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8.3.2009.2010

2009 novembre Journal La capitale


L'école aux quotidiens

Et vous, qu’en dites-vous?  Jean-Yves HAYEZ, psychiatre infanto-juvénile: "Il est effectivement possible que des enfants impopulaires ou boucs émissaires puissent connaitre des ennuis de santé. Mais je n’en ferais pas une généralité statistique. L’être humain est une entité bio-psycho-sociale: il est donc possible que des souffrances morales et durables vécues au cours de l’enfance et de l’adolescence aient des conséquences sur l’esprit (manque de con fi ance en soi…) et le corps (problèmes gastro-intestinaux…). On peut imaginer des maladies psychosomatiques, liées à une certaine tension morale, qui subsistent à l’âge adulte. Mais pour en arriver là, il faut des souffrances morales longues et importantes, et que l’adolescent n’ait jamais la possibilité de s’exprimer. Ce qui marque à long terme, c’est ce qu’on éprouve sans jamais s’en libérer en parlant. Il y a toujours eu des enfants manquant de con fi ance en eux, qui ont un sentiment d’infériorité, des angoisses dont ils ne parlent pas… Et c’est un phénomène qui prend de l’extension. Les enfants qui apparaissent comme vulnérables, qui n’ont pas de bonnes stratégies de défense sont vite repérés par les autres. Ils sont l’objet d’attaques variées, qui peuvent durer et s’accompagner de menaces. Et il arrive qu’ils n’aient pas la possibilité de se plaindre car ils sont menacés d’agression. Il y a une imposition du silence assez effi - cace. Les adolescents reconstituent des mondes durs entre eux, à l’image peutêtre des violences du monde en général. Ils rejouent cette violence à l’école, avec parfois beaucoup de cruauté. Il n’est pas toujours facile, pour les enseignants, de repérer ces enfants. Parfois, on se dit qu’ils ne veulent pas ouvrir les yeux, quand il y a des élèves qui sont manifestement isolés. Ils se disent qu’ils ne sont pas là pour les protéger, et c’est un peu vrai. Mais les enseignants, les éducateurs, les psychologues de PMS pourraient avoir parfois une oreille plus attentive. Ceci dit, une partie de ces jeunes, soit par orgueil, soit par terreur, essaient de dissimuler qu’ils sont malheureux. On peut, en fi n de primaire par exemple, parler aux enfants de l’ambiance dans la classe, de l’importance de la convivialité; on peut les sensibiliser à ces phénomènes et leur expliquer que, s’ils en sont victimes, ils gagnent à ne pas rester seuls. Mais les adultes doivent bien signi fi er qu’il n’y a pas de solution miracle. Il faut de la fermeté, du doigté, des interventions de groupe… Et parfois, en dernier recours, il faut changer le jeune d’école. Il vaut de toute façon mieux ne pas rester seul avec sa souffrance". 

2. manuel de psychopathologie du Dr Michel Delbrouck

Préface

Le manuel de psychopathologie créé et écrit par le Dr Delbrouck est un ouvrage surprenant à beaucoup de points de vue. D’abord surprenant par sa rigueur, son exigence, la somme de savoir qu’il propose : le psychothérapeute Delbrouck n’aime pas les approximations. S’il nous rappelle, dès le premier chapitre, combien sont essentielles les qualités de cœur, la bienveillance, la capacité de s’ouvrir à l’autre, il nous dit aussi que nous n’avons pas le droit d’être des poètes-farceurs. Un arrière-plan d’informations consistantes sur la maladie mentale a aussi toute son importance. Pour disposer d’un langage commun, certes, mais aussi, pour nous donner d’autres repères à partir de l’observation et l’écoute du patient et de ce qu’en dit son entourage. Posés avec prudence et susceptibles d’être remis en question, des diagnostics nous conduisent vers des guidelines précis. Et dans ces guidelines, le Dr Delbrouck a même sélectionné des attitudes thérapeutiques susceptibles d’être mieux adaptées à chaque pathologie différente : peu d’auteurs se sont risqués à oser ce que lui permet ainsi sa longue pratique, sans pour autant que le lecteur ne soit invité à transformer ces suggestions bien incarnées en recettes infaillibles. Surprenant, le manuel l’est encore par l’érudition dont il témoigne, mais aussi, paradoxalement, par la volonté d’accessibilité qui l’inspire. Ce qui se con- çoit bien s’énonce clairement ; l’on peut-être érudit sans être abscons ni hautain : le lecteur est donc invité à un « tour du monde » des grands syndromes, très complets, mais en se sentant accueilli dans un texte qui n’est pas toujours loin d’être un dialogue avec lui : l’auteur propose sa science, mais l’on sent bien son désir de rendre service, et aussi qu’il existe du répondant dans le chef du lecteur. Surprenant aussi par la créativité tranquille dont il témoigne. Bien sur, le Dr Delbrouck n’invente pas des faits cliniques, qui sont de l’ordre de l’observable,

hologie X pas plus que des traitements, qui relèvent du savoir et de l’expérience communes. Mais il s’est donné paisiblement le droit de sortir des sentiers battus en matière de catégorisation et de classification diagnostiques. Sa mise en ordre s’inspire passablement du DSM, mais critique aussi ce dernier et s’en écarte à l’occasion pour des ajouts qui correspondent mieux à nos observations francophones. Est-ce dire pour autant que l’on a à faire à une œuvre toute-puissante, qui ne supporterait ni la mise en question, ni l’existence d’erreurs, ni le manque ? Je ne le pense pas ; je suis persuadé que l’auteur serait ravi que l’on ouvre le dialogue avec lui à propos d’observations, de découvertes, de méthodes de prise en charge qui seraient différentes des siennes. Enfin, l’idée d’une intégration bio-psycho-sociale est très chère au Dr Delbrouck. Elle s’exprime constamment dans sa pensée, dans la manière dont il se représente la santé et la pathologie. Il faut lui savoir gré de cet effort intellectuel qui cherche comment les Instances de l’être peuvent s’articuler, ou à tout le moins coexister, même si nous sommes encore bien loin de connaître les lois qui régissent leurs résonances, oppositions et interactions. Merci pour cette volonté de nous situer dans tout ce qui nous constitue.   

3. Quand regarder la télévision? (joujou.com)

La télévision est de nos jours un outil de communication et de divertissement solidement ancré dans nos foyers. Mais avec nos enfants, quelle attitude adopter ?

La télévision est un ami dont il faut se méfier. D’un côté, elle est pratique, elle permet à l’enfant de se distraire et aux parents d’être tranquilles. Elle procure du rêve, développe son imagination, son humour. Il s’agit d’un réel apport intellectuel et émotionnel.

Les dessins animés sont d’autre part souvent pédagogiques. Ils sont ludiques mais ont toujours une moralité.

L’enfant s’identifie au héros et prend exemple sur lui. Il a même la possibilité avec certains dessins animés comme Dora l’exploratrice de se familiariser avec l’anglais ou l’espagnol.

En revanche, sans surveillance ni dosage, la télévision peut-être dangereuse. Il faut notamment faire attention à l’obésité, due à l’inactivité. Mais la petite lucarne transmet aussi une vision du monde transformée, idéalisée ou violente.

Elle peut aussi être facteur de stress et donc, troubler le sommeil. Il faut donc être vigilant et n’autoriser aux enfants que des programmes adaptés. Entre deux et cinq ans, un enfant n’est pas capable de comprendre une intrigue, et ne distingue pas la réalité de la fiction.

Cette confusion peut être dangereuse.

C’est pour cela qu’il est important de regarder la télévision avec son enfant. En plus d’être un moment privilégié, l’enfant pourra poser des questions, et l’adulte l’aider à comprendre la différence entre la réalité et son imaginaire.

« Laisser son enfant regarder la télévision de temps en temps n’est pas un problème, explique Jean-Yves Hayez, pédopsychiatre. C’est le laisser tout seul pendant des heures devant un écran qui est problématique. 

4. Blog  Points de vue sur Outreau et la garde alternée 


Jean-Yves Hayez

" Je n’ai jamais connu de réconciliation au nom de l’enfant dans le chef d’adultes qui étaient arrivés à se détester : au contraire l’enfant a toujours été pris en otage, écartelé, prié de prendre parti … d’une façon involontairement cruelle."

" il nous faut réaffirmer une constatation que notre expérience de terrain nous a toujours confirmée : l'enfant qui prend l'initiative de révéler un abus sexuel qu'il a subi dit souvent vrai, au moins pour l'essentiel de ce qu'il relate ; les fois où il ment, fabule totalement ou en en rajoutant, délire ou se trompe de bonne foi sont rares." 
" C'est lorsque des pressions existent autour de l'enfant qu'il faut encore se montrer plus prudent, sans nécessairement enterrer ipso facto ce qu'il dit : au contraire, l'investigation doit être menée avec plus de délicatesse, de compétence et de minutie que jamais ! "
" on risque d'encore exagérer l'ampleur du problème des fausses allégations d'abus sexuel dans le contexte de la séparation parentale. "
" l'affaire d'Outreau va être une très mauvaise chose pour la cause des enfants en difficulté. Comme vient de le dire un des avocats de la défense, elle risque bien de nous ramener vingt ans en arrière." " 
Nous pensons au risque d'une non-écoute radicale, soi-disant parce qu'on aurait trop « sacralisé » la parole des enfants ces derniers temps "

" Pour terminer, et même si cela semble un lourd pavé dans une mare plutôt bouillante, nous nous permettrons d'exprimer notre perplexité face à la forte pression contemporaine qui voudrait que tous les cas suspects d'abus sexuel soient signalés et traités judiciairement. Les arguments avancés pour y procéder sont qu'il s'agit bel et bien de délits - mais la grande majorité des délits d'une société restent pourtant « ignorés » des tribunaux, même quand des tiers en sont témoins ! - ; on invoque aussi une hypothétique meilleure efficacité dans le « traitement » des cas, et la nécessité que, dans une société démocratique, ce soit l'institution judiciaire qui « dise » toujours la Loi.

