En cliquant sur "J'ai compris!", vous acceptez les cookies nécessaires au bon fonctionnement de ce site web.

Une maman m’écrit:

Bonjour Docteur,

J'ai lu différents articles publiés sur votre site internet concernant les enfants abusés et notamment sur la fiabilité de la parole.

Après avoir gardé le secret pendant 4 ans, ma fille m'a avoué qu'un enfant âgé de 8 ans à l'époque avait abusé d'elle lorsqu'elle avait 4 ans.

Je suis allée voir une équipe SOS enfants mais je n'ai pas eu de réponse claire pour la procédure à suivre afin d'informer les parents de cette situation.

Auriez-vous l'amabilité de me conseiller?

Je vous remercie d'avance.

Bien à vous.

Je lui réponds:

Bonjour madame,

Hélas, la situation qui vous peine aujourd’hui est relativement fréquente, tout en étant, en effet, regrettable et condamnable!

Je pense d’abord à vitre petite fille (8 ans?) et au dialogue délicat à continuer avec elle. Par exemple: Qu’est-ce qui fait qu’elle en parle aujourd’hui? (peut-être une autre confrontation à la sexualité...?) Reste-t-elle affectée par ce qui s’est passé? A quel point? Sous quelle forme? Et d’abord, plus concrètement, qu’est-ce qui s’est passé à cette époque? Avait-elle essayé de se protéger? Comprend-elle pourquoi elle n’en a pas parlé? Et aujourd’hui, est-elle en mesure de se protéger contre des agresseurs? Comment? Que pense-t-elle de la vie sexuelle entre les hommes et les femmes? Etc. Vous avez peut-être là bien du pain sur la planche!

Ensuite, ça me paraît simple: vous (et votre mari?) devez rencontrer l’autre famille (ou lui écrire) et leur dire concrètement, ce qui s’est passé en ajoutant que le jeune âge de votre petite fille en faisait une situation d’abus, quelles qu’aient pu être les apparences. Je vous recommande de le faire calmement, sans accuser immédiatement leur fils d’avoir été et de rester un monstre à enfermer. Je vous rappelle que de telles situations n’arrivent que trop souvent, et que la majorité des auteurs se reprend par la suite, et se conduit de façon plus sociable. L’idéal serait que ce garçon reconnaisse les faits et vous présente ses excuses (à vous, les parents, et pas nécessairement à votre petite fille qui ne désire peut-être pas le revoir) Si la famille – ou le garçon – refusent de vous croire, je vous recommande de ne pas vous énerver et de rester fermes sur vos positions: Vous, vous êtes certains que ça s’est passé et vous avez fait une démarche pour protester, d’une part, mais aussi pour qu’ils surveillent l’évolution de la sexualité de leur fils vers davantage de sociabilité ... Quand vous serez partis, c’est peut-être ce qu’ils feront, sans l’avoir reconnu face à vous! je ne pense néanmoins pas qu’il soit sage d’aller au-delà, même si on vous claquait la porte au nez, car ce serait ouvrir la voie à des entretiens traumatisant pour tout le monde et qui ne déboucheront sur rien de concret!

Cordialement.

 

 

Vous souhaitez vous faire une idée plus générale sur ces abus entre mineurs?

Visitez la page "Abus sexuel: mineurs abuseurs; traitement des auteurs" dans les dossiers thématiques, vous y trouverez des articles plus synthétiques, avec de la théorie et des recommandations d'ensemble.