En novembre 2010, le leader politique nationaliste flamand Bart De Wever a déposé plainte contre moi à l'ordre des médecins parce que je l'avais traité d'enfant-roi dans le journal « la dernière heure » La vérité est néanmoins plus complexe et plus nuancée que cela. Le 7 mars 2011, l'ordre national des médecins m'a donné tort, sur la place publique, en prétendant que j'avais bafoué la déontologie. J'y ai vu une manœuvre politique de la branche flamande de l'Ordre, probablement infiltrée par la NVA (le parti de De Wever) et j'ai réagi avec indignation.
Je vous transmets le texte de protestation que le Journal du Médecin a publié intégralement la semaine du 22 mars 2011 « Je suis comme l'âne des Animaux malades de la peste »
Réaction de Jean-Yves Hayez à la position du Conseil national de l'Ordre des médecins Publié dans le Journal du médecin du 22 mars 2011
« Je suis comme l'âne des Animaux malades de la peste »
Le psychiatre Jean-Yves Hayez (UCL) n'a pas digéré, tant sur le fond que sur la forme, le récent avis du Conseil national de l'Ordre des médecins concernant ses déclarations dans la Dernière Heure. « Un psychiatre a-t-il encore le droit de s'exprimer en place publique ? »
Le pédopsychiatre considère que la prise de position de l'Ordre (lire Jdm N° 2146) n'est pas correcte et que les procédures à son égard sont innommables. « Si on relit l'article incriminé*, on peut voir très clairement que la description qui est faite concerne l'homme public et pas l'homme privé. De plus, le lecteur attentif ne trouvera pas un seul terme que l'on peut trouver dans un livre énumérant des diagnostics psychiatriques. Notamment, le terme d'« enfant-roi » appartient au vocabulaire des sciences humaines. Lorsque je dis que Bart De Wever ne désire pas se faire comprendre par les francophones, je ne m'exprime pas en tant que psychiatre mais en tant que citoyen. Cette terminologie ne relève pas du diagnostic psychiatrique. Par ailleurs, l'Ordre dit que je ne pouvais pas poser de diagnostic parce que Bart De Wever n'était pas mon client. Il est évident que si De Wever avait été mon client, je n'aurais pas pu en parler non plus. »
En outre, Le Pr Hayez rappelle qu’il n'est pas à l’origine de cet article mais qu’il a répondu aux questions d’une journaliste, Nawal Bensalem, de la Dernière Heure. « Elle a retranscrit correctement ce que je lui ai dit. C'est une réponse à une interview, sur un sujet que je trouve un peu anecdotique. Néanmoins j'assume ce que j'ai dit, sauf le titre de l'article " Bart vu par un psychiatre " »
Deux hypothèses
Et de noter que dans l'article figure de nombreux mots modérant le propos tels que « peut-être », « probablement » … « Ma conclusion dans l'article est de dire que " cela ne fait pas de lui un homme anormal. " Je n'ai donc pas abusé, par rapport à un individu que je ne connais pas, de ma science de psychiatre pour établir son diagnostic. »
Jean-Yves Hayez souligne qu'il a été entendu par l'Ordre provincial, qui l'avait légèrement sermonné en lui reprochant une certaine imprudence lors de sa prise de paroles. « Trois mois plus tard, l'Ordre national publie un pamphlet virulent à mon égard. Pourquoi ? »
Le Pr Hayez formule deux hypothèses pour expliquer cette attitude ordinale. « Je suis un peu l'âne de la fable de la Fontaine, intitulée " Les animaux malades de la peste ", dont la morale est " selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir ". Lorsque De Wever a été mis au courant de l'article, trois semaines après sa parution, il a tout de suite rugit comme le lion des Flandres impressionnant qu'il est. Il a été dire à la télévision, qu'un psychiatre avait déclaré qu'il est un malade mental et que les bornes étaient dépassées. De Wever a réagi fortement et je ne suis pas certain que le Conseil national de l'Ordre a lu attentivement l'article qui a provoqué son courroux. L'Ordre a été impressionné par la réaction de Bart de Wever et a fait un lecture rapide de l'article. Une lecture attentive aurait permis de voir les nombreuses nuances qui s'y trouvent. »
