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 Chapitre 1 :  « Il faut que jeunesse se passe » 

Le goût du risque collé à la peau


 Davantage que les adultes, en moyenne plus prudents, plus sûrs de ce qu'ils sont et moins énergétiques, les jeunes ont le goût du risque collé à la peau.

Risques nécessaires, comme pour tout le monde, mais ça ne leur déplait pas, et risques gratuits, avec cette opération... à risque, déjà évoquée de situer la frontière entre risques nécessaires, utiles et gratuits. Expériences à risque pour comprendre. Curiosité à risque pour explorer. Affirmation de soi à risque pour se sentir vivre, se faire respecter et se faire un territoire. Risque pour séduire ceux dont on attend l'amour. Risque pour être fier de soi, briller, se mettre en vedette, être sur You Tube et même dans le livre des records.
Risques-défouloir et Risques-aspirine pour passer sa rage ou moins penser qu'on souffre. Risques pour s'amuser tout simplement. Vrais risques, lourds de conséquence, dangereux, qui s'approchent parfois de la mort, pour la défier ou voir si elle voudra de la vie de l'ado, plus du tout les risque des mômes qui sonnent aux portes et s'enfuient en courant.

 

Saisir les émotions qui nous assaillent et notamment :

 

 - La jalousie qu'engendrent les jeunes par rapport à notre propre vieillissement. Un certain discours sur l'augmentation dramatique des conduites à risque chez eux pourrait bien en émaner, sans vraie rationalité. Les paramètres en croissance, c'est plutôt la puissance et la violence techniques des moyens que les jeunes ont à disposition – le toit d'un train à du 120 à l'heure, c'est autre chose qu'un cheval - ; c'est aussi la publicité qu'on leur fait à cause de notre goût commun pour les livres des records et les images. De tout temps, les tensions et rivalités intergénérationnelles ont activé et réactivé les mythes de la jeunesse soit en perdition, soit violente et destructrice, qu'il faut sauver d'elle-même ou dont il faut se protéger par la répression. Et les scientifiques, humains comme ne sont pas toujours plus lucides que Sarkozy à ce propos.

 - L'agressivité liée à notre orgueil chatouillé par leurs provocations. Leurs actes troublions mettent à mal notre respectabilité, notre image sociale mais sont-ils pour autant si graves et si inacceptables que nous le proclamons ? Dans la construction de leurs valeurs, la honte face aux aînés n'a plus guère de place, alors qu'elle en avait tant pour nous... Tant pis pour nous, mais c'est quand même nous qui avons ouvert la voie, en dépassant si souvent les limites de bienséance quand ça nous arrangeait... vive les partouzes entre adultes consentants mais non aux ados qui crient, pètent et rotent ostensiblement dans le bus !

Chapitre 2. La prévention primaire

le préservatif


 - Réinstaurer des Lois et des normes acceptées collectivement ; Mise à distance du « Like it... just do it » ; réhabilitation de la fonction d'autorité,  qui n'est pas la répression arbitraire ; elle encourage autant à se réaliser dans une ambiance sociable qu’elle impose des garde-fous. Et dans ce cadre il y a des interdits autour des risques qui sont non-négociables
 - Reconnaître une place positive à chaque enfant, à partir de sa singularité, ses qualités personnelles, ses compétences, ses goûts, ses opinions... leur reconnaître une existence propre, intéressante.
Mettre en évidence (par le langage et, pourquoi pas, par l’image) quand il achève un projet esthétique, sportif, etc. que le tiers social trouve valable ; inversement, pour peu que cette valorisation du positif existe,  manifester un maximum d'indifférence à ses « conneries », excès et provocations.

 

la chambre du fils

Extrait de « la chambre du fils » de N. Moretti. Marco,l'ado bien sage qui va bientôt mourir d'un accident de plongée. Marco qui a volé un fossile en classe, puis l'a nié et laissé accuser un copain de calomnie ... Le risque des ados bien sages


N.B. C'est la responsabilité des médias également de reconnaître et de valoriser le positif du monde, et d'arrêter de monter en spectacle majoritaire le catastrophique, le violent, le scandaleux, le crade, tout ce qui fait de l'audimat voyeuriste facile.
 - Veiller à l'attractivité du milieu de vie quotidien ; mettre en place des « exutoires forts » où puisse s'investir l'énergie des ados et où le risque reste sous contrôle raisonnable (des sports de l'extrême bien encadrés ; de belles pistes de skate, de roller, de VTT avec encouragement du port de protections corporelles ; des activités musicales ou de danse contemporaine hard, etc.) Le but de l’éducation n’est pas de « fabriquer » des jeunes mous, médiocres, modérés, mais des jeunes passionnés, audacieux, qui sachent vivre des excès…mais pas trop périlleux ni trop destructeurs !

