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Des parents m'écrivent:

Notre fils Guillaume de neuf ans fait toujours pipi au lit. Il est né avec de gros problèmes intestinaux et cela a entraîné de nombreux examens très douloureux physiquement et psychologiquement. Suite à cela il a eu de nombreuses terreurs nocturnes qui se sont finalement résolues par une thérapie à l'âge de trois ans.
Guillaume consulte toujours plus ou moins pour l'aider dans ses comportements et sa réticence à accepter l'autorité parentale. Cette année nous avons décidé de l'aider dans sa démarche pour ne plus faire pipi au lit la nuit et somme retournés voir sa psy. Celle-ci lui a expliqué que pour progresser il faut accepter l'autorité et ne plus avoir d'attitude de bébé. Suite à ses conseils notre fils nous aide à refaire son lit, il met les draps au sale tout seul. Il essaye de ne pas boire après 20 h et va faire pipi en allant se coucher ensuite comme à l'habitude je lui lis une page d'un livre de son choix.
Nous sommes partagés à l'idée de lui faire suivre un traitement par médicaments.
Car nous voyons bien que pour lui cela ne va pas assez vite. Pourtant à chaque consultation chez la thérapeute il ne fait pas pendant trois ou quatre nuits à la suite.
Je vous remercie d'accorder un peu de votre temps à nous lire.
Bien cordialement.

Je leur réponds:

Bonjour,

Avez-vous lu, sur mon site, l'article de base intitulé: L'énurésie et sa prise en charge )?

Vous verrez que je décris l'énurésie primaire comme un phénomène bio-psycho-social. Votre petit garçon, Guillaume, a probablement une immaturité dans son corps, de localisation mystérieuse, qui fait que le contrôle mictionnel nocturne, pour le moment, n'est pas facile pour lui.
En plus, ses "émotions", ses "vécus" peuvent venir s'ajouter à cette base fragile. Donc, je trouve que sa psychologue a en partie raison en lui indiquant que, s'il gagne en maturité affective, ça peut aider: vous constatez d'ailleurs que, après ses séances, il a l'air d'aller mieux trois, quatre jours (Parce qu'il a travaillé des émotions importantes? Parce que, au nom de l'espoir, il se parle plus fermement à lui-même pendant quelques nuits? Va savoir!!)

Mais je trouve qu'elle serait trop radicale, trop "psy", si elle ramenait tout aux émotions, et si elle semblait indiquer par exemple que, si Guillaume acceptait mieux l'autorité, ça irait (certainement) mieux. Cet éventuel message pourrait s'avérer plus culpabilisant et plus désespérant que positif, car il sous-estimerait la possible fonction autonome du corps. Le temps va lentement arranger les choses: temps de la maturation psychique et physique. Il faut à la fois rester patients, y inviter Guillaume qui a l'air pressé - On le comprend! - et continuer à espérer et à ne pas se braquer sur le problème en en faisant le centre du monde: ça n'en vaut pas la peine!

Ce que je préconise?

  • La poursuite de sa thérapie, mais pas dans le but de maîtriser le symptôme, dans le but d'être bien avec soi-même.

  • Si vous lisez l'article dont je vous ai parlé, vous verrez que je ne suis pas contre un essai (six semaines - puis stop si pas d’amélioration) avec la vasopressine (Minrin). Sans semer le faux espoir d'une garantie totale.

Puis, patience et faire le nécessaire au quotidien pour que le problème gène le moins possible.

 

 

M