L'autre hypothèse formulée par Jean-Yves Hayez est nettement plus politique. « Il est fort possible que le Conseil de l'ordre national soit infiltré par des gens proches de la NV-A. On a voulu me critiquer, particulièrement en Flandre. D'ailleurs, l'avis de l'Ordre sur cette " affaire " mentionne qu'il " y a eu à l'époque de nombreux articles de presse négatifs. " C'est un a priori contre moi. Dans la presse francophone, j'ai lu des réactions interrogatives, voire étonnées mais, pas spécialement négatives. »
Faute de procédure
Le professeur honoraire de l'UCL estime que l'Ordre n'a pas respecté la bonne procédure à son égard. « L'Ordre provincial, qui m'a entendu en décembre, aurait dû m'envoyer par recommandé ses conclusions. Je n'ai rien reçu. A mon avis, parce que l'Ordre provincial a estimé qu'il s'agissait d'une petite affaire. L'Ordre provincial a dû envoyer un document à l'Ordre national. Celui-ci a le droit d'alourdir les décisions de l'instance provinciale. En l'absence de courrier, je n'ai pas eu l'occasion de me défendre. De plus, les décisions de l'Ordre des médecins sont, en vertu de la réglementation, confidentielles et le plaignant ne doit pas en avoir connaissance. Quand le Conseil national de l'Ordre publie (le 7 mars : NDLR) une prise de position sur son site Ordomedic cela revient à me jeter en pâture sur la place publique. Ce qu'on ne fait jamais avec un médecin, qu'il ait escroqué l'Inami de 50 millions d'euros ou eu des relations sexuelles avec des patientes ! Il s'agit d'une faute de procédure. Je pourrais, si j'étais mauvais coucheur, intenter une action en diffamation contre l'Ordre. »
Quelle place pour la parole de l'expert ?
Toute cette polémique se résume pour le Pr Hayez en une question fondamentale : « Quel champ d'expression publique reste-t-il au psychiatre ? » La prochaine fois qu'il y aura un problème humain délicat qui mériterait un éclairage pour l'opinion, il faudra interroger un garagiste ou un légumier parce qu'on ne pourra plus interviewer un psychiatre, qui a une certaine autorité morale en tant que professionnel de la santé, professeur d'université, citoyen … L'article 8 du Code de déontologie dit que « le médecin doit être conscient de ses devoirs sociaux envers la collectivité » Envers la collectivité, pas seulement envers les malades individuels. Durant des années, j'ai répondu à de très nombreuses demandes de la presse, à des fins de vulgarisation, en me disant qu'un public mieux informé aura des réactions sociales moins immédiates. Je ne parle pas ici de l'article sur De Wever, qui était anecdotique. Actuellement, une femme est jugée parce qu'elle a torturé sa petite fille. On médiatise régulièrement les comportements agressifs de bande d'adolescents. La réaction générale immédiate de la collectivité est sécuritaire. Ne vais-je plus pouvoir m'exprimer pour dire que chez ces personnes, il y a une certaine souffrance, liée peut-être à une maltraitance … La logique du Conseil national de l'Ordre me l'interdit. En voulant me faire des leçons de déontologie – en déclarant que l'article de la DH « est contraire à plusieurs dispositions du code de déontologie », l'Ordre m'empêche de répondre à l'article 8 du Code de déontologie. »
* Nawal Bensalem, Bart vu par un psychiatre, La Dernière Heure, du 6 octobre 2010.
Vincent Claes
Je n'irai pas plus loin, c'est à dire que je ne reproduirai pas ici les nombreux autres articles de presse, et extraits de blogs et de forums, qui n'ont rien à voir avec l'identité principale du site. Plus de 90 % des réactions m'étaient favorables et considéraient la prise de position de l'Ordre comme un atteinte à la liberté d'expression et sa divulgation publique comme une basse manœuvre politique, dictée par la NVA.