 

sport extrême

 

 -  Faire à l’occasion des expériences fortes intergénérationnelles, « rites initiatiques socialisés » où l’on sait se griser de l’aventure, en jouir…et s’arrêter ! (Hachet, 2009)
 - Contribuer à élever des enfants forts, confiants dans leur personnalité, capables d'opinions et de positions personnelles, donc qui sachent dire Non ( aux suggestions du groupe )
 - Bien doser présence et absence dans leur vie. Une présence vraiment intéressée à ce que le jeune est le « retient » dans la sociabilité du lien. Trop de solitude trop précocement pousse à faire des bêtises (par dépit, par ennui, pour explorer tous les possibles : Donc, non aux grands enfants et aux jeunes adolescents trop abandonnés à eux-mêmes, par ex. dans leur chambre…ou parce qu’aucun adulte n’est disponible les mercredis après -midi

Inversement, une dimension d'absence a du sens, elle aussi…les laisser prendre leurs responsabilités sans nous…elle n’est néanmoins pas ingénuité ( elle ne revient pas à leur dire « Je te fais totalement confiance ») Et donc... toilettes et autres recoins discrets des collèges doivent être visités ( par de l'humain, pas par une caméra !) ... les parents peuvent parler à l'avance à leurs ados organisateurs de soirées privées de ce qui pourrait s'y passer et poser des interdits, etc. ...

 

Chapitre 3. Prévention parfois primaire, parfois secondaire : le dialogue et l'information

le dialogue

 

Il est souhaitable qu'un premier dialogue sur certains types de risques ait lieu précocement, quand les grands enfants sont encore raisonnablement réceptifs (fin de primaire : première année-collège) A et âge, ils peuvent se sentir valorisés d'être déjà « pris pour des grands » et avoir envie d'adhérer de l'intérieur à ce qui leur est proposé. Nous pouvons évoquer avec eux le goût du risque qui s'amplifie quand nous grandissons- une des caractéristiques du passage à l’adolescence- mais aussi les risques graves et donc inacceptables liés à certaines consommations, à l'imprudence sexuelle, au jeu du foulard...

Plus tard, après douze-treize ans, les informations à visée dissuasive sont encore plus délicates à proposer. Elles sont parfois inévitables (à ce moment-là) parce qu’il y a eu un événement précis ou une question précise d’un jeune. Mais plus que jamais, il faut faire une belle part à l’écoute, à leur pouvoir de réflexion et être très authentique dans l’échange. S’en tenir à l’une ou l’autre image-choc- images d’accident ou d’ados morts par ex. ,- ce serait beaucoup trop provocant. En évoquant les possibles dégâts et dangers, il faut les aider à « penser le risque. Renoncer parfois ou créer des stratégies intelligentes qui réduisent le danger en maintenant le plus gros des plaisirs de l’action! Il n’est pas inutile de leur rappeler qu’in fine, ils restent libres de choisir (C’est vrai même lorsqu’il s’agit d’actions interdites !) On ne saurait pas et plus fondamentalement on ne désire pas toucher à leur liberté intérieure…donc, à eux de bien réfléchir….On peut espérer qu’une majorité le fera. Mais on sait rarement éviter que l'un ou l'autre, davantage psychopathique, méfiant, révolté, en quête de défi ne ressente l'information donnée comme mensonge et tentative de répression. Alors, elle le provoque à en remettre plutôt qu'elle ne le calme. Nulle « solution » n'est  parfaite !

Un exemple : imaginons un collège où le jeu du foulard se pratique endémiquement, et où les autorités ont l'authenticité de l'admettre et le projet d'en faire un débat public, avec les jeunes et les parents.



