est un minimum dans cette direction et nombre de pratiques ne visent pas plus loin. La pornographie fait partie de ces incitants et constitue probablement le pôle où l’humanité, tant de soi que du partenaire, est la moins prise en considération. Mais il y en a tant d’autres, depuis les paroles obscènes des rappeurs ( davantage susceptibles d’être des modèles, des idoles, que les « harders ») jusqu’à la promotion à répétition des sex-toys et de la jouissance dans la distinguée émission télévisée de Ian Barthès.

 Et oui, bien sûr, ces incitants au passage à l’acte rapide peuvent pousser en avant un certain nombre de jeunes, surtout les peu scolarisés, peu éduqués, peu socialisés peu informés par des moyens plus valables : précocité[4], technicité des gestes , formes plutôt « hard » dès que l’on débute comme « sexuellement actif », sont au rendez-vous.      

Mais je suis persuadé que ce copié-collé artificiel n’est que transitoire, émanant de jeunes maladroits, inexpérimentés, qui dénient leur ignorance face à l’autre en se donnant un air très averti, filles et garçons, pour faire très vite l’expérience de la fellation ou de la sodomie. Mais je suis convaincu qu’ ils retrouvent assez vite leur style personnel, qui inclut que l’on puisse dire non à certaines demandes du partenaire Je ne crois donc pas à une sorte de soumission durable aux archétypes de la pornographie .

 

On peut contester également l’affirmation qui voudrait que la pornographie soit horriblement sexiste-machiste! Mises à part une minorité d’ « œuvres » porno vraiment violentes, et aussi celles qui veulent donner en spectacle une apparence de domination d’un sexe sur l’autre, les réalisations pornographiques lambda sont à égalité entre partenaires des deux sexes :  ils ont consenti à faire « Ça » (au sens psychanalytique du terme « Ça ») : ils mettent en scène le déchaînement de leurs pulsions sur leurs organes : ils y consentent, mais, plus fondamentalement, il n’y a pas de respect de la personne. Ni de soi, ni de l’autre dans ses besoins et aspirations plus profonds… et si l’homme semble souvent plus entreprenant, plus directif que la femme, ce n’est que la caricature de ce qui se passe dans un certain nombre de relations sexuelles menées avec respect : ici aussi, au cœur de l’acte, la femme peut s’abandonner à l’homme et y prendre - entre autres- son plaisir. 

Ni dramatisation, ni ingénuité   

Ces quelques risques ayant été esquissés, n’ en faisons pas une généralité ! Pour la majorité, la fréquentation de la pornographie reste occasionnelle et n’altère pas vraiment leur santé mentale ; elle leur permet de satisfaire leur curiosité, leurs envies de défi et leurs besoins de satisfactions érotiques faciles :Même plus besoin de s’inventer une histoire érotique quand on se masturbe : y a qu’à matter. Et puis, comme ce peut être gai de frimer devant l'écran, avec tel ou tel copain ( copine ) en lui montrant que l'on connaît quelques sites super hot ou en allant avec lui sur les salons boueux des chat roulettes, faire la chasse aux vieux pervers…

 

Alors, majoritairement,  n'y a-t-il vraiment aucun effet néfaste sur l’enfant ou l’ adolescent ? Difficile à dire ! Ce qu'il lit, voit, voire expérimente pèse tout-de-même d'un certain poids sur l'élaboration de ses idées et de son image du monde : La pornographie et tant d’autres incitants lui serinent à profusion que toute pulsion, tout appel du corps peut être satisfait à bon compte ... que tout est consommable, même l'être humain, si ça peut faire plaisir, et si, superficiellement, on ne fait pas violence à l’autre.        