Il nous semble cependant que l'on peut raisonner autrement sans pour autant être pervers. Pour des raisons pragmatiques d'abord : dans beaucoup de pays, les tribunaux sont saturés par des suspicions d'affaires de mœurs et ne peuvent plus les suivre à un rythme efficace. Pour des raisons plus profondes ensuite : il existera toujours un hiatus entre le raisonnement judiciaire, prudent, pesant le pour et le contre, naviguant entre le principe de respecter la présomption d'innocence et celui de sanctionner les délits avérés et de rendre justice aux victimes ... Dans cet inévitable état d'esprit, beaucoup de « vérités judiciaires » aboutiront encore à des non-lieu, tout au plus au bénéfice du doute ...

Alors ? Alors, sans prôner cette attitude d'extrême droite que serait la vengeance directe, ne peut-on pas vraiment apprendre aux enfants à mieux se protéger directement ? Ne peut-on pas encourager le tissu familial et social de première ligne à mieux les protéger sur place, sans faire tout de suite appel aux institutions les plus spécialisées ? Ne peut-on pas réserver l'intervention de celles-ci aux cas les plus odieux, les plus rebelles, les plus violents ?"



5.DE PLUS EN PLUS DE BELGES VONT CHEZ LE PSY (la Meuse.be) C. vrayenne 

Et l’on va chez le psy de plus en plus jeune... news
L’an dernier, le remboursement des séances chez le psychiatre a atteint 70 millions d’€. C’est deux fois plus qu’il y a dix ans. Voici pourquoi nous appelons de plus en plus souvent à l’aide les pros de la santé mentale. Y compris pour nos enfants.

 Je pense qu’il y a indéniablement une augmentation des patients ”, confirme le Pr Jean-Yves Hayez, psychiatre. “ Et à ce chiffre, il faut ajouter le même chez les psychologues (non remboursé par l’Inami, donc non connu, N.D.L.R.). Eux aussi ont beaucoup de boulot! C’est bien simple ”, ajoute le spécialiste de l’UCL, “ si vous voulez prendre rendez-vous aujourd’hui, vous serez reporté à 3 ou 4 mois, tant les listes d’attente sont grandes... ”

Les causes de cette folie

>1. La mort d’un tabou. Si de plus en plus de nos concitoyens vont chez le psy (+25 % depuis 2000), c’est d’abord parce qu’on n’en a plus peur. Il n’y a pas si longtemps, aller chez le psy, c’était forcément être fou. Aujourd’hui, tout le monde sait que ça n’a rien à voir: on peut tous connaître un jour un accident (psychologique) de parcours. “ C’est devenu socialement acceptable ”, note le Dr Arlette Lecoq. “ C’est entré dans les mœurs ”.

>2. La perte des repères. “ Pour certaines personnes, le psy remplace des autorités morales comme le curé du village ou le maître d’école, qui n’existent plus aujourd’hui ”, reprend le Pr Hayez. “ Les médecins de famille sont sans doute les seuls qui fassent encore ce travail de soutien ”. À cela s’ajoutent l’éclatement de la famille (divorces), la solitude (célibataires, séparés) et la disparition des aïeux, à qui l’on pouvait aussi confier nos petits soucis. “ On n’a plus ce ressourcement. Aller chez le psy, c’est se faire écouter par quelqu’un de plus sage ”, confirme le médecin.

>3. Un signe de consumérisme. Si toute demande se doit d’être écoutée par le professionnel, qu’il soit psychologue, psychiatre ou encore psychanalyste, certaines demandes émanent de gens qui font appel au psy pour résoudre tous leurs problèmes. Or il s’agit parfois d’aléas normaux de la vie, auxquels il faut laisser du temps pour guérir. “ On supporte moins qu’avant le manque, la frustration, la souffrance, le chagrin, l’insécurité ”, conclut le psychiatre Jean-Yves Hayez. “ On est dans une logique de consommation, où le psychiatre est parfois vu comme un prescripteur de médicaments consolateurs ”.

6. Les jeunes, les jeux et Internet sous l'oeil des psychiatres

 La libre.be  Publié le 

Internet peut être «la meilleure et la pire des choses» pour les adolescents, qui peuvent profiter de cet «extraordinaire moyen de se rencontrer» ou se retrouver prisonniers de l'écran jusqu'à 70 heures par semaine, ont mis en avant des psychiatres réunis à Paris. Il est parfois difficile de différencier les «gourmands» d'Internet, qui peuvent passer quinze à vingt heures par semaine en ligne, des drogués du Web, a reconnu le Professeur Jean-Yves Hayez, responsable de l'unité de Pédopsychiatrie des cliniques universitaires Saint-Luc à Bruxelles.

Il revient aux parents de fixer une limite de durée, et d'inviter «leur fils» à faire du sport, a-t-il insisté lors du 12e Congrès de la société européenne de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent qui s'est ouvert lundi dernier dans la capitale française. La cyberdépendance est un phénomène plutôt masculin, parmi les adolescents, comme le reflète le choix du mot «fils». «On ne parvient pas à imposer à un jeune un sevrage total de son ordinateur, il faut plutôt réglementer», souligne Frédéric Goethals, du groupe Cyberrecherche du même établissement hospitalier bruxellois, soulignant également les «apports positifs» d'Internet.

En créant son propre personnage lors de jeux en ligne, l'adolescent expérimente «différentes facettes de son identité». Il peut aussi, selon le chercheur, exercer sa créativité, son savoir-faire, et «trouver une image positive de lui-même», lorsqu'il réussit, par personnage virtuel interposé, à «sauver le monde ou gagner un championnat de foot». Le jeu vidéo qui permet «d'avancer par un processus d'essais-erreurs, sans véritables conséquences néfastes», dans un «monde situé entre le réel et l'imaginaire», serait, selon M. Goethals, une «sorte d'objet transitionnel» pour l'adolescent comme l'est le «doudou» pour le bébé.

Au nombre des bienfaits potentiels d'Internet, il cite aussi la possibilité de décharger «un trop plein d'agressivité», d'expérimenter leur sexualité hors du contrôle des parents, voire d'utiliser Internet comme «un immense groupe de self-help», un «puissant instrument d'autothérapie».

A ce propos, le Pr Hayez relève que, pour faire de la prévention, il faudrait qu'il y ait «des psys dans les «chats» comme il y a des éducateurs de rue». Dans le cyberdépendance, il y a, selon les chercheurs, un «désinvestissement du monde immédiat», et un «refus de se soumettre à des informations venant des générations précédentes». Pour le Pr Hayez, il revient alors aux parents de ne pas fuir leurs responsabilités, mais de «penser le phénomène Internet» et de chercher à le réguler. Les psychiatres prodiguent le même conseil face à la violence dans les médias en général.

Pour un enfant, «être grand» cela veut dire «donner l'impression, qu'on n'éprouve rien»face à des images violentes, a souligné le psychiatre français Serge Tisseron. Mais pour prendre des distances, il est important, dit-il, qu'enfants et adolescents trouvent des interlocuteurs pour exprimer leur choc émotionnel par la parole, le dessin ou lors de jeux de rôle. Supprimer la télévision à la maison n'est pas la solution, car les enfants la verront ailleurs et n'oseront pas en parler à la maison, s'ils la perçoivent comme un interdit, insiste Serge Tisseron.

Les jeux vidéos même non violents imposent un «rythme trop trépidant» aux enfants, qui doivent pouvoir ensuite exprimer leurs émotions, en parlant de leurs jeux avec leurs parents, conseille-t-il encore.

7. Un garçon de 13 ans se suicide par dépit amoureux
Un garçon de 13 ans se suicide par dépit amoureux -- RTL info  Publié le 05 juin 2010 à 08h55   |     

Justin a été retrouvé mort chez lui à Ladeuze. Ce jeune garçon de 13 ans aurait mis fin à ses jours suite à une déception amoureuse, indiquent ce samedi les journaux du groupe Sud Presse. Un drame qui bouleverse sa famille.

Sa famille est sous le choc. Justin, un jeune garçon de 13 ans, a été retrouvé pendu chez lui mercredi à Ladeuze, dans l'entité de Chièvres. Il a mis fin à ses jours à cause d'une déception amoureuse. Le jeune garçon, élève en première année de secondaire, s'est pendu à son domicile. Un geste qui paraît inimaginable à cet âge. "D'après les premières informations que nous avons, c'est une petite déception amoureuse qui est à l'origine de la mort de mon garçon", explique Jean-Paul, le père du jeune garçon, la voix tremblante. Selon lui, aucun signe avant-coureur ne laissait présager un tel drame. Selon ses proches, Justin était un garçon jovial et gentil.

 

Un soutien psychologique à son ex-copine

Les condisciples de l'adolescent, scolarisé à l'école Saint-Julien à Ath, reçoivent le soutien du centre PMS d'Ath. L'ancienne petite copine de la victime, également écolière à Saint-Julien, bénéficie, elle aussi, d'un encadrement psychologique. 