I. Il faut d'abord que les animateurs des débats soient bien documentés sur le jeu, pour ne pas passer pour des pigeons inintéressants. Ils peuvent réunir un groupe d'élèves approximativement de même niveau (de 15-2O jusqu'à 50-60 jeunes s'il faut faire des économies de moyens)  il est important que soient présents dans l’audience l’un ou l’autre professeur dont on sait qu’il a la confiance des élèves

II Quelques principes :

 V. Reste à avertir les parents du débat, à les inviter à une réunion pour en parler et à leur donner à eux aussi de l'information sur le jeu du foulard, qui, rappelons-le, est encore bien plus dangereux lorsqu'il se joue en solo !

julien brouillet

In memoriam  : Julien B., 12 ans, une des victimes du jeu du foulard en solitaire

 

Chapitre 4. La prévention secondaire


La plupart des attitudes passées en revue jusqu'à présent restent d'application, notamment la place positive que nous sommes invités à reconnaître aux jeunes, la valorisation de nombre de leurs réalisations, la recherche d'une attractivité dans le milieu de vie quotidienne, la présence, le lien offert et le dialogue.
Je me contenterai donc de décrire une attitude plus spécifique, l'art d'ouvrir l'œil et le bon, et celui d'interpeller avec suffisamment d'insistance amicale.

I. Dès leur préadolescence, les jeunes ont besoin que nous leur ouvrions des espaces où ils sont parfois seuls dans l'intimité[3], ou entre pairs. Mais en même temps et quelque peu paradoxalement, ils relèvent aussi d'un surcroît de vigilance de notre part. Ce ne sont pas des anges, ils aiment transgresser, ils ne racontent que de petites parties de ce qu'ils pensent et font, et ils mentent et dissimulent beaucoup mieux que les enfants. Face à quoi, il ne s'agit ni de les diaboliser, ni de se lamenter, car ils ont aussi de grandes qualités, et nous en avons fait autant lors de notre propre adolescence !
Mais pas question d'ingénuité non plus ! Les jeunes ne gagnent pas à vivre avec des adultes – pigeons. Il nous revient d'être des compagnons lucides qui, d'une part ne cherchent pas à les traquer à longueur de temps, comme le feraient des parents paranoïaques ou castrateurs mais qui, d'autre part, sachent veiller, et par exemple, repérer suffisamment bien quand ça a l'air de devenir préoccupant. 

Maintenons une vigilance motivée par la sollicitude ; le contraire de l'absence et de l'indifférence qui enfoncent bien des jeunes dans l'envie de se venger pour punir. Une vigilance humble, qui ne se fait pas d'illusions sur sa proportion d'efficacité : la majorité des contrôles externes sont d’une efficacité relative (Hayez, 2009)... mais le pire serait de ne même pas tenter d'en mettre en place.

 II. Dans cette perspective, les comportements pas clairs, les aller et venues mystérieuses, les centres d'intérêt nouveaux sur la mort, la pendaison ou d'autres thèmes à risque, les réponses embrouillées, certains signes somatiques (traces de coup, ecchymoses, maux de tête du jeu du foulard répété), le fléchissement scolaire, la démotivation nouvelle – et j'en passe bien d'autres ! -, tout ceci devrait mettre la puce à l'oreille et faire l'objet d'une investigation verbale, amicale mais ferme, jusqu'à ce que l'adulte soit convaincu qu'il ne se passe rien... ou quelque chose à  continuer à investiguer : Il ne faut donc pas démissionner à la première protestation indignée. Si l'on doit bien temporiser parfois, on peut alors surveiller de plus près, discrètement, celui qui s'avérerait toujours préoccupant. Si c'est le cas, l'idée d'une inspection discrète, en son absence, de sa chambre ou d'autres endroits « perso » comme l'ordinateur – si tant est qu'on y ait accès –ne me fait pas hurler, s'il s'agit d'un comportement décidé par les parents et non-coutumier face à une réelle inquiétude. Reste alors à gérer ce qu'on y aurait peut-être trouvé. Personnellement, le cas échéant, je ne ferais pas remarquer que j'ai trouvé des préservatifs ou une dose raisonnable de porno. Si je trouvais du cannabis, je reprendrais la discussion avec l'ado, en lui faisant part de ma conviction qu'il fume, mais sans nécessairement faire état de mes trouvailles. Si je trouvais d'autres matériels encore plus à risque (documentation sur le jeu du foulard, vidéos cruelles et compromettantes), j'affronterais clairement le jeune.

 

Chapitre 5. La prise en charge



Elle s’adresse donc au jeunes qui répète des actes à risque inacceptables (cf. supra) et qui présente des caractéristiques préoccupantes dans le développement de sa personnalité. Selon les cas, cette prise en charge inclut des composantes éducatives, en ce inclus l'application de sanctions, et d'autres sociales et psychothérapeutiques. En ce qui concerne les composantes sociales, je vous renvoie à ce qui a été dit à propos de la prévention.