L'expérience faite contribue donc à un émoussement de son humanisme en formation  : convictions plus incertaines sur ce qui est vraiment bien et mal; manque de rigueur, de courage et de capacité de se démarquer de la masse pour rechercher ce qui est bien  ; l'invitation au mal ou à tout le moins à l'égocentrisme est tellement abondante, partagée par tant d'autres qui y cèdent et source d'une telle indifférence de la part des soi-disant voix parentales, que l'enfant ou l’ado se mithridatise souvent de ses petits malaises, banalise, et considère comme normal qu'existe le marché de la pornographie, qui exploite tant de gens à la dérive : s'il fait une faute, c'est seulement d'aller y regarder alors qu'il est trop petit. Et c'est ainsi que les sociétés lui apprennent à se résigner devant tant d'atteintes soft aux droits de l'homme, de la pornographie au rejet des sans-papiers et à la création de zones de non-droit pour les parquer, en passant par les injustices tellement criantes dans la répartition du marché du travail et de l'argent!

Quoiqu'il en soit, le réalisme augmente via les premières expositions,  et il ne faut plus trop raconter de " salades " à l’enfant sur ce que sont les autres - pas toujours de bons parents angéliques! -, sur ce qu'est la sexualité - c'est aussi la " baise " et pas seulement la forme ultime de l'amour de papa et maman -, et sur ce qu'est le plaisir ... Disons qu'il en sort un peu vieilli, un rien cynique, lucide, matérialiste, bien plus vite que ce que voudraient beaucoup de parents.


GESTION DE LA CONFRONTATION PRECOCE A LA PORNOGRAPHIE PAR LES PARENTS ET LES EDUCATEURS



Une invitation à la lucidité.
        


L'abondance et l'accessibilité de ces nouveaux objets de consommation, et l’intérêt de beaucoup de mineurs leur égard, devraient constituer pour les adultes une invitation à la lucidité. 

Lucidité à titre préventif d'abord : nos enfants et nos jeunes ont besoin d'une surveillance, amicale certes, pas paranoïaque, mais effective. Si nous les laissons trop à eux- mêmes, si nous ne cadrons jamais ce à quoi ils s'occupent, il leur arrive de faire ce genre de bêtises-là, par désœuvrement, par appel du plaisir en eux, voire pour nous demander confusément et indirectement que nous les contrôlions mieux (l’Appel-au-Père[5]). Alors, quelles qu'en soient les limites, vive les petits passages à l'improviste devant leur écran ; vive même les logiciels de filtrage[6] du moins avant l'adolescence (à l'adolescence, beaucoup de jeunes les ressentent comme une tentative sournoise de « castration », ce qui exacerber leur tendance au défi! ).

Lucidité de l'observateur ensuite : si tel enfant montre des signes inattendus d'angoisse ou de non-retenue sexuelle, il est possible qu'une expérience l'ait traumatisé, et parmi d'autres causes, il faut penser à la pornographie et l'interroger à ce sujet. Si tel autre cherche à s'isoler de façon récurrente, seul ou avec un copain et face à l’écran , ce n'est pas nécessairement pour inscrire " images-pieuses " dans un bon moteur de recherches.

Satisfaire les aspirations des jeunes envers la présence et les relations enrichissantes
.         


Même s’ils aiment parfois être seuls, les enfants et les ados apprécient également des temps de présence concrète, amicale et protectrice, à leurs côtés, comme de bénéficier de relations humaines enrichissantes : ceux qui se perdent dans le plaisir solitaire sont surtout ceux qu'on laisse trop seuls. Ceux à qui l'on parle, au projet desquels on s'intéresse, à qui l'on propose de saines activités récréatives, avec qui l'on partage du temps ...  ceux-ci développent bien d'autres dimensions de leur potentiel humain qu'une quête excessive du plaisir sexuel.     

L'usage raisonné des écrans en famille.  

 Je fais miens les conseils des experts pédagogues à leur propos:

-Y connaître quelque chose en tant qu'adultes : moins que les jeunes, par définition, mais assez pour pouvoir discuter avec eux!       
- Pour les enfants à l’école primaire, installer l' ordinateur ou la tablette dans un local de vie commune. Si, chez les jeunes adolescents il peut être installé dans la chambre, les parents gardent le droit et même le devoir de s’ informer sur les pratiques, et un droit de visite et d’inspection, à annoncer et à exercer de temps en temps, en présence de l’ado.