Entre 3 et 5 suicides de pré-adolescents par an en Belgique

En Belgique, si la tranche d'âge 15-25 ans est la plus sujette au suicide, on dénombre tout de même entre 3 et 5 suicides d'enfants par an. Comment expliquer ce geste de désespoir ? « A partir de 7-8 ans, l’enfant peut accumuler des vécus noirs en lui. Ca reste très rare que ça aboutisse au suicide mais ce n’est pas exclu », expliquait le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez au micro de Sébastien Prophète sur RTL-TVI. Et s'il y a souvent des signes avant-coureurs, comme la dépression ou le repli sur soi-même, certains enfants ne laissent filtrer aucun signe de leur détresse. Les enfants peuvent donc, eux aussi, mettre fin à leurs jours. Surtout que très souvent, l'acte passe pour un accident : « Ce n’est pas toujours repéré parce qu’un des modes de suicide préféré des enfants c’est la grande imprudence, comme traverser sans précaution une grand route très fréquentée ou quelque chose de violent comme ça », selon M. Hayez.


8. A propos de la garde alternée

 par eclma SEFCA Puteaux 2 touche pas a mon enfant - http://eclma.wordpress.com/

Dans la pratique, pour les enfants ?

De l’avis des juristes et pédopsychiatres, durant très longtemps, ils pensaient majoritairement que cette forme de garde pouvait être nuisible pour les tout-petits. Françoise Dolto en était une farouche opposante. En France, parmi les plus fervents défenseurs de la garde alternée, on trouve le sociologue Gérard Neyrand et la psychanalyste Christiane Olivier, par ailleurs tous deux membres du comité d’honneur de « SOS Papa ».

Avec le recul, les effets de la garde alternée sur les enfants peuvent en effet être mieux appréciés. Le Professeur Maurice Berger qui dirige le service de psychiatrie de l’enfant au CHU de St Etienne dénonce les effets délétères de la garde alternée sur les petits enfants (avant 6 ans). Il explique, notamment dans son livre « Mes parents se séparent » (Ed. Albin Michel – 2003), que  » si le bébé se trouve dans un environnement inquiétant, il va bloquer tous ses sentiments d’angoisse, et ce n’est qu’au retour en eaux calmes qu’il va exprimer cette angoisse. Et c’est somme toute bien compréhensible : quand la tempête vous cueille sur un voilier, ce n’est certainement pas le moment de s’angoisser, on va parer, et on attendra les eaux calmes pour laisser exploser son émotion et dire  » Oh, que ça a été dur « .

Comme le Professeur Jean-Yves Hayez, qui dirige le service de psychiatrie infanto-juvénile aux Cliniques universitaires Saint Luc à Bruxelles, reconnu comme l’un des grands patrons de la pédopsychiatrie en Belgique, Maurice Berger explique que  » le plus important pour un enfant, c’est que son père soit fiable, qu’il soit là quand il le dit et qu’il tienne ses promesses. L’enfant pourra dès lors se construire une image du père sur lequel il peut s’appuyer, constater qu’il laisse une trace permanente dans l’esprit de son père. Les associations de pères prennent le problème à l’envers, disent qu’un enfant ne garde pas trace du père dans son esprit s’il ne l’a pas sous les yeux à mi-temps. Or la question n’est pas de savoir si le père laisse ou non une trace dans l’esprit de l’enfant, mais quelle trace le père garde de son enfant dans son propre esprit. Si le père laisse une grande place à son enfant dans ses pensées, alors, quel que soit le temps qu’il passe avec l’enfant, l’enfant le sent, et se construit de façon équilibrée, confiant en l’amour de son père, et tout va bien. « 

Très souvent, certains enfants vont demander à être plus avec leur maman, ou plus avec leur papa. Et même si ça fait un peu mal au cœur lorsqu’on n’est pas le parent avec qui l’enfant préfère passer son quotidien, il faut respecter la façon par laquelle il essaie de se retrouver un équilibre »


9. Commission d'écoute contre la pédophilie, dans l'Eglise ...
www.lesoir.be/.../perquisitions-de-l-eglise-la-justice-a-pris-les-...© S Piraux - Le Soir

Pour Stefaan De Clerck, la Justice a pris les choses en main dans l’enquête sur les affaires de pédophilie dans l’Eglise. Alors que le Vatican continue à critiquer l’attitude de la Justice belge.

 

Le ministre sortant de la Justice, Stefaan De Clerck, a rappelé que si l’Eglise a parfaitement le droit de s’organiser en interne, comme elle l’a fait avec la commission présidée par Peter Adriaenssens, les affaires de pédophilie sont du ressort de la justice qui a pris les choses en mains. Stefaan De Cleck a pour sa part tenu à souligner que les évêques avaient été traités tout à fait normalement lors de la perquisition à l’archevêché. Il est faux de dire qu’ils n’ont rien reçu à boire ou à manger, a-t-il ajouté. Il a qualifié d’excessifs les propos de Mgr Tarcisio Bertone, qui a comparé les pratiques de la justice belge à celles des anciens pays communistes. Il n’est toutefois pas question d’en faire un incident diplomatique, a ajouté le ministre. M. De Clerck a par ailleurs souligné qu’il n’avait pas été surpris par les perquisitions de cette semaine. De plus, a-t-il dit, la procédure est clairement réglée par la loi. Il a rappelé l’indépendance du juge d’instruction et a ajouté que la question de la proportionnalité de l’intervention soulevée par certains pourra être vérifiée a posteriori. M. De Clerck a aussi défendu l’accord qu’il avait pris avec la commission interne à l’Eglise, présidée par Peter Adriaenssens. Le principe est celui du respect mutuel, a-t-il dit. « Avec cet accord, j’ai voulu anticiper les difficultés qui

pouvaient se poser pour faciliter le transfert de dossiers », a-t-il encore dit.

Les perquisitions qui ont eu lieu jeudi ont encore fait l’objet de débats et de prises de position sur les différentes chaînes de télévision belges alors que le Vatican continuait à critiquer l’attitude de la justice belge. Du côté belge, l’attitude de l’église est cependant différente. Tommy Scholtès, directeur de l’information de Cathobel, s’est notamment opposé à l’affirmation de Mgr Bertone qui a parlé de « goulag ». « Certes, il y a eu beaucoup d’émotion et peur », a-t-il ajouté. Pour lui, l’essentiel, c’est d’arriver à faire la vérité.

« L’Eglise ne se considère pas au-dessus des lois. La seule chose sur laquelle on s’interroge est de savoir si ces perquisitions étaient bien proportionnelles. Ensuite il y a l’aspect émotionnel. Les images de ces perquisitions ont fait le tour du monde et ont donné une vision négative de l’Eglise alors que nous ne savons toujours rien sur les modalités de ces perquisitions », a expliqué Eric De Beukelaer à l’émission Controverse (RTL-TVi).

Les représentants de l’Eglise se sont étonnés que tous les locaux avaient été visités. « On aurait pu demander où se trouvaient les dossiers de pédophilie », a suggéré M. De Beukelaer, ce qui lui a valu quelques ricanements et l’explication qu’en cas de perquisition cela se déroule toujours comme cela. « On retourne tous les tiroirs et on entre dans toutes les armoires… », lui ont expliqué ceux qui connaissent bien le fonctionnement de la justice. « On est dans un pays où il y a eu, récemment, des perquisitions chez des ministres, des parlementaires et des juges. Pourquoi s’étonne-t-on qu’il puisse y avoir des perquisitions au sein de l’Eglise. Et pourquoi une telle émotion ? », a réagi Philippe Grollet, ancien président du centre d’Action laïque. Il a qualifié le communiqué du Vatican de scandaleux. « De quel droit l’Eglise se pose-t-elle ainsi en victime alors qu’elle ferait mieux de balayer devant sa porte ? », a-t-il ajouté. Un autre participant renchérissait : « il ne faut pas se tromper d’indignation. C’est la pédophilie qui est scandaleuse ».

Sur l’existence même de la commission créée à l’intérieur de l’Eglise pour recueillir des témoignages, Jean-Yves Hayez, psychiatre infanto-juvénil et professeur émérite à l’UCL, a dit qu’il avait dès le début émis des réserves. « On ne peut être juge et partie. Il fallait s’attendre à de subtils conflits d’intérêts », a-t-il dit ajoutant qu’il existe d’autres instances comme SOS-enfant où les victimes peuvent se confier en toute confiance.

Enfin, une juge de la jeunesse honoraire, Marie Dumont-Baguette, qui a fait partie de la première commission interne de l’Eglise et qui a démissionné, a indiqué qu’elle avait été choquée par l’affirmation qui avait été faite à cette commission par la hiérarchie de l’Eglise et selon laquelle les ecclésiastiques faisaient partie d’une « classe supérieure aux autres et qu’elle n’avait pas à payer ».