Composantes éducatives



1. Tout en respectant le désir d'autonomie et d'intimité du jeune ici concerné, il revient à tous, et d'abord aux parents, de recréer ou d’intensifier  « du lien humain » avec lui ; lien amical, authentique, où l'on s'intéresse à lui sans l'envahir, à ses goûts, ses projets, à ce qu'il pense et où l'on exprime aussi ce que l’on pense, en assumant son originalité d'adulte.
Dans ce contexte où il a dépassé l’acceptable, il serait maladroit de lui déclarer qu'on a compris la leçon et qu'on « remet du lien » parce que lui a déconné, et pour l’en empêcher à l’avenir. Néanmoins, sans qu'on le proclame, il n'en demeure pas moins vrai que c'est parfois à cette occasion-là qu'on enregistre un signal d'alarme et qu'on décide de s'intéresser plus fort à lui. Tant mieux ! L'appel au Père, ou l’appel à plus de présence de l’autre, a fonctionné. Mais il s'agit bien de réinvestir le jeune dans son entièreté, et pas seulement cette dimension de lui qui doit changer de comportement. Tôt ou tard, il faudra quand même dire ce que l'on pense de ses excès, et l'on peut s'inspirer des réflexions qui précèdent. Parfois, on n'a pas d'autres « arguments » à avancer que ses sentiments à soi.

2. Si le comportement à risques a amené une destruction significativement importante... ou encore, s'il y a eu récidive d'un comportement interdit parce que vraiment dangereux ou méchant, la question de la sanction se pose. Cela a déjà été abondamment discuté ailleurs (11) Espérons que, comme toujours, l'on saura donner à cette sanction une dimension la plus reconstructive possible.



  L'accompagnement psychothérapeutique individuel

 

la psychanalyse des Dalton vue par Morris

 

J'esquisserai trois situations-type susceptibles de se présenter soit lors de psychothérapies bien structurées, soit dans des consultations thérapeutiques, soit encore lors de ces moments initiaux de la rencontre où l'on se centre sur le diagnostic et l'analyse de l'offre et la demande. Je terminerai par quelques réflexions sur la protection sous contrainte. 



 §I.Le psy s'enquiert d'initiative du rapport du jeune aux risques 



Il le fait par exemple avec tel jeune déjà connu pour être actif, frondeur, quelque peu « tête brûlée » ou encore avec un jeune « qui ne va pas bien », avec un halo de mystère autour de lui ... « Aimes-tu parfois prendre des risques ? Le plus fort ? Le plus dangereux ? Qu'en penses-tu ? »



A. Supposons qu'il obtienne plus ou moins facilement une réponse positive, assez préoccupante et plausible (12)

 

 Comment la « travailler » ?

1) Se montrer attentif à son propre contre-transfert, en se méfiant notamment de deux inverses : un vécu phobique, protecteur, subtilement tout-puissant, qui voudrait qu'un adolescent sans épines évolue dans un monde sans épines ; et à l'inverse, un vécu fait de fascination et d'admiration « Waaa ! » (13) 

2) Faire se déployer la narration amorcée par l'ado, ainsi que la recherche de sens : Comment se déroule telle activité à risque ? Solitaire ou avec d'autres ? Donnent-elles lieu à des échanges verbaux ? En quoi est-elle importante pour toi ? Qu'est-ce que tu y cherches et qu'est-ce que tu y trouves ? Comptes-tu la continuer, y changer quelque chose ? Connais-tu les dangers liés ? Qu'en penses- tu ? Que se passerait-il si tes parents le savaient ? Qu'imagines-tu que j'en pense, moi ? Etc.
Il est possible que le psy se fasse l'hypothèse d'un lien entre le comportement à risque qu'il entend raconter et des éléments de la structure de personnalité ou de l'histoire de vie du jeune. Il me semble cependant contre-productif d'énoncer trop rapidement l'existence de ces liens, même en l'assortissant d'un probabilisme prudent « C'est peut-être parce que ton père est plutôt tyran à ses heures que ... » Si la confiance dans le psy n'est pas encore solide, cela donne souvent l'impression au jeune et que le psy veut percer à jour dans tous ses secrets, et qu'il est déterminé, c'est à dire dépossédé de sa liberté de décision.
Si l'on a donc l'impression qu'un élément est susceptible de constituer une causalité partielle, on peut donc le travailler, mais séparément, à un autre moment ... « Si l'on parlait de toi et de ton père ? » Ce n'est que bien plus tard, éventuellement, quand le lien de confiance est suffisamment fort pour que l'ado s'abandonne davantage face à son psy à l'idée de se comprendre, que celui-ci pourra suggérer, sans s'imposer« Bah ! Peut-être qu'une des raisons pour lesquelles tu aimes tant le risque, c'est qu'il est important que tu te sentes vivre, face à ton père tel qu'il est. Et bien sûr, tu choisis que cela reste secret »

3) Echanger, c'est à dire exprimer aussi ses idées personnelles, souvent complexes, et dont la synthèse est parfois incertaine.