-Réglementer le temps d'utilisation, dès les premières utilisations de la tablette ; ne pas se montrer chiches, mais faire respecter les règles (de bon sens, et pas de principe. P. ex., rien avant les devoirs bien faits…)

-Pas de smartphone[7] à l’école primaire ; ensuite, pas de portable dans la chambre la nuit.  

-Etc…


Nous devrions dire, aux plus jeunes inclus, qu'ils vont très probablement faire (ou ont déjà fait) l’une ou l’autre fois  des expériences étranges, inquiétantes, voire choquantes sur Internet, voire sur le chatt d’un jeu vidéo en réseau: ils sont invités à en parler à nous ou à un adulte de confiance, et nous promettons qu'ils ne seront jamais grondés s'ils le font, même s'ils s'étaient aventurés dans des endroits imprudents ou peu recommandables : nous réfléchirons avec eux à ce qui vient de se passer, à y réagir et à mieux s'en prémunir à l'avenir. Cette promesse, il s'agit de la tenir si nous voulons qu'ils maintiennent un dialogue avec nous. Nous pouvons notamment entraîner les chatteurs en herbe à remettre vertement à leur place les grossiers qui les importuneraient.

Discuter explicitement de la pornographie.      
   


Lors d'une occasion bien choisie, nous pouvons discuter explicitement de la pornographie avec l'enfant ou l'adolescent . Il s'agit de l'écouter, plutôt que de l'assommer tout de suite de certitudes : Qu'en connait-il? Qu'en pense-t-il? ( voire même, s'il n'est pas trop timide et que la relation de confiance est bonne : En a-t-il déjà fait l'expérience? Comment l'a-t-il vécue? ). Ceci sans le forcer à avouer contre son gré telle pratique qu'il voudrait garder secrète ... ni sans lui demander d'entrer dans le détail de ses expériences : il a le droit - si pas le devoir! - d'exiger une part d’intimité.     

S'il expose ses idées, ce peut être l'occasion de l’en féliciter ou/et de proposer les nôtres, en ce inclus nos valeurs, de la façon la plus personnalisée possible sans jouer au vieux sage moralisateur.

 A chacun donc de trouver ce qu’il veut mettre dans le partage! En ce qui me concerne, ce n'est pas tellement que l'enfant nous défie ou/et se donne du plaisir physique que je réprouve d'abord. C’est qu’il s’en donne en se centrant sur l’excitation d’ organes, chez soi et chez l’autre, en dehors de toute relation : cette déliaison totale du plaisir et du lien, il ne me paraît guère souhaitable de l'ériger en système.
C’est aussi qu’il le fasse en entretenant à son insu, en en étant le « pigeon », un système commercial où tant de gens perdent leur dignité.
 

 Les adultes aussi.


Mettre de l'énergie pour modérer le plus possible la fréquentation de la pornographie ne concerne pas que l’enfant ou l’ado! Nous aussi, adultes, nous sommes des êtres de chair, pris dans un débat intérieur perpétuel entre le bien et le mal, la sociabilité et l’égocentrisme, les valeurs et le principe du plaisir,  et les boues du net peuvent nous tenter comme elles tentent les mineurs. Cette identité de nature humaine et de combat intérieur vers davantage de dignité, elle peut se dire dans le dialogue éducatif, du moins avec les aînés!     

Interdire sans que cela tourne à l'obsession.    

Enfin, nous nous devons d'être logiques avec nous-mêmes. Si nous pensons que la confrontation à la pornographie n'est pas bonne pour l'enfant, nous pouvons lui interdire d'y recourir, du moins avant l'adolescence, vérifier occasionnellement s'il en tient compte, lui dire notre joie s'il nous obéit et notre mécontentement dans l'alternative inverse, sans dramatisation et sans que cela tourne à l'obsession[8].