 

10. repris et approfondi dans : BLOG RELIGIEUX DE COUVIN ET ENVIRONS

DISCUTONS LIBREMENT HORS CARCAN IN PARTIBUS INFIDELIUM:

(...Mais l’articulation entre la justice et la commission Adriaenssens a toujours coincé. Par sa nature même, la commission ecclésiale a un statut ambigu, qui donne l’apparence d’une justice parallèle, interne à l’Eglise. Pédopsychiatre, professeur émérite de l’UCL, Jean-Yves Hayez avait pronostiqué les problèmes dès la mise sur pied de la commission : « Dès le début, en 2000, j’avais émis des réserves. On ne peut pas être juge et partie. Ce n’est pas l’institution où des gens ont été agressés qui peut aider le mieux les victimes, en toute objectivité et en toute sérénité. » Il fallait s’attendre à de subtils conflits d’intérêt, poursuit le pédopsychiatre. « Ce que j’aurais apprécié, c’est un excellent centre d’information au sein de l’Eglise, qui oriente les plaignants vers des services existants d’aide aux victimes, comme SOS-Enfants. »


11.Enfants d’ailleurs - Vivre les différences 70e Colloque de la Société Française de Psychiatrie de l’Enfant et de l’Adolescent et Disciplines Associées

Jean-Yves Hayez (Belgique) conclura cette table ronde en replaçant ces troubles dans le cadre de la famille et du système de vie. Encourager à la cohérence, la fermeté et la persévérance, renforce les liens de qualité avec les enfants, sans oublier de restaurer la place de chacun au sein de la famille, ellemême cellule devenue trop isolée dans notre société occidentale. On sentira bien là que si les exposés de David Cohen et Daniel Marcelli ne sont en aucun cas en opposition mais complémentaires, il y a un véritable enjeu à lutter pour nos positions, en ce qui concerne ces troubles. En effet, comme le rappelleront d’ailleurs d’autres collègues à la

12. EPHREM - Que se passe-t-il  dans l'Eglise avec la pédophilie?    

            Dans la tempête, l'Eglise belge : cela, c'est l'image qui réconforte, à cause de Jésus. Mais on voit agir des acteurs nouveaux, surgir des actes oubliés comme des tragédies. La hiérarchie a heureusement échappé à la qualification déshonorante annoncée par le journal De Morgen, celle que j'ai relayée en titre, vendredi matin, à tort. Mais  les troubles, répercutés depuis dans l'univers entier, sont devenus plus graves. Et rocambolesques, et révélateurs. Perquisition dans tous les locaux (cathédrale comprise) de l'archevêché de article_eglise-belge - photo Marc Gysens BelgaMalines. Isolement imposé quelques heures de tous les évêques réunis là, coïncidence ou non. Prudence de l'archevêque en place quand il couvre  son prédécesseur, humour grinçant quand qu'il qualifie l'opération de police Intervention indignée du Saint-Siège, de son premier ministre, puis de son souverain lui-même. Emission extravagante et significative sur RTL dimanche (27 juin),  « Controverse » :  on peut la retrouver ici. Et finalement démission de toute la « Commission Adriaenssens », au nom imprononçable :  « Commission pour le Traitement des Plaintes pour Abus sexuels dans une Relation pastorale  » : la longueur de l'enseigne n'a pas suffi à dissimuler longtemps l'absence de l'adjectif essentiel qui la décrédibilisait : épiscopale. Comme l'a fait observer le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez, cette commission était juge et partie.

13. Avec le temps, va .. - Mieux-Etre.org -  Le portail belge de la psychothérapie, du coaching et du bien-être 

Par Jean-Yves Hayez, psychiatre infanto-juvénile.

 

 

Notre temps social est compressé, rapide, pressé et bousculé par beaucoup de choses à faire en peu de durée. Il est très organisé, sans fantaisies, pas loin d’être rigide.

Nous ne nous donnons plus guère de temps pour la méditation, la poésie, l’art. Nous n’avons plus beaucoup de temps à passer gratuitement les uns avec les autres, en intergénérationnel : temps pour écouter babiller les petits enfants ou radoter les vieux...

§ IV. Conception et organisation de la Santé Publique et de la santé mentale en référence au temps.

L’être humain, porteur de toute sa complexité, porteur des mille nuances de ses pensées, a certainement besoin de temps. Temps pour méditer et penser en paix. Pour saisir qui il est, se connaître et se reconnaître. Pour s’évaluer tout seul, sans la pression des autres, pour peser le pour et le contre de ses choix. Pour tâtonner, évaluer tel ou tel changement. Temps pour penser un projet, ses principes et les détails d’organisation qui lui sont inhérentes.
Ce temps de la méditation lui est-il encore reconnu ? De ce qui précède, il y a de quoi douter, mais aussi de quoi lutter pour revalider ce temps de la nécessaire réflexion.
L’être humain a aussi besoin de temps pour souffler, récupérer, se reprendre, se refaire, s’amuser.
Il a également besoin d’être respecté dans les différents temps ( social, personnel, familial ... ) qui structurent sa vie.

- I. L’organisation de la Santé Publique contemporaine reconnaît-elle l’importance de ces temps de méditation et de ressourcement ?
Certainement pas complètement, en tout cas. La tendance est à presser les gens, au nom du rendement.
Les mères jeunes accouchées peuvent résider de moins en moins longtemps en maternité. En chirurgie, l’hospitalisation de jour se substitue de plus en plus aux quelques jours de repos post-opératoires, et pas seulement parce que les techniques sont moins agressives.
Paradoxalement, les patients sont de plus en plus bombardés d’informations hyper-détaillées, à l’Américaine, mais on ne se donne pas le temps de vérifier ce qu’ils en ont compris et les questions qu’ils posent vraiment, et ils sont pressés de prendre des décisions rapides.
Quant au temps de l’enfance, temps de fragilité et d’immaturité, il est régulièrement malmené lui aussi. On donne parfois trop d’informations trop détaillées et trop de pouvoir de décision aux enfants très malades, au nom de la démocratie et des libertés individuelles, plutôt qu’en sachant continuer à les protéger, en décidant pour eux à leur occasion.

On enferme parfois aussi indûment de très jeunes adolescents dans des directions de vie qui les séduisent momentanément comme, par exemple, en autorisant dès douze ans les traitements hormonaux de celles et ceux qui se sentent transsexuels à cette époque de leur vie.

- II. Et dans le champ de la santé mentale ?
Sans doute faut-il saluer cette particularité administrative belge, bien positive, qui consiste à prévoir le remboursement de psychothérapies prestées par des psychiatres en fonction du temps qui y est consacré, et en ayant prévu des unités de temps suffisamment conséquentes. Cette mesure n’a pas l’air menacée. Pas pour le moment, mais ...

L’ambiance générale est quand-même, ici aussi, plutôt à rechercher le compactage, la réduction et la rentabilisation maximale du temps. Un certain nombre de démarches psychothérapeutiques visent à réduire rapidement des symptômes gênants plutôt qu’à mobiliser lentement des structures, qu’elles soient intrapsychiques ou relationnelles. Pour mobiliser des structures, il fallait du temps : temps pour une écoute patiente, temps pour laisser les personnes réfléchir et peser le pour et le contre face à nous, temps pour tâtonner, faire des expériences à la maison.

Et qui ose encore vraiment se lancer aujourd’hui dans des aventures à durée indéterminée avec des familles, ou donner à des enfants qui en ont vraiment besoin deux ou trois rendez-vous par semaine un certain temps ? Moi, ça ne m’est arrivé qu’une fois ces trois dernières années avec un jeune préadolescent très dépressif, Jonathan, dont je vous parlerai plus loin en détails.

Mais ce temps de la longue méditation ensemble est discrédité. Une nuée de chercheurs nord-américains, d’obédience béhavioriste et organiciste, nous disent que les thérapies introspectives de longue durée ne servent à rien et que seule, la combinaison des médicaments et de techniques cognitivo-comportementales en six semaines amènent des « significative improvements » Six semaines, comme par hasard, ce sont les Unités de durée remboursées par les compagnies d’assurances d’Oncle Obama.
Soyons donc vigilants pour que nos prêtres administratifs tout juste rentrés du Québec et de Boston ne viennent pas gâcher par des exigences à durée limitée notre droit de réfléchir en profondeur, sur le chemin de la vie, avec les enfants, les adolescents et leur famille.

4.« Avec le temps, va ... » ( Léo Ferré )

13. Quel adulte sera le fils de Marc Dutroux?

Interview de la DH.be 

Frédéric Dutroux: “Voir mes parents libres un jour ? Je m’en fiche !”

BRUXELLES Comment Frédéric Dutroux peut-il ne pas haïr ses parents ? C’est la question que certains d’entre vous se sont posée après avoir pris connaissance de l’interview exclusive de Frédéric, le fils de Marc Dutroux, dans la DH de ce jeudi. Un entretien développé sur six pages que le Dr Jean-Yves Hayez a également lu attentivement.

Le pédopsychiatre nous en a livré sa perception. “Ce jeune homme est doté d’une force de caractère remarquable. Il possède également une forte personnalité. C’est quelqu’un de très fort et c’est déjà un bout d’explication au fait qu’il ne hait pas ses parents. Ce sont généralement les gens faibles qui développent de la haine. Les enfants qui haïssent leurs parents y sont en même temps toujours liés. Ici c’est le contraire. Ce garçon semble très détaché de ses parents, il est donc au-delà de la haine. Il fait preuve d’une énorme capacité à se différencier d’eux. Ce garçon semble également détester la dépendance. C’est ce qui explique aussi cette absence de haine”, estime le pédopsychiatre.

“Il dit également qu’il n’a pas été massivement victime de ses parents, qu’il n’a pas été abusé et c’est aussi un élément d’explication au fait qu’il ne les hait pas. Avec beaucoup de sagesse et de philosophe, il dit qu’on ne choisit pas sa famille. Il ne renie pas sa généalogie, il l’assume. Il ne qualifie pas ses parents de monstres mais ne dit pas non plus qu’il est attaché à eux. Simplement qu’il les respecte pour l’avoir mis au monde. On sent qu’il veut montrer qu’il a fait son chemin tout seul”, poursuit le pédopsychiatre, estimant que Frédéric, qui s’est battu pour vivre, a des chances d’offrir des choses positives à ses futurs enfants. “Je pense qu’il fera un bon père de famille. Il aura peut-être un peu plus de mal à se laisser aller dans la tendresse, il acceptera peut-être plus difficilement la contestation aussi”.

Le pédopsychiatre retient enfin que Frédéric semble être un jeune homme qui a bien appris à contrôler ses émotions.

14. Apropos d'une mère 9 fois infanticide

La Libre.be du 30 juillet

Véritablement "hors normes", comme l’a qualifié le procureur de la république de Douai, le dossier de la mère infanticide, qui a reconnu avoir tué huit nouveau-nés laisse les psychiatres prudents.