ILL : Nicolas ( dix ans ) a beaucoup d'ennuis dans son école huppée, car il a le coup de poing facile quand on le cherche ( par exemple, s'il s'entend dire « Con, PD, ta mère ... » les grands classiques, quoi !) Il me raconte son dernier affrontement et sa convocation chez le directeur ... Nicolas qui, aîné de quatre, se met un point d'honneur à se montrer impeccable à la maison, s'entend répondre par moi ... que je ne sais pas très bien que lui répondre. Je lui reflète qu'il aime sortir ses griffes, à certaines occasions : il se fait respecter et se sent vivre ; il aime la sensation de force qu'il éprouve alors. Mais voilà, les adultes, eux, n'aiment pas ça. Les profs disent à l'envi qu'il faut s'adresser à eux avant, pour leur demander de l'aide, mais en réalité ça les dérange qu'on interrompe leurs discussions d'adultes et ils dissuadent plus qu'ils n'interviennent ! Alors que faire ?
Nicolas, garçon bien intelligent et introspectif, me dit de lui-même que la violence n'arrange rien. J'en conviens, et nous admettons ensemble que son ennemi se sentira encore plus hostile après avoir été boxé, que lui, Nicolas, pourrait être sérieusement en défaut si le sang coulait vraiment fort : c'est lui et seulement lui qui serait épinglé, même si l'autre l'a fort provoqué. Mais quand même, ça lui fait du bien de se sentir fort pendant dix secondes. Alors, que faire d'autre ? Je ne sais pas tout de suite - se montrer menaçant, gronder ? Impressionner par des gros mots ? Eviter de provoquer ? Ecraser ? - et je le lui dis.
A travers un jeu de rôle, où je mets en scène un garçon qui lui ressemble fort (joué par moi) et un docteur (joué par lui), j'aborde des thèmes qui le préoccupent, lui et moi  : Nicolas m'avait dit précédemment en réponse à la question « Que penses-tu de toi ? » : « Des fois, je suis très gentil, et des fois, très méchant » Dans le jeu de rôle, j'aborde donc le thème « La bagarre, est-ce que c'est ipso facto un acte méchant ? » Et je l'aide à réfléchir et à distinguer la violence gratuite et l'agressivité défensive ... c'est plus compliqué, évidemment, quand l'agressivité défensive est infiltrée de jouissance, comme c'est le cas pour lui.
Autre thème Moi, jouant l'enfant : « Pourquoi voulez-vous me recevoir en consultation ? » Réponse immédiate du « docteur » « Pour que tu sois plus calme » D'où échange d'idées : Ce qui intéresse fondamentalement le vrai docteur H., c'est que son petit client ait les idées claires et des projets personnels, et que, profondément, qu'il soit heureux d'être lui-même. Bien sûr, le vrai docteur H. n'aimerait pas non plus que son client soit un adepte de la violence gratuite. Mais, pour ce qui est de la prise de risques, de plaisir et de l'agressivité défensive, le docteur n'est pas le berger des convenances, ni le clone des parents, et il ne sait pas très bien ce qui est le mieux.

4) Si le jeune a le goût du risque, il est probable qu'à l'occasion, il s'en prendra au thérapeute lui-même pour le provoquer, le piquer là où il pense que ça peut faire mal ou mettre en question la loi, et voir ce que ça donne ... Sur un mode encore mineur, je me souviens de ce préadolescent (première année-collège) qui trouve moyen d'illustrer la conversation avec moi de « sonneries » émanant de son GSM : des salves de pets d'abord, puis des comptines obscènes à faire rougir un corps de garde, qu'ils s'échangent entre eux sur leurs portables (14
Au thérapeute donc de se montrer lucide, attentif à son contre-transfert et survivant aux attaques à géométrie variable du jeune. Un clin d'œil, un zeste d'humour peuvent aussi bien rendre service que telle mise au point courtoise « Eh non, contrairement à ce que tu penses, je ne me tape pas toutes les jeunes femmes de mon secrétariat »Le pire, ici c'est tout aussi bien de se crisper et de s'énerver que de faire preuve d'une sorte de masochisme pseudo-thérapeutique démissionnaire (15

5) Si le comportement répétitif du jeune est perçu comme significativement dangereux ou destructeur ( de soi, de sa dignité, d'autrui ... par exemple, relations sexuelles multiples et non protégées ), le thérapeute ne peut pas approuver qu'il continue. Comment le faire savoir ?

