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Une maman m’écrit:

Bonjour Monsieur,

Je me permets de vous demander votre avis suite à la lecture de votre article sur les grands parents car je me sens complètement désemparée.

Mon mari est jaloux de la relation qu'entretient notre petit garçon de 22 mois, Tom, avec son grand père (mon père). Il pense clairement que Tom préfère mon père à lui. Il en veut comme preuve parfois lorsqu'il rentre du travail Tom préfère continuer à jouer avec son bon-papa et refuse de l'embrasser. Il lui arrive aussi de se jeter dans les bras de mon père en criant "bo-pa" (bon-papa).

Mes parents nous rendent visite une fois par semaine mais ne s'immiscent aucunement dans l'éducation de notre enfant. Ils sont aimants et câlins et je trouve qu'ils respectent leurs rôles.

Mon mari pense que la fréquence des visites d'une fois par semaine est trop élevée. Il en devient totalement malheureux, se renferme en leur présence et fait preuve d'une grande distance et froideur.

Mon mari est un excellent papa, très présent et je trouve qu'il a une belle complicité avec Tom. Lui pense qu'il n'a pas besoin de consulter et que la solution est de mettre de la distance. Je souffre de cette situation.
Avez-vous un avis?

Cordialement.

Je lui réponds:

Chère Madame,

La situation que vous décrivez n’est pas si rare et au fond, vous êtes comme "coincée entre le marteau et l’enclume" face à des êtres que vous aimez bien et dont aucun n’a démérité!

Les tout petits enfants ont parfois de ces sortes de préférences affectives irrationnelles qu’ils expriment très naïvement, sans se rendre compte qu’ils peuvent faire de la peine à d’autres ("Toi je t’aime ... toi je t’aime pas, t’es méchant) ... Sans doute votre papa a-t-il eu ci et là, l’art de faire rire Tom, de parler à son niveau, de lui faire un cadeau ... qui l’ont "emballé" autour de son bon rôle de bon-papa caramel ... Quand vos parents viennent, ils n’ont que ça à faire, câliner leur petit garçon ... Votre mari, lui, tout en étant un excellent père, n’est évidemment pas toujours aussi disponible. Votre petit garçon est trop petit pour le moment pour comprendre tout cela: elle va au plus offrant en permanence.

De tels emballements affectifs non justifiés ne durent jamais très longtemps. D’ici quelques mois, Tom sera "plus grand", avec envie de davantage d’autonomie pour jouer loin des adultes, et il reconnaîtra davantage la profondeur de l’affection et de son père et de son grand-père. Il saura mieux aussi ce que veut dire "père" et "grand-père": aujourd’hui, ce ne sont que des mots qui l’aident à se repérer, mais dont il ne saisit pas la signification.

Et en attendant?

Recommandez à votre mari d’être patient et confiant! Ce n’est jamais en introduisant de la distance non vraiment justifiée et de la souffrance que l’on conquiert le cœur d’un enfant. Si les visites des grands-parents diminuaient sur cette base, des soupirs et des mots s’échapperaient inévitablement, et intuitivement, Tom en rendrait son papa responsable!

  • Que votre mari garde confiance ... qu’il continue à faire tout ce qu’il trouve positif pour conquérir le cœur de son petit garçon, en ne pensant qu’à Tom et à lui, et c’est sûr que ça va se consolider de plus en plus. Pour peu que Tom ne se sente jamais contrarié dans ses élans affectifs spontanés, pour qui il veut.
    Vouloir éliminer le rival, cela ne conduit jamais à rien. Il faut jouer avec confiance sa propre chance.

  • Enfin, vous-même, ne pouvez-vous pas jouer un rôle plus actif de conciliation?
    Par exemple, en parlant avec votre papa et en l’incitant éventuellement à plus de délicatesse quand votre mari est présent.
    Par exemple, en essayant de créer de la communication entre eux, communication authentique sur ce qui se vit.

Il vous reste aussi à bien écouter le chagrin et la frustration de votre mari, sans minimiser ce qu’il dit, mais en parlant d’espérance pour les mois qui viennent et de respect pour l’affectivité de votre petit garçon.

Cordialement.