Je termine en vous transmettant les extraits d'un courrier du conseil de l'ordre provincial des médecins, qui m'avait (mé) jugé, lui-même indigné par l'attitude de l'ordre national ( sic … ah, quand on veut donner des leçons de déontologie !!! )
Centrons nous donc sur bien d'autres thèmes
Lalibre.be - Hayez : "moindre mal", les garderies
Publié le - Mis à jour le
Pas de choix. Pour le pédopsychiatre Jean-Yves Hayez, faire appel à de telles garderies est "un moindre mal". "Dans l’état de l’organisation actuelle du travail et de la société, c‘est un mal nécessaire. De là à dire que c’est bien pour un enfant de passer je ne sais combien d’heures en garderie avant et après une journée d’école de 9 à 16h... Mais vu les besoins en argent, les séparations chez les parents, les grands-parents moins disponibles, les parents n’ont plus le choix. Heureusement qu’il y a les garderies ! C’est la solution la moins inconfortable, plutôt que de balader les enfants n’importe où." Mais çe phénomène nous "amène à nous mettre en question. A nous demander s’il ne faut pas retourner vers davantage d’humain dans l’organisation de la société." Il regrette "le besoin économique dans la société. Les parents ne sont pas assez là pour les enfants. La place des parents reste indispensable en termes de tendresse, d’autorité morale " La garderie ne doit pas être qu’un lieu de surveillance : "Il faut qu’il y ait des activités récréatives, un contact récréatif, constructif avec le personnel. Qu’il soit bien mé, niveau éducateur ou instit, et en suffisance. Que soit reconstruit dans la garderie un aspect para-familial..."
2011-026
Adulescents : Tanguy et tyrans - Belgique - Actualité - LeVif.be/nov 2011
www.levif.be/
Majeurs mais dépendants, ils empoisonnent encore, à 25 ans et davantage, le quotidien de leurs parents... Qu'on les nomme célibataires parasites, adulescents ou hikikomori, ils savent aussi, à l'occasion, se montrer méchants !
Bubble gum rose à la bouche, elle prend un air de fausse ingénue pour proposer, sur l'affiche de la dernière campagne pour la Ford Fiesta, l'odieux marché suivant : "Si je range ma chambre, tu m'achètes une voiture ?"... Humour, bien sûr : tout passant s'identifiant au parent floué se dit certainement que la donzelle, qui dépasse allègrement les 20 printemps, peut toujours y compter. Pourtant, il n'est pas certain que ses petits copains décodent la pub de la même façon. Voyez : le nombre de jeunes adultes continuant à vivre chez leurs parents au-delà d'un âge "raisonnable" ne cesse d'augmenter. Et parmi ces drôles de mutants (adultes en droit, enfants en fait), beaucoup considèrent comme tout à fait légitime de peser, parfois lourdement, sur le budget de papa-maman.
On ne parle pas des jeunes que la gêne économique ou la difficulté à trouver un logement ou un premier emploi contraignent à rester chez leurs géniteurs. "La cohabitation de plusieurs forces adultes sous un même toit est forcément délicate... Les relations souvent conflictuelles avec leur entourage font que ces jeunes-là ne demanderaient pas mieux que de quitter le nid", assure le psychiatre Jean-Yves Hayez (UCL). Mais il en est d'autres qui choisissent délibérément de jouer les prolongations, par paresse ou par envie de profiter d'une vie confortable. Public réputé hyper-consommateur (en dépenses d'agrément : mode, gadgets, sorties...), ces grands enfants oppressants sont appelés tantôt adulescents (contraction d'adulte et adolescent - kidults, en anglais), tantôt célibataires parasites, ou encore "Tanguy", en référence au film éponyme : certains travaillent, touchent parfois un excellent salaire, mais peu contribuent aux frais du domicile familial... Dans une version nipponne extrême et vraisemblablement maladive, ils sont nommés hikikomori, zombies désoeuvrés cloîtrés dans leurs chambrettes durant des mois, voire des années, passant tous leurs loisirs à dormir, à jouer à l'ordi ou à surfer sur le Net. En 2010, il y avait 230 000 hikikomori au Japon, dont près de la moitié de plus de 30 ans... La faute, pense-t-on, à la trop grande permissivité du milieu familial, autant qu'à la répugnance des concernés à chercher activement un emploi...