"On est de loin en loin dans l’exception, dans le mystère", souligne Jean-Yves Hayez, professeur émérite de pédopsychiatre (UCL). "Même pour un psychiatre expérimenté, cela ne va pas de soi de faire des hypothèses sur une personnalité comme celle-ci",ajoute-t-il.

Pour le Pr Hayez, il faut exclure une personnalité psychotique chez Dominique Cottrez car cette aide-soignante avait un métier régulier et, d’après les informations communiquées par la justice française, elle a répondu de manière sensée à la justice. Pour le pédopsychiatre, on doit écarter le déni de grossesse, une explication sur laquelle il a de grands doutes et reste très perplexe. Dominique Cottrez n’a pas invoqué ce mobile, rapportait ainsi le procureur de la république de Douai.

"Il faut essayer de comprendre pourquoi huit fois en plusieurs années cette femme ne veut pas de contraception, refuse des soins médicaux, étouffe ses bébés et évacue les corps", dit le Pr Hayez qui formule deux hypothèses.

"Pendant au moins une partie de sa vie, elle semble avoir perdu tout sens moral, tout sens de l’autre", avance le pédopsychiatre qui y voit un "égocentrisme dans le sens le plus profond du mot. Cette absence de continuité du sens moral ne se retrouve que chez les grands psychopathes, les grands pervers".

Peut-être, poursuit le pédopsychiatre, va-t-on découvrir chez cette femme une enfance abominable, niée, avec un moral mis à mort par son entourage. "Derrière un fonctionnement aberrant, on trouve parfois des explications", dit-il, avant d’ajouter qu’une souffrance intense ne veut pas dire que l’on perd sa liberté et sa lucidité.

Et le pédopsychiatre de postuler "sur le bout des pieds", une deuxième hypothèse, qui n’est pas incompatible avec la première. "On peut faire une analogie avec les serial killers. On ne peut exclure, qu’inconsciemment, elle ait eu besoin d’être enceinte car elle savait qu’elle allait tuer l’enfant", avance prudemment le Pr Hayez. Ces serial killers, ajoute-t-il, sont généralement des psychotiques ou des psychopathes pervers qui nient la condition de l’autre pour leur propre jouissance.

Le Pr Hayez en reste néanmoins aux hypothèses, relevant que, dans le cas de Dominique Cottrez, même en tant que psychiatre expérimenté, on ne peut se référer à des cas existants sur lesquels on a beaucoup écrit.

A partir du moment où elle a été démasquée, Dominique Cottrez semble avoir rapidement collaboré avec la justice. "Est-ce qu’une partie d’elle-même, à côté de son côté psychopathe, était quand même culpabilisée ? Et peut-être a-t-elle alors été délivrée", avance Jean-Yves Hayez.

15. LE PREMIER INTERNAT POUR BÉBÉS POSE QUESTION

Rien ne vaut évidemment la relation avec maman... (NEWS)
L’accueil de nuit de tout jeunes enfants existe déjà, tant en Communauté française qu’en Flandre. Mais une structure où bébé reste plusieurs jours de suite, c’est une première en Belgique. Cet internat pour nourrissons ouvre ses portes ce lundi, à Ware

 

Au centre Ennès, deux nourrissons arriveront dès lundi, pour quatre jours. Une première en Belgique... qui ne risque pas de faire tache d’encre dans la partie francophone.

“ Ce type d’institution n’est pas du tout d’actualité en Communauté française ”, explique Isabelle Saussez, porte-parole de Jean-Marc Nollet, ministre de la Petite enfance. “ Il existe des structures d’accueil de nuit ou à horaire décalé, ou même ouvertes 24h/24, à La Hulpe ou à Namur. Mais pas question d’y laisser les enfants plusieurs jours d’affilée ”.

Même réaction du côté de l’Office National de l’Enfance (ONE), où le médecin coordonnateur Marie-Christine Mauroy relève des possibilités, pour le nourrisson, de développer des problèmes psychoaffectifs.

Ce que confirme le professeur émérite Jean-Yves Hayez, de l’UCL: “Il faut distinguer les parents qui placent leur enfant par nécessité et ceux qui le font par confort. Dans certaines situations (travail, déplacement), mieux vaut une structure stable, avec des professionnels. Il faut parler au nourrisson, lui expliquer. Même s’il ne comprend pas tout, il finira par comprendre.”

“ En revanche ”, poursuit le professeur, “ si les parents placent régulièrement l’enfant pour leur confort personnel, lors de mini-trips par exemple, il finira par comprendre. Avec le risque que, plus tard, il se referme sur lui-même et devienne égocentrique ”.

16. Angoisses liées à la rentrée scolaire La DH.be

Dans quinze jours, c’est la rentrée. Un moment qui peut être source de stress ou d’angoisse pour les enfants. Questions au pédo-psychiatre Jean-Yves Hayez, professeur émérite de l’UCL

?Tous les enfants peuvent-ils avoir peur de rentrer à l’école ? 

“Oui. Mais certains sont plus sensibles que d’autres. La majorité des enfants ressentent toujours un petit stress, une petite tristesse à la rentrée. C’est normal. C’est un peu comme lorsque nous reprenons le chemin du travail. Mais pour une fraction d’enfants, qui sont plus sensibles, c’est une véritable angoisse. Il y a toujours l’angoisse de la séparation mais chez les plus grands, ceux qui entrent en primaire par exemple, il y a aussi la peur de l’inconnu, de la nouvelle école, du nouveau professeur. Ce genre de peur se rencontre davantage lors des grands passages du gardienne vers le primaire ou du primaire vers le secondaire.”

?Comment faire pour aider ces enfants à passer le cap? 

“Il ne faut d’abord pas les stresser en leur parlant sans cesse de la rentrée. On peut aussi les familiariser avec l’école et le professeur quelques jours avant pour qu’ils maîtrisent les lieux. Et parler de l’école de manière positive. On peut aussi leur demander ce qui leur fait peur ou les encourager à dessiner leurs angoisses. Et donner une réponse intelligente!  Évitez par exemple les “tu ne dois pas avoir peur”. Donnez plutôt des solutions pour vaincre les obstacles. Ce qui demande une certaine créativité réaliste. Si les enfants angoissent davantage sur le moment de la séparation, vous pouvez leur dire que vous penserez plusieurs fois par jour à eux ou leur donner un petit objet qui appartient à papa ou maman. Les parents doivent quant à eux surmonter leur peur de la séparation et apprendre à quitter l’enfant assez rapidement. Il ne faut surtout pas faire traîner ce moment.”

?Qu’est-ce qui se cache derrière les angoisses des enfants  

“Les angoisses des enfants cachent souvent celles des parents et c’est pourquoi elles devraient nous interpeller. Face à un enfant qui angoisse les parents doivent se poser certaines questions. Pourquoi mon enfant a-t-il peur d’aller à l’école?  Est-ce parce que j’ai moi-même peur qu’il se fasse agresser, qu’il échoue ou qu’il ne se débrouille pas seul. Les peurs de nos enfants peuvent nous renvoyer à nous-mêmes et engendrer une remise en question:  ne sommes-nous pas nous-mêmes trop stressés, trop exigeants?  Sommes-nous suffisamment positifs par rapport aux ressources de notre enfant ?”

? Les petits qui entrent à la maternelle connaissent-ils aussi la peur? 

“Les enfants qui entrent en gardienne souffrent souvent de la peur de la séparation. Il est donc important de familiariser l’enfant avec son école quelques jours avant la rentrée et comme pour les grands, de ne pas faire durer le moment de la séparation. Accepter de le faire vite et bien et ne pas céder trop vite aux pleurs. Cependant, chez les tout petits, il faut rester vigilant. Habituellement, l’enfant pleure le premier jour, puis, peu à peu, il pleurera de moins en moins. Mais si au bout d’une bonne semaine, il pleure toujours autant, qu’il est triste, qu’il a peur, c’est peut-être qu’il n’est pas encore prêt pour l’école. Il faut alors accepter de le retirer de l’école pour l’y remettre un peu plus tard. Tous les enfants ne sont pas prêts à 2,5 ans pour l’école. C’est pourquoi, durant 8 à 10 jours après la rentrée, il est important d’observer les réactions de son enfant.”

?Comment réagir face à un enfant qui double  

“Aujourd’hui, quand on double, c’est que c’est nécessaire. Il s’agit d’une décision qui a été longuement débattue au sein du corps professoral et il ne faut surtout pas la discuter. On peut en parler un peu avec l’enfant avant la rentrée, voir s’il a des questions, s’il comprend bien pourquoi et s’il est triste. Car c’est normal qu’il soit triste:  ses copains changent de classe, il doit se refaire de nouveaux amis, il se sent peut-être dévalorisé. Ce sont des questions qui renvoient au deuil. Il est alors plus constructif de lui dire que vous comprenez, de montrer de l’empathie, de l’accompagner avec authenticité dans son chagrin que de lui raconter des salades. Il ne faut en tout cas pas minimiser ce qu’il ressent mais l’accompagner et le soutenir.”

17.Parler de pipi au lit avec l'enfant Magazine-santé

Parler de pipi au lit... ou laisser l'enfant en parler?


Le premier conseil pour parler de pipi au lit est de faire d'abord parler l'enfant. Après tout, c'est son corps et l'énurésie le concerne lui (ou elle!) en premier lieu; sa parole est donc la plus importante. C'est un élément important, puisque le contrôle que l'enfant exerce sur son propre corps est l'une des clés de sa propreté!

Ecouter l'enfant permet aussi de comprendre ce qu'il imagine, ce qui l'inquiète et ce que tout simplement il ne sait pas. Une fois que cette mise au point aura été faite, l'information pourra être donnée efficacement, en restant au niveau de l'enfant.

