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Une maman m’écrit:

Bonjour Docteur,

Notre fils Sacha de 7 ans est toujours en souffrance du à ses pipis dans la culotte.

En effet, dès l’âge de 3 ans, il a été propre sans aucun problème et de lui-même, mais vers 4 ans, 2 mois avant l’arrivée de sa petite sœur il a recommencé à faire pipi dans la culotte; nous ne nous en sommes d’abord pas trop inquiétés. Mais 6 mois après la naissance, c’était toujours là, souvent plusieurs fois par jour. Nous avons donc commencé à faire tout faux, colère, punitions, humiliations (genre va nettoyer ta culotte). Mais forcément cela ne s’arrangeait pas.

Suite à votre lecture nous avons pris la décision de ne plus agir de la sorte et nous avons pris contact avec un psychologue pour faire un bilan. Il y a eu de l’amélioration suite à notre changement de comportement, le spécialiste nous a dit que cela venait effectivement de la venue de sa petite sœur mais qu’il n’y avait rien de grave et que cela devrait s’arranger tout seul, surtout qu’il avait commencé l’école (à 5 ans). Nous avons donc persisté dans cette voie.

A la fin de cette année scolaire (juillet 2013) il ne faisait quasiment plus pipi à l’école, mais c’était plus dur à la maison dès qu’il était occupé (surtout à jouer ou devant la télévision) et également lorsque nous étions à l’extérieur. Mais depuis les vacances scolaires il y a eu rechute, et alors qu’il ne faisait qu’un accident par jour, nous en sommes à 4 ou 5 fois à devoir lui dire d’aller se changer sur une journée. Car en plus il peut rester dans ses habits mouillés sans que cela ne le dérange (il attend que cela sèche).

Il vient d’avoir 7 ans et il est vrai que depuis les vacances nous avons de la peine à rester zens !! Nous en sommes arrivés au point où nous n’arrivons plus à ne plus rien dire (en plus on doit se battre pour qu’il aille se changer et se doucher le soir).

Et nous n’avons toujours pas essayé de lui faire passer la nuit sans couche, d’ailleurs il dit lui-même qu’il ne se sent pas prêt.

En ayant plusieurs fois discuté avec lui je sais que cela le dérange (au début on pensait qu’il n’en n’avait rien à faire), qu’il se sent bête de ne pas arriver à ne pas faire pipi dans la culotte, il m’a dit également clairement que c’était à cause de la venue de sa sœur. Nous avons eu beau lui dire et redire que nous l’aimions plus que tout, qu’il serait toujours notre premier bébé et qu’on avait confiance en lui, qu’un jour il y arriverait....

Cela fait maintenant environ une année que nous vous avions lu et que nous avions changé notre comportement. Et malgré qu’il y ait eu une amélioration à l’école nous sommes inquiets et ne voyons plus vraiment ce que nous pouvons faire pour l’aider.

Il va commencer l’école primaire en août et nous avons peur qu’il y ait beaucoup plus de moqueries si cela arrivait (à la petite école il nous disait que personne ne se moquait).

Petite précision, sa petite soeur qui vient d’avoir 3 ans est quasiment propre la journée (à part 3-4 accidents depuis un mois).

Merci encore et cordiales salutations.

Je lui réponds:

Bonjour,

Le problème que vous vivez avec votre fils est en effet très crispant et ne peut pas ne pas déclencher des sentiments d’irritation et de culpabilité, que ce soit chez lui ou chez vous! Je comprends bien votre découragement et le retour de moments de mauvaise humeur, même s’ils ne font que continuer à bloquer les choses (cela, votre raison vous le dit!)

Je pense que le comportement de votre fils, au fil du temps, se rapproche très fort de ce que j’appelle une addiction, une conduite addictive, et je vous propose de lire l’article que j’ai écrit à ce propos sur le site (voir à dossier thématique/addiction des enfants)

Cela étant, je vous propose le schéma de réaction que voici:

  1. Lui dire que son zizi n’est pas encore prêt à bien se contrôler quand il est à la maison, et donc que pour respecter cela, il doit mettre une couche de jour à la maison. Les jours où il y a école, lui demander chaque fois s’il veut aller avec sa couche à l’école, ou s’il pense que son zizi se contrôlera mieux parce qu’il y a les autres; s’aligner sur ce qu’il demande. Gérer cette couche (qu’on appellera "protection de grand") dans la plus grande indifférence.

  2. Dans quatre mois, lui demander s’il pense que son zizi est devenu plus fort, et s’il veut essayer de faire tout ce qui est nécessaire pour contrôler son pipi. Si la réponse est "oui" installer le rite suivant: au retour de l’école (et juste avant de partir à l’école) se présenter à la toilette et y rester une minute, que le pipi vienne ou pas. Après l’école, mettre une minuterie qui sonne de deux heures en deux heures et réitérer l’opération. Les jours de congé, minuterie de deux heures en deux heures. Ne pas accompagner "l’opération" d’émotions: il faut vérifier qu’il y va, tenir le coup dans la durée ... s’il dit qu’il a fait lui dire sobrement qu’on est content pour lui. S’il dit que non, commenter: "Ça viendra un jour." Par ailleurs, lui dire qu’il peut aussi penser tout seul à aller faire pipi à d’autres moments et que, chaque fois qu’il y aura pensé et viendra vous le dire après, il aura une gommette verte dans un cornet. Mettre les gommettes sans manifester d’émotion et, à la vingtième gommette, lui donner une belle récompense.

  3. Si, après dix jours, le point B ne donne pas d’amélioration claire, lui dire, sans émotion, que son zizi n’est pas encore prêt à la maison, et repartir pour quatre mois du point A, puis recommencer B.

  4. Aucune comparaison avec la petite sœur, bien sûr!

Par ailleurs, lui avez-vous expliqué la différence des sexes ... comment se forme et s’évacue le pipi dans le corps chez les filles et les garçons? A-t-il des questions à poser sur la sexuation qu’il n’a pas encore posées?

Bien à vous.

 

 

Mots-clés:

addiction, addiction des enfants, régression, rivalité fraternelle, angoisse de castration énurésie, énurésie diurne, énurésie secondaire, estime de soi, énurésie et honte, énurésie et culpabilité