  Procédure

  ----- Pendant cette étape, le thérapeute peut s'interroger encore plus intensément avec le jeune quant aux raisons d'être de son « besoin ? désir ? » d'être ... peut-être comme à la roulette russe, à l'origine de destructions ou de sa mort. J'ai dit tantôt qu'il ne fallait pas, triomphalement et de l'extérieur, faire des hypothèses rapides sur d'éventuels problèmes qui expliqueraient tout. Ici pourtant, on n'a plus vraiment le choix, : on voudrait que le jeune renonce à tel comportement précis, et ce serait mieux s'il en trouvait certaines racines et donc, des possibilités de se libérer par la parole.

  ----- Il peut rechercher avec le jeune des comportements et des investissements alternatifs qui pourraient lui procurer (presque) autant de satisfaction sans avoir la même valence négative.

  ----- En choisissant bien son moment, le thérapeute doit s'engager sans équivoque et demander au jeune de renoncer à sa pratique, comme le ferait n'importe quel être humain sociable ! « Je préfèrerais savoir que tu ne le fais plus, parce que ... je te demande moi aussi de renoncer ... » « Même si je peux comprendre tes motivations, ce serait mieux, ce serait plus humain si tu ... » « Qu'en penses-tu ? Ca te fait quoi que je te dise ça ? »


  Résultats

  ----- Si le jeune semble d'accord pour renoncer ( quitte à changer d'activité ), prudence ! Pas de triomphalisme ! : « Peut-être dis-tu cela pour ne pas me contrarier ... Ca va te demander des efforts, comment vas-tu t'y prendre ? ... Si tu tiens le coup, tant mieux ... sinon, je te demande de continuer à m'en parler, car je sais que ça peut être difficile, qu'on peut changer d'idées en cours de route ... Si j'étais à ta place, je ne suis pas sûr que je pourrais faire tout le temps tous les efforts nécessaires »
Et les fois suivantes, il s'agit de consacrer un temps de la rencontre à évaluer comment évolue l'engagement pris.


  ----- Si le jeune n'est pas d'accord, il faut acter que le psy et lui ont un avis et un souhait différent, mais de façon courtoise et sereine. Le plus important, en effet, est que la position du thérapeute n'entraîne pas un blocage chez le jeune, et donc qu'il puisse s'autoriser à continuer à parler de ce que pourtant le thérapeute préférerait voir changer. On peut réamorcer la pompe par la suite, avec un zeste d'insistance amicale « Alors, on reste en désaccord ou on devient d'accord à propos de tes expéditions nocturnes secrètes ... de ton allergie aux capotes ... de ta consommation d'alcool ou de cannabis ... Aujourd'hui, qu'en penses-tu ? Et moi ...

  ----- En cas de refus prolongé, si l'activité est vraiment destructrice ou très dangereuse, le délicat problème de la confidentialité se pose. Faut-il ou non avertir les parents ou d'autres intervenants sociaux et si oui, quand et comment ?

 

alcool jeunes
Quant au fond, il s'agit de réfléchir aux meilleures chances de progrès, voir même plus humblement au lieu du moindre mal. Rapporter les faits au dehors met souvent fin au lien thérapeutique et n'offre pas toujours des garanties suffisantes d'un meilleur contrôle social, ni a fortiori d'un changement en profondeur du jeune. Attention donc à ne pas pas procéder au seul passage d'une patate chaude ! Sortir de la confidentialité dans ce contexte, et même en général, n'est un devoir que si l'on est raisonnablement convaincu que les personnes informées vont s'avérer plus efficaces.

Si on le fait, il faudra encore essayer de rester en place suffisamment longtemps pour que les personnes tout juste informées comprennent bien le pourquoi de la situation, maîtrisent leurs émotions d'angoisse et d'indignation et continuent à respecter le jeune et à l'aider.

 

Et si le jeune nie prendre des vrais risques, alors qu'il existe des indices préoccupants du contraire ?