Désinvestir le pipi au lit

Pour bien parler de pipi au lit avec son enfant, il est aussi important de désinvestir le sujet, de ne pas y mettre trop d'émotion. Ce n'est évidemment pas facile! Un enfant qui fait pipi au lit entraine un travail supplémentaire pour les parents, mais aussi beaucoup d'éléments affectifs: inquiétude, déception, colère... Or ces émotions-là risquent d'entraîner des comportements contre-productifs:

 


Il est bien plus utile pour tout le monde de considérer le pipi au lit comme ce qu'il est: un événement désagréable mais mineur, que l'enfant ne contrôle pas pour l'instant mais qu'il réussira, avec le temps, à faire disparaître.

18.  Pas de place en première secondaire Lalibre.be le 16/08/2010

- Sur le carreau et lésés !

elon les derniers chiffres communiqués avant les vacances par la ministre de l’Enseignement obligatoire à la Communauté française Marie-Dominique Simonet (CDH), 300 élèves seraient toujours sans école, à moins de deux semaines de la rentrée scolaire.

Si ce chiffre est amené à se réduire en fonction des résultats définitifs des élèves ayant raté l’examen du CEB, l’incertitude que vivent ces enfants n’est toutefois pas sans impact psychologique. Comme l’explique Jean-Yves Hayez, pédopsychiatre, docteur en psychologie et professeur émérite à l’Université catholique de Louvain (UCL).

A une dizaine de jours de la rentrée scolaire, que peuvent ressentir les enfants qui n’ont toujours pas d’école ? 
Sans généraliser, car il y a des enfants qui sont plus forts que d’autres et qui peuvent se remettre des frustrations qui leur arrivent, il est quand même évident que c’est une expérience pénible, désagréable, que beaucoup vont ressentir comme une injustice.

Ces élèves peuvent-ils vivre cette situation avec une certaine angoisse ? 
La toute grande majorité de ces enfants devine bien que d’une manière ou d’une autre quelque chose finira bien par s’arranger pour eux. Ce n’est donc pas tant de l’angoisse qu’ils ressentent qu’un sentiment d’injustice, qui a très probablement été alimenté par les réactions familiales, mais de façon que l’on peut comprendre. Ce sentiment d’injustice, ils l’éprouvent à titre personnel, mais il est évidemment renforcé par la colère que, quasi inévitablement, ils ont vue grandir chez leurs parents.

Comment vivent-ils cette expérience désagréable ? 
D’une manière ou d’une autre, ils se sentent exclus de ce qui est normal, de ce à quoi ils auraient pu s’attendre. Ils font partie d’une toute petite minorité d’exclus. Ils vont un peu vivre cela comme s’ils étaient marqués, montrés du doigt, alors qu’ils n’ont rien fait pour.

Les enfants peuvent-ils se remettre aisément de ce sentiment d’injustice ? En quelques mois, beaucoup vont le cicatriser. 
Mais peut-être que quelques-uns, les plus sensibles, vont à partir de là se trouver plus aigris. C’est aussi un peu un coup de poing dans leur sentiment de valorisation : "C’est injuste mais est-ce que cela ne veut pas dire que je ne vaux pas autant que les autres ?". Pour certains, je crois que cela peut constituer un trouble négatif dans l’appréhension qu’ils ont de leur propre valeur. Ce qui n’est évidemment pas bon au début de l’adolescence, âge difficile où l’enfant a déjà parfois un peu tendance à douter de lui.

Que pensez-vous du décret inscriptions ? 
C’est un problème compliqué. Il aurait peut-être fallu permettre à certaines écoles très demandées d’ouvrir des places supplémentaires. Il est quand même inadmissible que 300 enfants soient sur le carreau à dix jours de la rentrée.

Le cabinet de la ministre précise qu’il y a encore des écoles où il reste des places, même si ce n’est pas l’école de prédilection des parents… 
Donner à ces enfants la perspective de devoir aller dans une école dans laquelle il reste des places, je ne trouve pas que c’est une solution. Au contraire, c’est renforcer pour ces enfants-là ce doute, ce sentiment qu’ils valent moins que les autres.

Comment les enfants peuvent-ils manifester ce doute ? 
Cela peut avoir des répercussions sur leur humeur : un enfant qui doute de lui est un enfant qui a tendance à être plus vite déprimé, plus morose. C’est aussi un enfant qui a moins de rendement car quand on doute, on n’a pas de "peps", on n’est pas motivé. On risque donc de faciliter leur entrée dans l’échec. Je ne vois pas très bien où est la justice sociale dans ce décret. Pendant un certain temps, ces enfants risquent de ne pas être heureux là où on les a mis. Encore une fois, ce sont des choses qui vont probablement s’arranger pour beaucoup, mais pas pour tous : il y en a certainement quelques-uns qui vont rester marqués par cette expérience.

Qu’en est-il pour les jeunes frères et sœurs de ces enfants ? 
Il ne faut pas dramatiser. Si un enfant est seulement témoin de quelque chose mais pas directement victime de quelque chose, il peut participer un peu aux émotions de la famille, il peut être un peu troublé. Le frère ou la sœur qui est déjà en cinquième primaire peut être plus inquiet, mais pas les plus jeunes.


19.L'hypersexualisation envahit l'enfance  www.enmarche.be/02/09/2010. 

 

L'hypersexualisation envahit l'enfance

La beauté et la séduction, souvent associées à des images connotées sexuellement… s'imposent tous les jours à nos yeux. Dans les médias, les conversations et les comportements, le “paraître” reste très important. Dès leur plus jeune âge, filles et garçons l'ont bien compris et en jouent, allant parfois jusqu'à la provocation et la vulgarité. Mais comment grandir dans une société où l'hypersexualisation règne en maître?

Des strings pour petites filles, des chaussures et petites bottes à talons pour bébé… débarquent dans les magasins, sont en vente sur le Net… et trouvent des acheteurs. La mode sexy ne touche plus seulement les adultes mais se propage dans la jeune génération. Une nouvelle tendance contre laquelle les écoles doivent parfois réagir en imposant un code vestimentaire plus strict. La mode “Lolita” fait fureur (sa dénomination fait référence au roman de Nabokov qui dépeint une relation sulfureuse entre une adolescente et un homme d'âge mûr). La séduction, voire la provocation, envahissent le monde de l'enfance et de l'adolescence. Où sont les limites dans les tenues vestimentaires et les comportements? Actuellement, la société est confrontée à “une banalisation de la sexualité, une érotisation de la consommation et une emprise du corps jeune “parfait” et performant, et de la réalisation de soi à tout prix", comme le dit Jacinthe Mazzocchetti, anthropologue LAAP-UCL, définissant ainsi l'hypersexualisation de la société (1). “Les changements de mœurs, avec la libération de la sexualité et du corps post-mai 68, jouent un rôle dans ce phénomènes et les médias véhiculent en masse ces préceptes”, ajoute l'anthropologue.

 

Société mise à nu

Danses langoureuses en tenue légère dans les clips musicaux, présentatrices sexy dans les émissions télévisées de divertissement, publicités basées sur des jeux de séduction, sur des attitudes connotées sexuellement, y compris lorsqu'elles s'adressent expressément à un public jeune…, les exemples ne manquent pas pour constater qu'aujourd'hui, nous sommes dans l'ère de la “pornographisation”. Emprunté au sociologue Michel Fize(2), “ce terme caractérise cette société qui sexualise la pensée collective par le recours massif aux images et par la mise en scène publicitaire de la sexualité comme arrière-plan de toute consommation.”(3).

“Les enfants et ados ont facilement accès aux images via la télévision, Internet, le GSM…”, ajoute Jacinthe Mazzocchetti. Aujourd'hui, l'image de soi est effectivement très importante: on se montre sur son blog, sur Facebook… On s'affiche partout et la place de l'intimité est quasiment réduite à néant. Certains adolescents publient en ligne des clichés d'eux dans des tenues ou poses provocantes sans avoir conscience de l'impact de celles-ci, faisant de leur corps un objet de séduction.

 

Mince et sexy pour séduire

Depuis de nombreuses années déjà, les diktats de la mode lient la beauté et la séduction à la minceur. Aujourd'hui, la sexualisation des images et représentations envahit non seulement l'univers des adultes mais aussi celui des jeunes et des enfants, de plus en plus précocement obsédés par leur apparence, leur désir de plaire et, pour les ados, par l'idée de s'identifier à leurs pairs.

On se rappelle le film Little miss sunshine(4) qui tourne autour du rêve d'une petite fille de sept ans, Olive, une peu rondouillarde: devenir reine de beauté. Au travers des dialogues, on découvre les tiraillements auxquels peuvent être confrontées les jeunes candidates: minceur et crème glacée ne font pas bon ménage, le risque de devenir “obèse” en mangeant de telles sucreries hante déjà l'esprit de la petite Olive. “A l'adolescence, comme dans l'enfance, le jeune est constamment obsédé par la question : que dois-je faire pour être aimé?, avance le professeur émérite UCL, Jean-Yves Hayez, psychiatre pour enfants et adolescents (5). Et dans la société, notamment via les médias, les personnes que l'on exhibe sont minces. Ces références, modèles filiformes, influencent les jeunes dans leurs comportements alimentaires qui peuvent parfois aller jusqu'à l'anorexie. Ce phénomène touche plus les filles que les garçons.”

 

Parents: parlez !

