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  Les élèves immatures et jouettes

Ces enfants ou adolescents se rencontrent principalement au début des cycles primaire ou secondaire.

 

 Les matières scolaires leur paraissent lourdes, peu déchiffrables, « c’est du chinois » Ils sont soit distraits, nerveux, bavards ou encore « clowns » pendant les cours. Ils préfèrent de très loin s’amuser, tout seuls ou avec leurs copains. Ils renâclent le plus qu’ils peuvent, et sous des formes très variées, pour ne pas devoir travailler « pour l’école » à la maison : ils ne disent pas qu’ils détestent l’école, mais ils ont oublié tout leur matériel en classe et puis,  ils sont totalement accaparés par les écrans ou autres jeux ! 

Pourquoi restent-ils de la sorte sous l’égide du principe du plaisir, plus que de celui de réalité (importance d’étudier, de travailler pour se réaliser et retrouver par la suite des plaisirs moins immédiats) ? Pour certains, il s’agit tout simplement d’une lenteur de maturation. Pour d’autres, des pensées anxieuses jouent également un rôle : peur de vieillir, peur de perdre les avantages des années précédentes ; peur d’un avenir austère et ennuyeux, marqué par l’obligation d’un travail contraignant … 

Accompagner le petit « jouette » ? 

 

Donc, mieux adapter l’offre à sa capacité de réception. En particulier, « doubler » la première ou la deuxième année d’un cycle n’est pas nécessairement vécu comme une catastrophe dévalorisante  pour l’enfant ou le jeune ado qui relève de cette catégorie (2) : Il a l’occasion d’assimiler paisiblement de choses qui lui sont passées au-dessus de la tête quand il était intellectuellement et affectivement peu disponible. Mais voilà, il n’est plus de mode de parler ainsi, et les Etats mettent beaucoup de soin à déclarer que l’école doit être l’école de la réussite et que doubler, c’est toujours une horreur ! 

Et sans qu’il s’agisse d’une corvée à durée indéterminable ! Par exemple, on commence à travailler sous supervision à 17.30, après le goûter et un premier temps de jeux. 17.30, pas 17.40 parce que l’enfant essayerait de s’esquiver. Un adulte calme s’assied à côté de lui. Il faut ainsi prévoir une ou deux unités de travail pas trop longues (par exemple une ou deux fois trente minutes, entrecoupées par un repos ludique de durée connue et respectée) Quand le temps prévu est passé, on replie les cahiers, travail terminé ou non !

Pendant le temps de travail, l’adulte accompagnateur s’efforce de  rendre l’enfant actif (« Allez, essaie de faire ce calcul tout seul, tu pourrais y arriver. ») Si la tâche du jour paraît trop longue, il n’hésite pas non plus à « finir » ou à  faire l’un ou l’autre exercice à la place de l’enfant, ou à lui demander de ne connaître qu’une partie de la leçon …

Quant au jeune collégien, il doit continuer à travailler « en bas », et pas dans sa chambre…s’il est trop seul à la maison, qu’il aille plutôt à l’étude dirigée, chez ses grands-parents ou chez un autre adulte bienveillant et cadrant 

Tant pis pour les éventuels « mauvais points », qui ne seront pas commentés négativement quand les parents les verront arriver, mais plutôt ponctués par de l’espérance (« Bah, tu as déjà réussi ceci et cela. Pour le reste, ça viendra bien un jour, les meilleurs points. »)  Dans toute la mesure du possible, parents et enseignants devraient se concerter pour que cette politique de patience et de non-répression soit appliquée aussi à l’école. Plus facile à dire qu’à faire ! L’enseignant, en tout cas, devrait être informé que les parents ne lui mettent pas une obligation de résultat, mais plutôt une invitation à prendre l’enfant comme il est, dans sa difficulté de décollage du moment.

Notes

 

(2) Sauf pour les statistiques des gouvernements, qui aiment toujours montrer à leurs voisins qu’ils ont le meilleur enseignement du monde, via par exemple le faible taux de redoublement…sauf aussi que ce n’est plus dans l’air du temps, qui s’ingénie à singer la Finlande sans en utiliser tous les énormes outils d’accompagnement personnalisés…