 

Voici quelques options qui s'ouvrent au psy :

- Laisser tomber momentanément, et y revenir plus tard ;
  - Explorer la résistance probable « Si ça se passait, serait-ce facile pour toi ( désirerais-tu ? ) de parler de ce genre de choses avec une personne comme moi ? Quels sont les risques à parler du risque ? » « Si un jeune (d'à peu près l'âge du jeune ici concerné) pratiquait le jeu du foulard, accepterait-il d'en parler ? Verrait-il des risques à le faire ?
  - Enoncer clairement « Je ne te crois pas. Je pense que tu te donnes de bonnes raisons de te taire, parce que mais ... »
  - Faire référence à un tiers « Puisque cela ne te concerne pas, dis-tu, mais que ce genre de problème me préoccupe, j'aimerais avoir ton avis. J'ai à m'occuper d'un jeune de ton âge qui ... Qu'en penses-tu, toi ? Qu'imagines-tu que j'en pense ? Comment pourrais-je réagir ? »



§II. Le psy est informé de l'existence d'une activité à risque 

 


Ce peut être en cours de thérapie : un (grand) adolescent, lui-même préoccupé, fait part d'un comportement imprudent qu'il a posé sans en imaginer les conséquences négatives ( par exemple, une activité sexuelle à risques ; une embrouille sur Internet ou avec d'autres )
Ce peut être le motif même pour lesquels les parents consultent : ils viennent de découvrir l'implication de leur ado dans une activité à risque inquiétante.
On peut s'inspirer très largement de ce qui a été dit dans l'alinéa précédent ( I, 1 à 5 ), avec quelques nuances supplémentaires :

  - Pour peu que les parents soient déjà informés, le psy doit s'occuper parallèlement des angoisses, émotions et idées de ceux-ci et ne pas se substituer à eux quand il s'agira d'énoncer paroles et décisions qui structurent la situation ;
  - Il doit aussi clarifier les raisons pour lesquelles il accepte d'intervenir. Ce qui intéresse le psy, c'est le bien-être général du jeune ( et de sa famille ) Pour se sentir bien, habituellement, il faut comprendre pourquoi l'on fait ce que l'on fait, penser sa vie, avoir des projets. L'acte dont on parle aujourd'hui s'inscrit dans cette logique-là, ni plus, ni moins que les autres actes de la vie.
Un psy est un spécialiste de la réflexion sur soi, sur la famille, sur la vie. Le fait de le consulter ne signifie donc pas ipso facto que ce que le jeune a fait soit pathologique ou immoral. Ni qu'il va ipso facto en interdire la continuation !

enfants au bord du lac


§III. Le jeune semble pris dans une addiction


De nombreuses attitudes signalées jusqu'à présent pour l'accompagner, lui et sa famille, restent valables. Comment gérer en plus la dimension d'addiction ?


  - Arriver à ce que le jeune en convienne peut déjà prendre du temps, mais ce n'est pas inutile ! Pour certains, ça sonne vraiment étrange, cette idée-là, car ils n'associent l'addiction qu'aux drogues et à l'alcool. Pour beaucoup, il est intéressant de d'abord protester, tant pour des raisons narcissiques que parce qu'ils ne veulent pas abandonner les plaisirs connus. On ne leur fera évidemment pas violence, mais on peut y revenir : c'est souvent intéressant s'ils acceptent un jour l'idée qu'ils sont partagés, avec une dimension d'eux qui désapprouve et une autre, bien « prise » par les sensations positives du risque, au point de s'y accrocher.
  - L'on doit parler du plaisir, qui intéresse tous les humains, et évoquer l'importance de lui commander, de ne pas en être esclave, donc, de facto, de doser les moments de son retour et la nature de l'expérience qui le fait naître. Ce genre de combat nous concerne tous et est rarement complètement gagné ...
  - On peut faire part des idées et des sentiments que l'on éprouve, si le jeune s'enlise dans des sables mouvants dangereux, tout en gaspillant ses chances de se réaliser autrement. On peut donc ne pas « le laisser tranquille », comme si tout baignait.
  - Mais le plus important est certainement de rester en relation avec lui, de continuer à lui montrer qu'on l'estime, de parler de ses questions et de ses autres projets ; en espérant que ceux-ci prendront de l'amplitude.

 

cannabis



§IV. Peut-on envisager une protection sous contrainte de la vie du jeune ?



