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 Principales causes 

De graves difficultés scolaires s'extériorisent principalement lors de l'adolescence, ou existent depuis toujours et s'y continuent ou s’y aggravent. En voici quelques exemples :

A. Les parents qui ne reconnaissent pas l'autonomie de leurs adolescents peuvent faire pression sur ceux-ci pour qu'ils s'orientent vers les écoles ou/et le type d'études dont ces ado ne voulaient pas, durablement et profondément mais que eux, les parents, souhaitent.

 Les réponses des adolescents sont des plus variables, depuis le conformisme où l'on fait sienne l'attente des parents et où l'on redevient donc paisible et heureux, jusqu'à la protestation. Celle-ci est rarement déclarée comme telle et se manifeste souvent indirectement, via l'échec scolaire chargé d'angoisse et de culpabilité.

 B. L’adolescent peut ressentir, à tort ou à raison, que l'on attend de lui trop d'individuation à un moment où il n'y est pas prêt (persistance d’une certaine immaturité). S’il ne souhaite ou/et ne parvient pas à se conformer, comme dans la catégorie A, et ceci au prix d’un certain stress, les principales manifestations problématiques  qui s’en suivent se situent : 

-- au début des études secondaires : angoisse de séparation clairement exprimée, dépression et phobie scolaire, comportement immature en classe, disqualifications et échec.

-- vers la fin des études supérieures : l'autonomie qui s'annonce est source d'ambivalence; la part d'angoisse et la dépression qu'elle suscite est refoulée et déniée, mais le sujet produit des comportements d’autoprotection, à première vue incompréhensibles. Par exemple échec inattendu dans un examen symbolique, qui amène le redoublement d'année.

C. Le vécu dépressif s'accompagne souvent d'un fléchissement scolaire.

 D. L'adolescent qui veut exercer sa toute-puissance se rebelle et contre le système scolaire et contre l'attente de ses parents. Ce sera parfois ostensiblement, jouissant « d'être viré d'une boîte à l'autre » et de mettre ses parents en échec. Mais, plus souvent, il y a des refus non avoués comme tels : l'adolescent promet qu'il va s'améliorer, et s'évade bien vite de ce qu'il ressent comme une emprise sur lui, sans qu'on puisse reconnaître tout de suite sa position de refus. Par exemple, il rêvasse, se disperse dans des activités sociales et sportives ou sur Internet, ne met aucune énergie à comprendre les matières enseignées. C’est alors, dans certains milieux qu’on recourt abusivement à la Rilatine.

E. L’immaturité affective - type III œdipien a déjà été décrite dans le article

 ENFANT DE 0 A 6 ANS : DEVELOPPEMENT AFFECTIF  Elle peut, soit se prolonger durant l'adolescence, soit se réanimer au moment de la reflambée des pulsions caractéristiques de l'entrée dans celle-ci. Elle est comme toujours soit très lisible, soit détournée ; en son nom :

--  L'adolescent peut s'opposer à la volonté du parent rival via un refus scolaire ou/et des échecs dont la dimension d'opposition n'est pas nécessairement avouée ni même reconnue tout de suite. Il le fait d'autant plus si, par ce biais, il parvient à apitoyer le parent aimé et/ou à provoquer des dissensions entre parents. 

--  L'adolescent, surtout jeune, peut chercher à séduire et à dominer le parent aimé, en étalant des difficultés scolaires qui demandent beaucoup de présence proche et de temps à ce parent et qui mettent la fratrie loin au second rang. 

A remarquer cependant que : 

-- L'adolescent désire accaparer ce parent... mais il est rare que cette position immature soit aussi simplement assumée que chez l'enfant : il désire son autonomie en même temps, il désire accaparer, et il sent coupable de ce qu'il désire. Il n'est pas toujours facile de statuer si la structuration de sa personnalité est plutôt de l'ordre de l'immaturité ou de la névrose (conflit de désirs, conflit avec le Sur-Moi) 

-- Quoi qu'il en soit, sur le terrain clinique, son comportement de dépendance s'aggrave plutôt ; en se conduisant et comme un séducteur, et comme un repoussoir, l'adolescent s'empêtre dans des difficultés de fonctionnement scolaire telles : lenteur et maladresses dans l'organisation, la concentration, la mémorisation.

F. Des conflits névrotiques sont susceptibles d'apparaître ou de persister tout au long de l'adolescence et d'avoir pour issue une inhibition de tout ce qui est de l'ordre de la réalisation de soi, ou une inhibition plus sectorisée, dans le domaine de l'apprentissage ou/et de la démonstration de ce que l'on sait. 

On peut illustrer ceci, entre autres, par les « blancs » passages à vide et autres incapacités d'apprendre qui concernent les matières, les plus symboliques, les plus investies... ou/et qui se produisent aux alentours des derniers examens, ceux qui ouvrent les portes d'entrée pour rejoindre la génération des parents, dans ses savoirs et ses compétences. Ici, l'adolescent s'interdit de montrer qu'il sait, parce qu'il se ressent à l’instar Prométhée, qui a volé le feu des dieux et qui doit être puni pour son crime.

g. Au fil de leur histoire scolaire, un certain nombre d'adolescents accumulent un grand nombre d'expériences négatives autour de l'école. J’en parle dans l’article:

Ados en difficulté scolaire et leur famille

Les raisons d'être de ces expériences négatives sont nombreuses. En voici l'une ou l'autre, plus fréquentes et plus importantes : 

-- Attentes excessives de leurs parents ou/et de leurs enseignants eu égard aux capacités ou/et aux motivations de l'enfant puis de l'adolescent. S'ensuivent des interactions difficiles où depuis toujours, le jeune a été et reste disqualifié et menacé. 

--  Manque d'accueil de lui à l'école, à cause d'un hasard interindividuel (par exemple tel enfant « différent » qui excite l'agressivité d'un maître),  ou des premiers échecs et attitudes de protestation

-- Existence d'un trouble psychopathologique. Les premiers échecs qui s'en suivent sont à la base de cercles vicieux : vécu dépressif réactionnel, interactions difficiles avec les parents et les enseignants. 

-- Accumulation progressive de lacunes dans les prérequis nécessaires pour comprendre et réussir l'année en cours. 

-- Etc. 

Réactions de l’adolescent

 Au nom de quoi, quand l'adolescent « lève les yeux pour regarder » la suite de ses études, celle-ci lui apparaît comme une montagne aride, pénible à gravir, alors qu'il se sent seul, sans beaucoup de compétences personnelles et entouré d'hostilité ou de suspicion. Ses réactions les plus habituelles ressortent de trois types : 

- Désintérêt, voire refus de continuer dans le système scolaire, clairement affichés ; absentéisme ou/et difficultés de comportement, au moins à l'école. 

- Désintérêt non déclaré : il subit la fréquentation scolaire, sans guère de motivation positive, sans vraiment essayer d'apprendre, parce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement et parce qu'il a des « intérêts latéraux » (les copains) Il est passif à l'école, assez difficile à vivre, régulièrement puni ou/et renvoyé. 

- Ambivalence : alternance de moments de refus, de désintérêt, de dépression et de moments inverses, où revient une part de motivation positive.

Dans cette dernière alternative, la patience, la revalorisation par l'entourage, ainsi qu'une meilleure adéquation de l'offre scolaire à ses moyens permettent parfois que s'amplifie cette part de motivation positive, et qu'il renoue avec le succès.