La frontière entre enfance/adolescence/âge adulte est de plus en plus ténue. A côté des aspects physiques de la puberté qui apparaissent de plus en plus tôt, les enfants et adolescents sont confrontés à la sexualité dès leur plus jeune âge : via les magazines people, les séries, les émissions de téléréalité, Internet… qu'ils peuvent consulter librement et facilement. “La solution n'est pas d'interdire l'accès aux enfants ou adolescents ni de cacher les images ou situations connotées sexuellement, souligne Jacinthe Mazzocchetti. Mais il faut refaire du lien entre la génération adulte et les plus jeunes. Il faut donner des explications, parler avec eux. C'est un peu là que le bât blesse: il y a un manque de dialogue dans les familles, entre les générations. Peut-être que les parents ont peur de ce que savent leurs enfants, ne voient pas comment s'y prendre pour leur expliquer, discuter avec eux de ce sujet… Souvent, les jeunes ont un langage, un vocabulaire cru que les adultes, parfois, ne saisissent même pas. Cela peut effrayer les parents. C'est pourquoi, parfois, il est bon de se tourner vers une tierce personne : professeur, éducateur, animateur, oncle, grand-mère… sont peut-être plus à même, ou plus à l'aise, d'aborder le sujet avec l'enfant ou le jeune.”

L'enfant se réfère à des modèles de la société mais aussi à son entourage et à ses propres parents. A cet égard, il y a lieu de s'interroger sur les attitudes des parents et adultes qui renforcent eux-mêmes l'hypersexualisation ambiante dès le plus jeune âge. Ainsi, certaines mères sont parfois dans la même exposition de leur corps que leur progéniture, achètent des tenues aguichantes à leur gamine et sont fières que celle-ci ressemble à une petite femme, soit regardée et suscite du désir.

De la même manière, comme un parent rêve que son enfant devienne un prodige de piano ou un champion de tennis, certains parents se projettent tellement dans leur enfant qu'ils veulent à tout prix en faire des mini-stars.

Enfin, nombreux sont les adultes qui suggèrent aux plus jeunes des comportements d'adultes. Il n'est pas rare, par exemple, d'entendre dans des conversations un parent demander à son enfant s'il a un amoureux ou une amoureuse. Insinuant ainsi que la norme, même à son jeune âge, est d'être “en couple”. Souvent, c'est aux adultes à se remettre en question, plaide en conclusion le Professeur Jean-Yves Hayez. 


20. Addictions sans produits 

Le Midi Libre - Santé - Les drogues du XXIe siècle ?
 
 
Les drogues du XXIe siècle ?
10 Octobre 2010

 

Les pratiques susceptibles de provoquer des comportements d’addiction sont de plus en plus nombreuses dans notre environnement quotidien. Jeux d’argent, jeux vidéo, sport... Autant de sources potentielles de dépendances. Réunis depuis mercredi à Nantes, les participants au 4e Congrès international francophone d’addictologie s’attachent à mieux appréhender ces nouvelles addictions. «Les addictions comportementales s’inscrivent en hausse dans nos sociétés occidentales», admet Jean-Yves Hayez, pédopsychiatre, docteur en psychologie et professeur émérite à l’Université catholique de Louvain (Belgique). Toutefois, ces comportements ne sont étudiés que depuis une dizaine d’années. Difficile donc de faire la part des choses entre des conduites qui ressemblent à une addiction et des comportements excessifs passagers. Lesquels, précise ce chercheur, «font partie de la vie». Le jeu pathologique est déjà considéré comme une addiction. D’autres comportements, en revanche, ne sont pas encore clairement définis comme tel. C’est le cas du sport à l’excès, des dépendances affectives, sexuelles ou sectaires. «Le jeu devient addictif dès lors que le joueur dépense une somme d’argent qu’il ne peut se permettre de perdre», explique Robert Ladouceur, psychologue de l’Université Laval à Québec, (Canada). Il est moins aisé de définir la frontière à ne pas franchir dans des activités de la vie courante comme l’activité physique et la sexualité. Pour le Pr Jean-Luc Vénisse, directeur du pôle universitaire d’addictologie et psychiatrie au CHU de Nantes, «notre société participe à ces évolutions et tout un chacun peut se sentir concerné». L’offre de plus en plus large et facile d’accès aux jeux en ligne tels que le poker, ou aux sites pornographiques, augmentent le risque de comportements addictifs. «Ces comportements devenus compulsifs entraînent des dommages aussi graves que les substances peuvent le faire», conclut le Pr Vénisse.

 



2i. Parricide par un homme de 33 ans d'un père Alzeimer
 

NAWAL BENSALEM Publié par Dh.be le 

Un pédopsychiatre dénonce l’absence de solutions sociales face à des malades qui vivent de plus en plus longtemps

BRUXELLES “Les solutions médicales apportées aux patients atteints de maladies graves augmentent, la qualité des soins s’améliore constamment, alors que du côté des solutions sociales, on ne propose plus rien”, dénonce le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez au lendemain du drame survenu à Wavre où un homme de 33 ans a tué son père parce que l’Alzheimer dont ce dernier était atteint lui devenait “insupportable”.

Le docteur Hayez craint donc une augmentation du nombre de parricides dans notre société. “On peut s’attendre à voir de plus en plus de cas similaires se produire hélas. Je ne qualifierai pas ces cas de parricides. Ce n’est pas son père ou sa mère qu’on tue en commettant de tels actes. C’est le malheur face auquel on se retrouve qu’on veut faire disparaître à tout prix. Souvenez-vous de cette mère qui récemment a tué sa fille handicapée moteur cérébrale en France avant de tenter de se suicider parce qu’elle ne supportait plus cette lourde prise en charge qu’elle devait gérer seule. Assumer un proche atteint d’une maladie lourde est une responsabilité difficile à supporter. Et le souci actuel est que les centres spécialisés sont débordés, aucune place supplémentaire dans ces structures ne voit le jour. Résultat : les familles se retrouvent seules avec des personnes qui vivent de plus en plus longtemps grâce aux avancées médicales mais dans des conditions sociales de plus en plus difficiles”, insiste le Dr Hayez.

Selon le pédopsychiatre, on fait face aujourd’hui aussi à moins de solidarité sociale qu’à l’époque, ce qui a aussi pour conséquence dramatique de voir certains craquer plus vite qu’avant.

“Les gens travaillent de plus en plus. Ils n’ont plus le temps de s’occuper des autres, de leur voisin,… Les personnes atteintes de maladies graves sont dès lors aussi considérées plus souvent comme de lourdes charges devenant plus souvent insupportables”, regrette le pédopsychiatre, insistant sur l’importance du développement urgent de structures adaptées à ces malades et sur l’accompagnement des proches de ceux-ci. Un avis que partage Espace Seniors, association du réseau de la Mutualité socialiste, qui réclame de son côté aussi “des politiques de soutien à l’égard des aidants proches”.


22.Les jeux sexuels des enfants ne sont pas des jeux de vilains |
 
Rue89
par Nolwenn Le Blevennec

Les psys doivent souvent rassurer les adultes qui se souviennent avec embarras d'attouchements avec leur frère ou leur sœur. 

La vie sexuelle de Sophie a vraiment démarré à ses 8 ans, avec le fils de sa nourrice. « Romain était un peu plus âgé que moi. Il m'a sollicitée, plusieurs fois. Il disait qu'il voulait faire comme les adultes. Alors, nous mimions la pénétration », se souvient-elle. En CE1, elle perçoit donc les potentialités de son corps, ce qu'il a « d'agréable et de rigolo ».

Puis, naturellement, elle devient initiatrice à son tour et embringue dans ces activités « de grande », son petit frère, de trois ans son cadet.

Comme s'il s'agissait de lui apprendre à faire de la bicyclette. Sur la mezzanine de leur maison de vacances, durant un été, ils ont 11 et 9 ans et « s'imbriquent l'un dans l'autre ». Puis, il y a eu ce week-end à la campagne, ses parents sont sortis dîner :

« Je me suis dit : c'est la fois de trop, il n'oubliera pas, et notre relation sera pour toujours abîmée. »Question obsédante : est-ce un inceste ? 

Vingt ans plus tard, à 27 ans, ces expériences avec Romain la font plutôt rire. Celles, mettant en scène son frère, lui serrent l'estomac. Sophie redoute particulièrement le jugement de son psychanalyste, avec qui elle travaille depuis trois ans :

« J'ai essayé plusieurs fois de lui dire, parce que ça pourrait peut-être révéler des choses sur moi, mais les mots ne sortent pas. Même si je ne l'ai jamais forcé, je me sens responsable, parce que j'étais la plus grande. » 

Puis, la question qui l'obsède, « Est-ce un inceste ? ».

Les jeux sexuels entre frères et sœurs sont tabous, mais ils ont toujours existé et ne sont graves que parce qu'ils nous culpabilisent. Aucune étude ne mesure l'ampleur de ces pratiques familiales, mais le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez, auteur de « La Sexualité des enfants » (éd. Odile Jacob), estime qu'elles pourraient concerner un cinquième des fratries. Et susciter pas mal de malaise au passage.

« Il est hors de question que porte plainte contre mon frère »

Internet déborde de témoignages aussi tourmentés que celui de Sophie. Sur le forum intitulé « Jeux d'enfants ou inceste » de Doctissimo, une jeune fille de 21 ans livre une confession fleuve :

« Lorsque nous étions petits avec mon frère, nous faisions semblant de faire l'amour. Cela a duré jusqu'à mes 9-10 ans, mais en tout, on a dû faire ces choses six ou sept fois.

Je dois avouer que ça ne me traumatise pas au quotidien, mais j'y repense périodiquement (tous les cinq ou six mois). Quand je repense à cet épisode, ça me dégoûte, ça me gêne, ça me perturbe… Je voudrais l'effacer, que ça n'ait jamais eu lieu, mais c'est impossible… » 

Puis, magnanime : « Il est hors de question que je porte plainte contre mon frère. » Cela ne servirait à rien, les « jeux du docteur » ne sont évidemment pas punis par la loi.