S'il s'agit d'un adolescent, plutôt que de donner des ordres, nous pouvons émettre un souhait clair et le motiver.    

Une aide spécialisée pour les plus traumatisés. 


Les mineurs les plus traumatisés relèvent de l'aide spécialisée. Il en va de même peur ceux chez qui une fixation perverse est occupée à s'installer. 

 Pour ces derniers, il s'agît d'éviter les écueils inverses de la banalisation ou de la dramatisation pessimiste. Et il n’est pas toujours facile pour les parents de persuader le jeune de revoir ses habitudes à la baisse : des psys peuvent donc tenter de créer une alliance avec celui-ci et l’aider à réfléchir et à se discipliner davantage, et conseiller les parents,  entre autres à partir d'une perspective cognitivo--behavioriste.

 N

Notes

[1] Et pas n’importe quelle règle : ici, ils s’introduisent de plain-pied au cœur d’un territoire réservé, quasi-sacré, la zone noire du royaume que Mufassa interdisait sévèrement à Simba  (Le Roi Lion, Minkoff, Allers, 1994)

[2] Avec un bémol : tout est permis, (…et même encouragé) mais entre majeurs consentants….

[3] Avec une différence d’âge encore acceptable selon les standards de sexologie, càd n’ orientant pas, en soi, vers une déviance inquiétante de la personnalité. Elle n’excède pas 3, 4 ans…dans la direction des plus jeunes. Par contre, peu d’études étudient les troubles psychiques éventuels préalables ou/et consécutifs à la fréquentation de beaucoup plus âgée. Les romans ont même tendance à sourire lorsqu’une cougar initie un adolescent….

[4]  Contre l’idée d’une précocité plus avérée, on invoque parfois les enquêtes qui semblent montrer que l’âge moyen du premier rapport sexuel ne varie guère au fil du temps, autour de seize ans. Mais la courbe relative à cette moyenne n’est pas ipso facto une courbe de Gauss! La courbe peut monter lentement, par exemple à partir de 13ans, jusqu’à atteindre la moyenne « 16 », puis marquer un petit plateau et descendre brutalement autour de 18ans. 

[5] Mieux vaudrait alors que le père, celui de chair, ne soir pas devant ses propres écrans porno.

[6] N’oublions pas que, à partir de 11,12 ans les jeunes mettent peu de temps à les « craquer » ou à aller se servir sur le portable d’un copain…

[7] S’il faut vraiment équiper un jeune enfant d’un téléphone, pour des raisons d’organisation familiale, un portable de première génération peut faire l’affaire.

[8] On sait combien une dimension obsessionnelle, quasi paranoïaque, des vérifications peut provoquer le jeune à défier l'interdiction; dans certains cas, c'est ce que l'adulte désire inconsciemment ...

 

Bibliographie

2. Mehta M., Dwaine E. Content analysis of pornographic images available on the Internet.   The information society 1997;13:153-162.    

3. Hayez J.-Y. Sexualité des enfants en âge d'école primaire.
Perspectives psychiatriques 1999;38:282-299.        

5. Anatrella T. La différence interdite. Paris : Flammarion; 1998.     

6. Linz D.G., Donnerstein E., Penrod S. Effects on long-terme exposure to violent and sexually degrading depictions of women.   J. Personnality Social Psychol. 1988;55:765-772. 

  1. Ford M.E., Linnay J.A. Comparative analysis of juvenile sexual offenders, violent nonsexual offenders, and status offenders. Interpersonal Violence 1995;10:56-70. 

Une rubrique/interview 2014 dans "Dossier familial"

En février 2014 le site web bien connu www.dossierfamilial.com a fait d'importances références commentées à cet article dans la rubrique. Mon ado consulte des sites porno

La facilité d’accès aux sites pornographiques, nombreux sur Internet, représente une tentation à laquelle les ados ont du mal à résister. Le rôle des parents est de dialoguer et de mettre en garde.