Voici une autre question éthique délicate. De très loin en très loin, nous avons la conviction que le jeune persiste à se mettre en danger grave et rapproché. Danger physique, comme dans certains types d'anorexie où il joue de près avec la mort. Danger physique et psychologique, comme dans certaines toxicomanies avérées. Et il ne parvient pas à progresser dans les processus ambulatoires ou ne veut pas en entendre parler. Alors, notre responsabilité d'adulte, parents ou psy, est de faire quelque chose pour le protéger, même par-devers sa volonté, pour peu que ce quelque chose existe. En général, les anorexiques, même celles qui aiment le jeu de la mort, ne protestent que pour la forme lorsqu'on protège vraiment leur vie physique en hôpital. Pour les autres, nous savons bien qu'il est parfois compliqué d'obtenir les autorisations nécessaires nécessaires à l'hospitalisation sous contrainte et de trouver les structures institutionnelles adéquates.

Une prison pour mineurs

 Une prison pour mineurs, un de leurs lieux favoris pour se suicider

 

Le travail avec les parents et la famille 

 

  - Une organisation « systémique » : J'y recours souvent au panachage tout juste évoqué, et je n'y accepte aucun « secret » de personne vis-à-vis des autres membres de la famille, et je l'annonce à l'avance.

  - Une organisation où il y a thérapie individuelle du jeune, de soutien ou plus approfondie, en panachage avec d'autres séances. Ici, j'annonce à l'avance que le jeune est mon client principal : tout ce qu'il me dira sera confidentiel (16) et pour ce que me diront les autres, je ne m'engage à rien, c'est moi qui en serai juge.

Lorsque parents et jeunes sont réunis, voire lorsque toute la famille est réunie, c'est l'occasion de les encourager à remettre des mots personnels sur ce qui jusqu'à présent était surtout agi. Quels sont les projets de vie individuels ? Reste-t-il un projet familial ? Qu'est-ce que cela représente d'avoir un ado à la maison ? Comment gère-t-on l'adolescence ? La coexistence de l'ado et des autres ? Que pense-t-on des risques ? Que pense-t-on du plaisir ? Etc.

Notes 



7. Animateur externe ? Oui, quand c'est possible ... il gagne néanmoins à être accompagné d'un professeur « qui a la cote » auprès des jeunes, c'est à dire avec qui ils aiment s'exprimer, en face d'un vrai adulte et pas d'un « jeuniste », tout en se sentant contenus par une vraie autorité.

8. Cette distinction gagne à exister même dans des débats familiaux analogues : après le temps de l'écoute et du dialogue, le parent peut faire une synthèse du débat et puis s'exprimer en tant que porteur de l'autorité.

9. A propos des transgressions graves à l'école, je souhaite ne pas prêter à confusion. Donc, que ne soit défini comme grave que ce qui va vraiment contre l'ordre humain, à cause du potentiel de destruction de soi ou de l'autre dont il est porteur. Je ne fais entrer dans cette catégorie, en le réénoncant à cette occasion au groupe : la cruauté répétée ; la violence physique gratuite et répétée ; le deal à l'égard des plus jeunes ; le deal vraiment commercial ; le racket ; l'abus sexuel avéré et les jeux trop dangereux comme le jeu du foulard.

10. Pas tout le temps seul, surtout pour les moins de 14-15 ans : cfr ce qui a été dit plus haut sur le bon dosage présence/absence.

11. Je vous renvoie notamment à trois autres articles du site "Je crois en la sanction, pas en la punition" et

  Une réflexion sur les sanctions de l'acte. ainsi que 1A ttitudes pédagogiques face aux transgressions.

12. Il y a parfois de quoi douter, en effet ! Le psy peut à tout le moins s'en souvenir et même parfois commencer ses interventions par « Si les choses se sont bien passées comme tu me le dis »

13. Se méfier et se contrôler, du moins dans la plupart des cas ! On peut néanmoins encourager, féliciter le petit timide qui s'arrache enfin à ses angoisses pour prendre le risque de s'affirmer !

14. Eh oui ! Même les (pré)ados participent au phénomène du sexting, c'est-à-dire à l'envoi d'obscénités et d'images porno, éventuellement de soi, par portables interposé, à des interlocuteurs complices ou à choquer. J'en parle dans l'article Pratiques et intérêts sexuels des jeunes sur Internet and co, (Hayez, 2009)

15. Merci à François Pelletier d'avoir attiré mon attention sur ce point lors des journées « regards croisés » de Brest ( A. Lazartigues, avril 2009 )

16. Inutile de plomber anticipative ment l'ambiance en ajoutant qu'il existe l'une ou l'autre exception à cette confidentialité promise au jeune, en référence à ce qui a été dit plus haut sur le danger grave. Ca me semble aller de soi, il sera toujours temps d'en

 

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