Et chez nous ? "Dans une société beaucoup plus individualiste que jadis, c'est devenu la norme, pour le jeune, de multiplier les expériences, de jouir de l'existence, de papillonner avant de s'installer dans une relation stable. Dans cette configuration, il est évidemment beaucoup plus "intéressant" de conserver la famille d'origine comme base, surtout si les parents ne sont pas très contrariants", estime Hayez. Entendez, si "les vieux" n'imposent aucune restriction de mouvement ou s'ils réclament très peu de services en retour...
Pour le psychiatre, les Tanguy se recrutent davantage dans des milieux aisés. "Là où on leur a donné, dès l'enfance, bien plus que nécessaire. Ces jeunes ont pris l'habitude de recevoir. Chez eux, les dons d'argent, souvent en échange d'une promesse de bien se comporter, existent depuis longtemps. Ça ne les dérange donc pas d'être gâtés, de continuer à tirer profit au-delà de toute morale." Bourgeois, les Tanguy ont les moyens de voyager ; ils se montrent en général débrouillards, tant à l'étranger que dans leurs sphères professionnelle ou sexuelle. Ce ne sont pas des manchots, mais ils reviennent toujours au bercail. "Parce qu'ils manquent d'assurance, ils n'osent jamais prendre le risque de l'indépendance. Ils ont en permanence besoin du filet protecteur des parents, sur lesquels ils comptent pour payer une dette, les tirer d'un faux pas ou faire jouer une protection."
Dictateur à demeure
Sympa, le Tanguy ? Pas tant. D'autant que, nourries aux droits de l'enfant, les nouvelles générations n'éprouvent visiblement aucune gêne à réclamer toujours plus. Avant, soit on respectait ses procréateurs, soit on ne pouvait plus les sentir et, dans ce cas, on claquait la porte. Mais il ne serait venu à l'esprit d'aucun mouflet de s'incruster, tout en rendant la vie commune infernale. "Il y a des parents qui ont du mal à lâcher leurs enfants. Et des enfants qui ne veulent pas s'en aller... Le fait que, de nos jours, les uns et les autres restent ensemble plus longtemps complique la "sortie finale"", constate Tanguy de Foy, psychologue au département adolescents et jeunes adultes du centre Chapelle aux champs (UCL). Quand l'autonomie est difficile à prendre, il arrive qu'émergent parfois des situations de violence...
"A 24 ans, il mesure 1,90 mètre. Il fume beaucoup. Si je ne lui achète pas chaque jour du coka [sic], il ne fait plus rien et la vaisselle s'entasse. Je suis partie quinze jours, cet été, et il en a profité pour s'installer dans la salle à manger (sa chambre est un dépotoir) : impossible de l'en déloger..." En France, le "Forum parents" du site "Jeunes Violences Ecoute" déborde d'appels au secours laissés par des pères et mères que la prise de pouvoir de leurs tyrans domestiques désempare. Et les garçons semblent loin d'avoir le monopole de la brutalité : "A la maison, ma fille commet des vols en tout genre, témoigne une mère anonyme. Elle fouille dans mes affaires personnelles puis les détruit. Elle m'empêche de voir mes propres parents. Elle m'a griffée au cou, et j'ai des hématomes aux bras. J'aimerais bien qu'elle dégage..."
Pour contrer l'escalade (en 2009, 1 351 "enfants" ont été condamnés pour violence sur ascendant, dans l'Hexagone), nos voisins ont mis en place des lignes téléphoniques à l'adresse des familles. Premier conseil : quand l'agressivité de l'ado devient ingérable, prévenez la police - même si c'est difficile, même si c'est vécu comme un véritable déchirement...