« Ces affaires relèvent du domaine privé ou de celui des psys, mais pas des avocats », s'impatiente Me Catherine Perelmutter, avocat en droit de la personne, qui travaille sur des « affaires graves ». L'amalgame exaspère aussi le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez : « La définition de l'inceste ne peut pas être bradée et lue de façon administrative. »

Le médecin distingue trois pôles :

  • les jeux sexuels d'enfants bilatéralement consentis qui font partie du développement psycho sexuel
  • l'inceste qui implique amour ou exclusivité et a souvent lieu à la puberté,
  • l'abus de pouvoir souvent pratiqué par un aîné ayant une grande différence d'âge (puni par la loi, comme dans l'affaire des enfants de Philippe de Villiers). La première situation n'entraînant pas les deux autres.

Une fois plus grands, les images qui reviennent à leur mémoire leur font honte, parce qu'ils les lisent avec leur regard d'adulte. » 

Cet embarras, venu de loin, peut créer des perturbations, à l'âge adulte.

Les jeux sexuels entre frères et sœurs sont au contraire, dès 4 ou 5 ans, la preuve d'une bonne santé psychique. « Un enfant qui ose aller à la découverte et manipuler des choses est plutôt sur une bonne voie. Des tabous se mettent ensuite en place spontanément », explique Jean-Yves Hayez.

Tandis que Didier Lauru, également auteur de « La Sexualité des enfants n'est pas l'affaire des grands » (Hachette), renchérit :

« Pour explorer sa sexualité, on prend le premier enfant qu'on a sous la main, son partenaire de jeux privilégié, son frère ou son cousin ». 

Il arrive qu'il y ait des « dérapages », avec des tentatives de sexualité génitalisée (avec pénétration), mais « le sexe d'un jeune garçon est petit et avant qu'il maintienne une érection pérenne, ce n'est pas gagné », relativise-t-il.

« Mon père est arrivé, hurlant que c'était très mal »

Dans la plupart des fratries adultes, ces jeux sont oubliés et plus jamais réévoqués. Ceux qui culpabilisent, trente ans après, ont souvent subi un épisode traumatique, dans l'enfance. Ils ont lu l'épouvante dans les yeux d'un parent qui a ouvert la porte, un peu trop vite.

Tania, à presque 30 ans, se souvient précisément d'un bain qui a tourné à la catastrophe avec son grand frère :

« Un jour, on est allé plus loin que d'habitude et mon père est arrivé, hurlant qu'on était trop vieux pour ça et que c'était très mal. »

 

« Cela renvoie les parents à leur propre sexualité et les met mal à l'aise parce que cela les confronte à des souvenirs similaires et refoulés », analyse Didier Lauru.

La psychanalyste, Christiane Ollivier, conseille avec bon sens aux parents de privilégier la communication : « La sexualité bien vécue doit être accompagnée de paroles. » Interviewée sur son lieu de vacances, elle doit interrompre son exposé pour chasser les nombreux enfants de la pièce, ayant cessé toute activité (trop passionnés par sa discussion).

« La réaction des parents concernant les jeux sexuels et la masturbation est fondamentale. Les dégâts dans un couple peuvent être terribles », explique-t-elle.

« Je vois des gens frigides ou ne pouvant pas atteindre l'orgasme, parce que des parents les ont trop culpabilisés, dans l'enfance. » Selon elle, chaque famille a le droit de poser ses règles, mais mieux vaut éviter de recourir au facile « c'est mal »

 

23.St Nicolas : les jouets ont-ils un sexe ?

- sudpresse.be novembre 2010

“Jusque 5 ans, les jeux n’ont pas de connotation sexuée” (G.DM)

Nous avons interrogé Jean-Yves Hayez, pédopsychiatre, professeur émérite à l’UCL sur l’importance des jeux selon que l’on soit fille ou garçon. Rien de grave, selon le professionnel sauf si votre gamin s’entête à ne jouer qu’à la la poupée.

 

Avant l’âge de 5 ans, les tout petits expérimentent tous les jouets. “ Ils n’ont pas conscience de la connotation sexuée des jeux, explique Jean-Yves Hayez, pédopsychiatre à Limal, professeur émérite à l’UCL. Et puis progressivement, les parents, les enseignants vont orienter leur choix pour que cela devienne conforme à l’idée que notre culture se fait du masculin et du féminin. Dans une large mesure, cela ne me dérange pas. Il est même plutôt important qu’il existe des repères. Ce qui serait inacceptable, ce serait de dévaloriser une des catégories de jouets. ”

Le professeur explique que la plupart des enfants vont s’aligner sur cette orientation. Seule une minorité va se rebeller en réclamant des jeux destinés à l’autre sexe même s’ils savent que ce n’est pas pour eux a priori. “ Ce n’est pas malin de leur interdire car finalement, c’est les critiquer et semer le doute en eux. Maintenant, je pense qu’il faut avoir à l’œil les enfants dont le choix devient trop rigide. Par exemple, si un petit garçon de 6, 7 ans ne veut jouer qu’à la poupée et avec rien d’autre, si une fille ne veut jouer qu’aux sabres laser, il faut peut-être les observer et essayer de comprendre si, finalement, ils se sentent bien dans leur corps. Peut-être qu’ils ne sont pas si heureux que ça d’avoir le sexe qu’ils ont. ”

Concrètement, si un petit garçon de 5, 6 ans réclame une poussette, il faut lui dire que ce n’est peut-être pas la première chose qu’on aurait envie de lui offrir. “ S’il insiste vraiment, il faut lui donner. Maintenant, s’il fait une fixation, s’il ne joue qu’avec ça, il faut le surveiller. ” Et les filles ne sont-elles pas discriminées justement avec tous ces jouets liés aux tâches ménagères? “ Les fillettes sont peut-être très heureuses de recevoir une dînette ou une cuisine. C’est peut-être moins évident pour une machine ou un séchoir, sourit le pédopsychiatre, mais il ne faut pas projeter nos problèmes d’adultes sur les enfants. ”


23.  Les signaux d'un abus sexuel  à ne pas négliger 

DH.be(14/12/2010)



Les enfants abusés de moins de 6 ans auront tendance à en parler spontanément, au contraire des plus grands

BRUXELLES La fiabilité du récit d’un enfant qui dit avoir été abusé sexuellement dépendra énormément du rôle que ses proches, particulièrement ses parents, auront joué dans ces déclarations. Plus un adulte posera des questions orientées à un enfant, plus il y aura de risques que le récit ne corresponde pas à la réalité. “ Il faut se montrer très prudent vis-à-vis des paroles d’un enfant dont le parent attend des réponses à des questions volontairement posées sur d’éventuels abus. Dans les autres cas, pour les enfants de moins de six ans victimes d’abus sexuels, il y a beaucoup de chances qu’ils l’évoquent spontanément. Au-delà de cet âge par contre, l’enfant aura tendance à cacher les faits, soit parce qu’il aura peur d’être grondé, soit parce qu’il craindra le chantage auquel il a été soumis par son abuseur”, souligne le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez.

“Un enfant de moins de six ans abusé ‘en douceur’, sous forme de ‘jeu’, et non de manière brutale, ne tiendra pas sa langue malgré toutes les promesses que lui fera la personne qui a abusé de lui. L’enfant en parlera de manière spontanée au moment où l’adulte ne s’y attend pas et souvent lorsqu’une situation lui rappellera le ‘jeu’de l’adulte, lorsqu’il sera tout nu avant de prendre son bain par exemple. L’enfant brutalisé pendant l’abus sexuel adoptera, lui, un comportement de repli, d’évitement, il refusera par exemple de se déshabiller. Des signes qui devraient mettre la puce à l’oreille des adultes”, poursuit le spécialiste.

L’enfant de plus de six ans évitera quant à lui de se confier à ses proches. “Il manifestera plutôt des signes de pudeur excessive, refusera de se déshabiller en public, s’enfermera dans le silence et, parfois, aura aussi tendance à reproduire ce qu’il a vécu en brutalisant les plus petits que lui. Certains enfants abusés auront aussi parfois tendance à demander à des adultes s’ils veulent jouer avec son sexe, pour voir si les gestes qu’il a subis sont normaux ou pas”, ajoute le pédopsychiatre rappelant que la meilleure manière pour savoir si un enfant a été abusé, est la plus directe. “Il s’agit ici d’aborder naturellement le sujet avec l’enfant et non de l’inciter à répondre à des questions orientées”. 

24. interprétation prudente des paroles de l'enfant
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 Comme l’explique ci-contre le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez, il faut se montrer prudent en matière d’interprétation des paroles des enfants.

Ce n’est pas parce qu’un enfant prononce le mot zizi ou fesse… qu’il faut tout de suite y voir un signe de danger.

“Tout dépend, j’insiste, de la manière dont les questions sont posées aux enfants”, ajoute le pédopsychiatre recommandant également d’être prudent en matière d’interprétation de dessin d’enfant.

“Un enfant âgé de plus de 6 ans ne représentera généralement plus de parties génitales sur ses dessins. S’il dessine un sexe à un adulte cela peut être considéré comme un indice éventuel. Mais vous ne pouvez pas tout interpréter non plus. Je m’oppose à la thèse de certains selon laquelle un dessin d’enfant avec de la fumée qui sort d’une cheminée représenterait un sexe masculin qui éjacule. Tout ne doit pas être sujet à interprétation”, insiste le pédopsychiatre. “En Belgique, nous utilisons généralement une méthode québécoise qui consiste à apprivoiser l’enfant avant de le faire parler naturellement sans l’orienter”.