Aujourd’hui, un jeune de 10 ans sur deux aurait déjà vu une image pornographique. Les sites porno ne manquent pas sur la Toile. Les images qui y sont diffusées ont de quoi bousculer une représentation de la sexualité encore incertaine et qui a besoin de temps pour se construire. D’où la nécessité de mettre en garde les enfants sur les risques qu’ils courent à regarder de telles scènes sur le Net.

Dans le domaine sexuel, l’effet peut être traumatique pour les plus jeunes, les plus sensibles, ignorants ou inexpérimentés, confirme le Pr Jean-Yves Hayez, pédo­psychiatre. 

Une certaine forme d’initiation            

Cette forme d’initiation à la sexualité, aujourd’hui banalisée, est parfois subie par des enfants qui agissent plus pour imiter leurs camarades que par intérêt.

"Ces incartades sur Internet sont avant tout des actes tâtonnants d’affirmation de soi, poursuit le Pr Hayez. .Pourtant, chez certains jeunes en manque de modèle et insuffisamment socialisés, les images pornographiques peuvent avoir un effet d’entraînement."

 

Ces scènes stéréotypées, dans lesquelles le passage à l’acte est immédiat et la femme souvent assimilée à un objet, seront perçues par certains comme les modèles à reproduire.

Interdire ne suffit pas

La tâche est délicate pour les parents qui sentent la nécessité d’intervenir.

"Mieux vaut se préparer à ce genre de situations pour savoir gérer ses émotions le moment venu, conseille le Pr Hayez. Avec les plus jeunes, dans un premier temps, il est nécessaire de se montrer ferme, de dire calmement mais sans détour à l’enfant qu’il n’est plus question de consulter de tels sites. Il faut aussi insister pour qu’il efface les images stockées quand il y en a."

Pour la majorité des enfants animés par le désir de défier les règles des adultes, cette interdiction clairement posée peut suffire. Mais la fermeté n’exclut pas le dialogue, et les échanges avec les adultes sont toujours à privilégier pour que la pornographie ne reste pas la référence exclusive en matière de sexualité.

"C’est un point de vue qui prend du sens pour l’enfant lorsque prédomine ce mode d’échanges affectifs chez les adultes qui sont sa référence, appuie le Pr Hayez. L’enfant s’imprègne de leurs comportements. Implicitement, il comprend le désintérêt de délier la sexualité de l’affectif comme le lui proposent ces mises en scènes. Bien sûr, l’excitation que procure la vue d’images pornographiques peut demeurer, mais il ne restera pas enlisé dans cette fascination et passera vite à autre chose."

Ce qui peut signifier aussi l’inciter à "privilégier plutôt l’invention de ses propres fantasmes érotiques", comme le suggère le Pr Hayez, dans la mesure où ceux-ci stimulent l’imaginaire en laissant la place à la complexité du désir.

Le danger des stéréotypes

À l’inverse, le sexe virtuel propose un "mode d’emploi" avec performances à l’écran et sexes de taille formatée. Des stéréotypes qui risquent d’avoir par la suite un effet inhibant sur la sexualité de l’enfant et de provoquer chez lui la peur de ne pas être à la hauteur de ces démonstrations.

"Pour une minorité d’entre eux, les images pornographiques sont à l’origine d’angoisses ou d’un sentiment d’insécurité", alerte le Pr Hayez. Face à une modification du comportement de son enfant, il recommande de ne pas négliger cette éventualité. D’autres, plus proches de l’adolescence, ont parfois tendance à surinvestir ce domaine et à devenir accros au porno. Autant de bonnes raisons pour ne pas les abandonner seuls face à leur écran !

Utilisez les logiciels de contrôle parental

Rien ne remplacera la présence d’un parent à côté de l’enfant lorsqu’il navigue sur Internet, mais l’installation d’un logiciel de contrôle parental sur l’ordinateur qu’il utilise permet aussi de limiter les occasions de dérapage et, le cas échéant, de bloquer l’accès à certains sites considérés par vous comme particulièrement nocifs.