Exaspérés par des rejetons dont ils s'estiment devenus les victimes autant que les otages, des couples se sont même regroupés en une "Association de soutien et d'information aux parents confrontés à l'article 203 du Code civil [qui les oblige à entretenir conjointement leurs enfants]". L'Asipa 203 entend ainsi les défendre contre leur "disqualification, parfois avec la complicité de la justice". "Des jeunes utilisent cette loi pour véritablement racketter leurs parents, expliquait récemment Sylvie Truong-Fallai, présidente d'Asipa 203, à l'hebdomadaire Marianne. Il leur suffit de s'inscrire en fac pour obtenir une pension alimentaire ad vitam aeternam ! Aux parents de se débrouiller pour savoir si (et quand) leurs chers petits ont conquis leur autonomie. Or, le plus souvent, ces derniers ne donnent plus signe de vie. Et les universités refusent d'informer les parents, dès lors qu'il s'agit d'étudiants majeurs..."
La patience a des limites
La situation semble moins calamiteuse pour les parents belges. Alors qu'en France la plupart des juges aux affaires familiales n'assortissent l'octroi d'une pension alimentaire à un jeune d'aucune contrainte pour ce dernier - se contentant de préciser que la contribution sera due par les parents aussi longtemps que l'ingrat ne sera pas autonome... -, "les juges de paix, en Belgique, font quand même preuve de beaucoup de bon sens", estime Amaury de Terwangne, avocat au barreau de Bruxelles et spécialiste du droit de la jeunesse. Le devoir d'entretien des parents, qui persiste jusqu'à ce que le jeune soit capable de s'assumer, "n'est donc pas un droit à l'oisiveté". En compensation, le jeune doit s'engager, montrer qu'il continue à s'émanciper, notamment par sa formation. Le godelureau enchaîne les cursus de manière chaotique ? Il redouble trois, quatre sessions de suite ? Il disparaît dans la nature ? Le juge est là, qui tranche "au cas par cas", selon la longueur et la difficulté des études, l'engagement du jeune et la capacité de ses proches à le soutenir dans ses choix. "La demoiselle exige-t-elle un kot et une voiture ? Peut-être que la chambre de bonne et l'abonnement de train, ce sera déjà bien..."
La jurisprudence considère que l'obligation alimentaire peut d'ailleurs cesser, "dès lors qu'on a affaire à un " prince étudiant "", ajoute Quentin Fischer, avocat spécialisé en droit de la famille et assistant à l'ULB. Mais que les parents soient séparés, et cette sanction pénalise celui des deux qui se retrouve à assumer le quotidien, vaille que vaille, avec un gaillard indolent... pour lequel aucune pension n'est plus due par l'ex-conjoint.
Une mère culpabilisée
"Il s'installe dans le canapé, vide le frigo et renonce à tout projet, témoigne cette mère célibataire. J'ai tenté de le secouer : une petite formation ? Un séjour à l'étranger ? Un peu de sport ? C'était non pour tout..." Dans les familles monoparentales, la dérive d'un fils est particulièrement lourde à gérer. Il arrive que des mères soient complètement dépassées ou physiquement terrorisées par leurs garçons. "Je me rappelle un cas pathologique : la maman avait fini par s'installer dans un cagibi de 6 mètres carrés, alors que le petit chéri de 20 ans occupait tout le reste de l'appartement... On a cheminé, cheminé, dans une médiation, raconte de Terwangne, afin d'évincer le jeune homme du domicile maternel. Puis il a fait un chantage au suicide. Et quand sa mère a enfin consenti à aller devant le juge, elle a préféré renoncer in extremis, prétextant qu'elle avait déjà été "trop absente" dans la vie de son gamin..."
Le recours à la justice n'est souvent qu'un symptôme de terribles frustrations accumulées. "Un Tanguy, assure Hayez, ça ne vous tombe pas du ciel comme ça !" Aux parents qui redoutent cette calamité, il assure que la prévention n'est pas si compliquée : "Si vous éduquez votre enfant à l'effort et au respect de l'autre ; si vous le poussez à acquérir des biens ou sa liberté à partir de son propre labeur - et non parce qu'il tend systématiquement la main ; si tous se réjouissent quand il prend des risques pour devenir autonome ; si personne n'accourt au moindre de ses problèmes... alors, vous n'en ferez pas un Tanguy." La recette paraît simple : fermeté et valorisation. Il faut avoir ce courage quotidien de ne pas tout lui donner, pour avoir un jour le bonheur de voir l'oiseau s'envoler !
VALÉRIE CO